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s hommes...). » l. 12-13, mais un doute peut subsister, il peut tout aussi bien s’agir d’une intervention d’un narrateur omniscient, connaissant donc ce qui se passe en dehors de la scène racontée. La seconde est un jugement du narrateur sur le personnage et plus précisément sur sa manière de penser: « Bêtement » l.16. Un seul des débuts de roman est raconté par un narrateur personnage : c’est celui de L’Étranger de Camus. Le texte est à la première personne du singulier comme le montre les multiples occurrences des pronoms personnels « moi », « je » et « me » l. 2, 4,5,6 etc.. ainsi que les adjectifs possessifs « mon » l. 2, 3, « ma » l. 6, 11.. On peut penser, d’après cette première page, qu’il s’agit du personnage principal puisque nul autre ne semble important. Le choix d’un narrateur extérieur au récit et d’un narrateur personnage influe sur la lecture : sans doute est-il plus facile de s’identifier au personnage qui dit « je », il se crée une proximité avec le lecteur plus importante que dans un récit à la troisième personne. Cependant cela restreint le champ des informations sur les personnages, les lieux, l’intrigue… Mais l’accès à l’intimité des personnages peut se faire d’une autre manière : le point de vue interne. Il est évident dans les récits à la première personne : le lecteur ne sait que ce que connaît, ressent le narrateur personnage. Néanmoins, le texte de Camus, pourtant écrit à la première personne, n’use pas de toutes les ressources de cette focalisation : le narrateur semble ne ressentir aucune émotion, il ne nous fait part que de rares sensations : la fatigue, la chaleur. Tout se passe comme s’il était dépourvu de sentiments comme le montre le premier paragraphe : « Maman est morte. (…) Je n’étais pas en deuil ». C’est la manière qu’a choisie Camus pour, dès les premières pages, nous montrer un être étranger à tout et à lui-même : L’Étranger Le point de vue interne est aussi celui qu’ont choisi Zola et Malraux pour mettre en scène leur personnage. C’est ainsi que dans l’incipit de Germinal, le paysage est vu par le personnage comme l’indiquent les connecteurs spatiaux: « Devant lui » l. 3, « sur la gauche » l. 16-17, « à droite » l.21 ou les verbes de perception « il aperçut » l. 17. Ce qui nous est décrit correspond à la vision du personnage. Il en est de même des sensations : « grelottant » l. 10« Un petit paquet (…) le gênait beaucoup »l.11-12, « les mains gourdes » l. 13 et aussi des pensées et des sentiments : « il fut repris de honte » l. 35. D’autre part le point de vue interne permet de donner des indications sur la situation du personnage : « sans travail et sans gîte » l. 15 Dans le texte de Malraux, nous constatons les mêmes effets : nous connaissons les pensées du personnage, notamment grâce au discours indirect libre : « Découvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se défendent, des ennemis éveillés ! » l. 11-12 ; on connaît ses sensations, ce qu’il perçoit : la lumière « du building voisin » l.6-7, les bruits de la rue ; on sait quels sentiments l’animent « l’angoisse lui tordait l’estomac » l. 2. Le Clézio a fait d’autres choix : l’incipit de Désert est très majoritairement en focalisation externe : la description des Touaregs qui avancent dans le désert est faite comme par un observateur de la scène, ne nous sont donnés que l’organisation de la caravane : « les hommes » en premier, les animaux et « les jeunes garçons », « les femmes » enfin ; les couleurs dominantes : le bleu et le noir ; les actions « ils sont descendus » , « ils marchaient » ; leur aspect physique : « les manteaux », « la sueur ». Les nomades sont vus

dans leur ensemble, nous ne savons presque rien des individus. Le point de vue externe insiste sur le mystère qui entoure ces hommes et femmes. À quelques reprises, cependant, le point de vue devient omniscient : « Personne ne savait où on allait »l. 15, « Il n’y

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