DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Le Monde Britannique (1850-1994): Une Économie-Monde?

Mémoire : Le Monde Britannique (1850-1994): Une Économie-Monde?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 6

e révolution industrielle, il assure ainsi un tiers de la production industrielle mondiale en 1870. L'avance en matière de technologie et d'innovation permet au pays de rester compétitif jusqu'aux années 1870-1880. Les Britanniques ont ainsi un niveau de vie et des salaires élevés par rapport aux autres pays européens.

La Grande Bretagne a développé une véritable division internationale du travail pour assurer la performance de ses produits: elle importe les matières premières comme le coton (la première bourse mondiale, à Manchester, est spécialisée dans les cours du coton). Elle les transforme ensuite dans ses usines en biens de consommation à forte valeur ajoutée avant de les exporter principalement vers l'Amérique du nord et l'Europe occidentale: deux régions du monde suffisamment développées pour être des marchés intéressants.

Cette politique internationale sert le développement économique du royaume. Du point de vue militaire, les Britanniques possèdent la première flotte de guerre au monde. Elle contrôle les principales routes maritimes et protège les intérêts commerciaux britanniques ce qui la place au rang de première puissance maritime militaire et commerciale. Le pays s'est ainsi assuré la maîtrise des mers et celle des communications (réseau télégraphique intercontinental). Le Royaume-Uni contrôle 60% des échanges maritimes, ce qui lui permet d'être une plaque tournante de matières premières comme le thé des Indes ou la laine d'Argentine. Pour préserver ses routes maritimes commerciales en Atlantique nord et en Asie ou en Extrême-Orient, le gouvernement n'hésite pas à avoir recours à des interventions armées, comme celles lancées pour l'ouverture économique de la Chine, en 1860, ou en Égypte, en 1882 pour le contrôle du canal de Suez (ouvert par une société française en 1869). À cette époque, le royaume est le plus grand empire colonial (colonies et dominions). Cela lui permet de s'approvisionner en matières premières grâce à plusieurs colonies prestigieuses comme l'Empire des Indes ou différentes possessions africaines conquises, pour la plupart, à la fin du xix e siècle, au moment de la ruée des puissances européennes vers l'Afrique. Les matières premières qui en sont issues alimentent l'industrie britannique. Ces territoires représentent également des débouchés commerciaux pour la production de la métropole.

Enfin, le pays exerce une réelle influence commerciale et financière sur le monde. Depuis 1846, les Britanniques ont fait le choix d'une politique économique basée sur le libre-échange et la mondialisation de leur commerce. L'objectif est de favoriser les exportations. Le royaume signe donc des accords de libre-échange avec différents pays, comme la France, en 1861. Ils ont aussi tissé un réseau de relations, en particulier avec les pays anglo-saxons, y compris les États-Unis. 60% des exportations britanniques et 70% des investissements sont destinés aux pays anglophones (Commonwealth). Cette politique favorise les exportations: en 1870 un quart des exportations mondiales sont britanniques. Londres devient la première place financière et le quartier de la City se développe. Les banques londoniennes sont très puissantes et prêtent de l'argent aux autres États ou investissent dans le développement de réseaux de transports sur toute la planète: la livre Sterling est la monnaie de référence dans les échanges internationaux. Les grandes sociétés britanniques, les compagnies d'assurance, de commerce, de navigation, etc. sont présentes dans le monde entier et le pays possède des relais et des comptoirs sur tous les continents.

Cependant, vers la fin de cette période, la domination britannique est contestée et son économie-monde s'effondre peu à peu. La Grande dépression de1873 à1896 marque un tournant important pour la croissance: jusque-là très forte, elle va peu à peu ralentir. Tout d'abord, le pays, qui avait basé son développement sur une industrie performante productive et innovante, peine à se reconvertir et se moderniser. Les investissements dans les nouvelles technologies de la seconde phase d'industrialisation (électricité, pétrole, moteur à explosion, etc.) sont trop modestes. L’Amérique du Nord, nation nouvelle, a pu facilement et directement entrer dans cette seconde phase, sans avoir à restructurer une industrie ancienne et obsolète. D'autre part, l'économie britannique, basée essentiellement sur l'exportation et le libre-échange, subit de plein fouet la crise et la Grande dépression. De nombreux pays développent une politique protectionniste: ils favorisent la compétitivité de leur production nationale en augmentant considérablement les taxes douanières sur les produits étrangers importés (créant ainsi de véritables barrières douanières). Cette situation défavorise d'autant plus les Britanniques que leurs salaires sont élevés et que le manque de modernité de leurs installations représentent un véritable handicap à leur compétitivité. Les coûts de production sont donc plus importants que ceux de leurs concurrents, devenus beaucoup plus performants.

L'économie britannique est fortement concurrencée par des puissances montantes comme les États-Unis et l'Allemagne. Ainsi, en 1913, elle n'assure plus que 12% de la production industrielle mondiale contre 42,6% pour les États-Unis. Elle garde sa première place dans le domaine des exportations devant l'Allemagne (16%), mais de justesse (17%). Elle n'est plus la première puissance industrielle mondiale (remplacée par les États-Unis) mais garde encore quelques années sa domination

...

Télécharger au format  txt (9.3 Kb)   pdf (93.6 Kb)   docx (8.2 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com