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L'Europe Au Lendemain De La Premiere Guerre Mondiale

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culturelle pour les nationalités de l Empire. etc. Mais chaque tentative de réforme n'est que partielle et timide, toujours suivie d'une contre-réforme d'autant plus brutale qu'il faut reprendre contrôle des forces sociales et politiques temporairement libérées."Trop tôt et trop tard"-: la crise éclate dans sa globalité, une première fois en 1905. Cette révolution échoue, mais ce n est que partie remise. En 1914, le déclenchement de la guerre porte un coup d'arrêt à une nouvelle vague de grèves révolutionnaires. Trois ans plus tard, l'Histoire prend sa revanche: le conflit mondial est devenu un puissant catalyseur de tous les maux, les frustrations et les aspirations accumulées au fil des années.Crise économique: le régime ne parvient plus à nourrir sa population. Crise politico-institutionnelle: l'Etat despotique perd toute légitimité Crise agraire: la soif de terre de la paysannerie est renforcée par la détresse générale de la vie quotidienne. Crise des nationalités: elles étouffent toujours plus sous une russification forcée.La révolution de février 1917L'insupportable misère de l'hiver 1916-1917 fait éclater la révolution, en février. Les femmes-ouvrières et ménagères-mettent le feu aux poudres à l'occasion de leur "Journée internationale". Du textile, le grève s'étend rapidement et spontanément à l'ensemble du prolétariat de Pétrograd, la capitale de l'époque. En quelques jours, la grève de masse se transforme en insurrection, avec le passage de la garnison à la révolution. Au cri "du pain", s'ajoutent vite ceux de "paix immédiate' et "à bas le tsar '. Dans la foulée de l'insurrection, les travailleurs font des prouesses d'auto-organisation: formation des soviets (conseils) dans les usines, les quartiers et sur le plan de la ville, ainsi que d'une garde rouge (milice révolutionnaire). Au front même, les soldats élisent leurs comités et ... leurs officiers ! Plus tard, pendant l'été 1917, h paysannerie se met à son tour en marche, retirant toute base sociale du régime.La dualité des pouvoirsEntre fin février et fin octobre 1917, la Russie vit une situation révolutionnaire particulière: la dualité du pouvoir. Assez déterminée pour débusquer le régime tsariste en février, la classe ouvrière n'est pas immédiatement prête à conquérir tout le pouvoir. Mais elle couvre les usines et les villes d un réseau dense de conseils qui s élargit très vite à l'armée, et, finalement, à la campagne. Véritable contre-pouvoir, ces soviets de plus en plus nombreux et de mieux en mieux centralisés, risquent à tout moment de renverser la bourgeoisie. Deux de ces structures soviétiques jouent un rôle à décisif: celles qui, élues sur une base territoriale, exercent d'emblée un pouvoir politique dans la société, et celles, les conseils d'usine, qui incarnent la puissante dynamique à l oeuvre dans la classe ouvrière.Ces conseils, nés des besoins urgents des masses, reflètent aussi l état de leur conscience et leur préjugés politiques. Pour que la tâche de prise du pouvoir soit clairement posée, il faut qu'un parti révolutionnaire la mette en avant. en fasse un objectif prioritaire. L'organisation capable d'agir ainsi, c'est le Parti bolchevique. Mais ce dernier reste en minorité, chez les travailleurs et dans les soviets, jusqu'en septembre 1917. Ainsi, l'histoire de la dualité du pouvoir, c est aussi l'histoire de h lutte entre les différents partis politiques du mouvement ouvrier et populaire pour trancher le noeud gordien du processus révolutionnaire: pour ou contre la prise du pouvoir par les conseils.L'évolution des rapports de force:février-juinDans un premier temps. les différents courants réformistes (mencheviks. socialistes-révolutionnaires. travaillistes) dominent les structures d'auto-organisation. Ils dirigent les soviets et, très vite (dès mai 1917), sont aussi partie prenante du gouvernement provisoire (bourgeois). Ils essaient d'endiguer la poussée populaire par une politique de collaboration de classes. L évolution de la situation au sein des conseils pendant la période de dualité du pouvoir est, dorénavant, étroitement liée au cheminement d'une lutte de classes qui s'exacerbe. Début avril 1917, la première Conférence des soviets -proclamée pan-russe, en réalité quasi exclusivement petersbourgeoise - réunit 480 délégués de la capitale. 138 des conseils locaux et 46 de l'armée. Elle accorde son soutien au gouvernement bourgeois-libéral du Prince Lvov (tout en exigeant d'exercer un contrôle sur celui-ci !). Elle appuie la poursuite de l effort militaire; tout en appelant à l'extension du mouvement des conseils à tout le pays. Fin avril. le gouvernement tente de relancer sa politique de guerre. provoquant de grandes manifestations et un tenace mouvement de grève pour les revendications économiques immédiates. La pendule bascule à gauche. Au (premier) congres des comités d'usines de Pétrograd, les bolcheviks gagnent déjà la majorité grâce à leur soutien au mot d'ordre de "journée de 8 heures sans conditions" et de "contrôle ouvrier" (421 contre 335 voix). Mais, paradoxe, au sommet de l'Etat et au niveau des structures nationales des soviets ce virage à gauche se traduit d'abord, au détriment des libéraux, par le renforcement des positions réformistes (mencheviks, socialistes-révolutionnaires) et partant leur rentrée dans un gouvernement de coalition entre les classes, qu'ils dirigent désormais.Début juin, le véritable premier congrès des députés ouvriers et soldats se réunit. Avec ses 1090 délégués élus (dont 822 dûment mandatés et ayant droit de vote), il représente quelques 20 millions de personnes. Elu au suffrage universel. il constitue le corps le plus représentatif et démocratique que l'état russe avait jamais connu. Sur la base d'un pluralisme politique intégral, il débat, pendant trois semaines (3-30 juin), de toutes les questions vitales de la population. Il regroupe 283 S-R (socialistes-révolutionnaires), 248 mencheviks, 105 bolcheviks, 73 sans parti, le reste appartenant à différents groupes socialistes minoritaires. Son Comité Exécutif, qui fait figure de véritable contre-gouvernement, comprend 104 mencheviks, 100 S-R, 35 bolcheviks, 18 socialistes d'autres tendances. 11 se regroupe peu après avec le Comité Exécutif du Congrès pan-russe des paysans, qui s'est tenu séparément, et où les S-R détiennent le monopole absolu. Le gouvernement de coalition, très populaire au début, se discrédite rapidement. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, mais pimentées d'une conscience de classe en éveil: les masses populaires, une fois de plus, interviennent directement dans l arène politique, avec leurs méthodes de lutte propres. Sentant la pression d'en bas, le Comité Exécutif des Conseils, sous direction réformiste, concède une manifestation, véritable opération de récupération politique. Le 18 juin, à Pétrograd, ce sont pourtant les slogans bolcheviques- en premier lieu "tout le pouvoir aux soviets".Révolution et contre-révolutionjuillet-aoûtLes nouveaux rapports de force sont testés lors de Journées de juillets. L'élan a été pris avec la manifestation du 18 juin. Le prolétariat de la capitale interprète cette première victoire comme le début de l'offensive finale. Débordant y compris le Parti bolchevique, il tente de renverser le gouvernement. Pourtant, cette avant-garde de masse s'est méprise sur la situation. Elle s'est trop avancée. En conséquence, début juillet, la pendule revient, brusquement et très loin, à droite. La bourgeoisie veut en tirer parti pour étouffer l'incendie révolutionnaire. L'homme de la situation s'appelle Kérensky. (Kerenskv a fait entrer son nom dans le vocabulaire marxiste. Le kérenskysme désigne dorénavant l'ultime solution bourgeoise à la crise, avant l'affrontement qui ouvre la porte à la révolution prolétarienne. En étant incapable de défaire par ses méthodes).Devenu premier ministre, Kerensky frappe durement le Parti bolchevique et les autres organisations révolutionnaires. Il essaie de rétablir la cohésion de l'armée. 11 restaure la peine de mort, dissout les régimes insurges et nomme le général Kornilov à la tête de l'état-major. Tout en s'appuyant sur la légalité et les institutions supérieures des conseils ouvriez, il essaie de briser leur dynamique subversive ! Le Comité Exécutif (réformiste) des Conseils collabore activement à cette politique, contribuant ainsi à vider les soviets de leur contenu révolutionnaire. Ces dernier se discréditent aux yeux de l'avant-garde ouvrière. Kerensky ouvre ainsi une offensive généralisée contre les conquêtes que les masses avaient imposées depuis février. De surcroît, il renvoie aux calendes grecques la réalisation des revendications populaires, éternellement reconnues et ... toujours reportées. La dualité des pouvoirs s'efface, sans disparaître totalement pour autant. Le Parti bolchevique connaît de graves difficultés, mais maintient sa position majoritaire parmi la classe ouvrière (comme le montre les élections municipales qu'ils gagnent fin août). Certains pensent, en haut lieu, que l'heure de la contre-révolution radicale a sonné: le coup d Etat militaire. Kornilov écarte Kerensky du pouvoir et tente sa chance fin août 1917 (on pense involontairement à Alliende et Pinochet en septembre 1973 au Chili, ou Ernst-Noske et Kapp dans l'Allemagne

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