Debussy, Nuages, Nocturnes
Mémoires Gratuits : Debussy, Nuages, Nocturnes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresnNuages est le premier des trois nocturnes.
La formation instrumentale de ce nocturne est la suivante :
2 flutes, 2 hautbois, un cor anglais, 2 clarinettes en si b, 3 bassons, 4 cors à piston en fa, Timbales (si ; ré), une harpe, violons, altos, violoncelles, contrebasse.
Nous verrons par la suite par quels moyens Debussy arrive à faire de cette œuvre une œuvre extrêmement figuraliste avec des procédés simple. Debussy a d’ailleurs dit :
« La musique doit humblement chercher à faire plaisir, l'extrême complication est le contraire de l'art. »
« Il n'y a pas de théorie : il suffit d'entendre. Le plaisir est la règle.»
Il semblerait que Debussy fut inspiré par cette peinture pour composer les nocturnes, on constate d’ailleurs que le titre de cette peinture de Whistler est « Nocturnes »
NUAGES
Mesures 1-2 :
Le morceau commence par cet antécédent joué par les bassons et les clarinettes. Le timbre de ces deux instruments apporte un aspect durable, éternel du ciel avec une marche lente et mélancolique des nuages finissant par l’arrêt de ceux-ci.
On pourrait percevoir un « oxymore musical », en entendant ce premier antécédent, on semble percevoir l’opacité transparente des nuages.
Debussy arrive à nous faire percevoir des phénomènes naturels habituellement perçu par la vue, par l’ouï et ce dès le début de Nuages.
Mesures 3-5 :
Le conséquent est joué par les mêmes instruments cependant doublé par les hautbois.
On constate que la première voix est modale et que la deuxième est chromatique. La marche des nuages semble en suspens.
Les clarinettes et bassons jouent très pianissimo mais doivent quand même arriver à jouer très expressif dans le pianissimo.
Il y a aussi une pédale partielle avec le hautbois qui double
Mesures 5-6 :
Ce motif joué par le cor anglais évoque un mouvement léger et lent d’un corps diffus, l’aspect nuageux est donné par le cor anglais en une sorte de marche immobile des nuages.
Cette partie est très mélancolique. Elle semble hors tempo avec des nuances propres à Debussy : une alternance crescendo / decrescendo.
Il est intéressant de noter aussi que le cor anglais est dans un chiffrage écrit en (4 /4) alors que le reste de l’orchestre joue en (6 /4), pour cette raison le cor anglais joué plus lentement, de façon plus étendu, cela rend un aspect particulier rythmiquement qui colle parfaitement au thème.
Mesures 7-8 :
Les cordes sont divisées en 6 notes vibrato sur cet accord de 6te et 5te diminuée qui harmonise le si.
Cet accord de 7ème de dominante sur « sol » (qui est ici renversé), est présent tout au long de ce nocturne avec la fonction de pédale harmonique.
L’espace s’ouvre, l’horizon s’ouvre et nous regardons les nuages.
Mesures 11-12 :
Le premier antécédent est repris à la mesure 11. Une partie des violons 1 et 2 jouent avec les clarinettes et bassons. L’auditeur est tout de suite interpelé par cet enchainement qu’il a déjà entendu, il reste en éveille et son oreille est ainsi sollicité durant l’écoute, il n’est pas simplement un observateur passif.
Mesures 13-14 :
Le conséquent diffère de celui vu précédemment, et les violons 1 et 2 qui jouaient durant l’antécédent s’arrêtent pour que ceux qui n’avaient pas joués puissent jouer à leur tour. Il est joué en crescendo. Une descente harmonique suit le conséquent (en decrescendo), tous les violons 1, 2 et les altos jouent.
On peut voir qu’aux mesures 15 et 16, lorsque la transition continue, les contrebasses jouent en pizzicato, dans le but de ne pas alourdir la transition, afin de ne pas perdre l’image de la légèreté des nuages.
Mesures 17-18 :
A la mesure 17 commence un pont sur un accord de 7ème mineure de ré. Dès l’écoute du premier accord on entend un changement donné par les nombreux bécards présents dans ces deux mesures.
Mesures 19-20 :
Le pont continu, l’accord de neuvième renversée (fondamentale mi bémol) amène à cette marche mélodique harmonisée une nébulosité.
Le motif du cor anglais revient à la mesure 21puui à la mesure 25 mais cette fois sans le sol, chaque appel du cor anglais est suivi par une réponse des cors en fa qui est elle-même suivi d’un écho des contrebasses et violoncelles. Le motif du cor est dans ce passage plus accompagné, plus chargé, comme le ciel que se chargerait de nuages. Les violons et altos continuent la marchent pendant ce premier sommet expressif.
Mesures 29-31 :
Les cordes jouent forts en sourdine, on entend un souffle, un souffle libérateur : on passe de quintes diminuées à quinte juste. La mesure 29 joué forte semble préparer un orage ou une tempête alors que la mesure suivante calme le tout et montre à quel point le ciel peut être imprévisible.
Cette descente de quinte est basée sur une gamme défective de si. On conclue sur un accord de Do Majeur brodé par un accord de mi mineur.
Mesures 33 et 42 :
La mesure 33 est un passage de transition en deux couches, deux voix :
-cordes gamme par ton (plus ou moins)
-clarinettes, bassons et hautbois gamme par demi-ton
Il y a un mélange du chromatisme et du diatonisme comme au début. C’est une marche chromatique et mélodique.
Les cordes tiennent une pédale en « la » bémol en crescendo.
Le premier élément est reprit à la mesure 42 mais un demi-ton plus bas.
Mesures 43 et 56 :
Le motif du cor est rejoué par celui-ci à la mesure 43, il est étendu et il se crée dès lors un système de réponse par les clarinettes en si bémol qui jouent en sourdines. Cela se joue sur un accord ostinato de sol 6te et 5te diminuée avec des contre temps joués aux altos et violoncelles. On peut voir que l’oreille de l’auditeur est à nouveau sollicité, il semblerait que Debussy ai voulu représenter dans cette œuvre les aléas du climat qui (on le sait bien en France et d’autant plus en Grande-Bretagne) change souvent et revient à maintes reprises, toujours pour des durées différentes. Il y a une descente de la basse jusqu’au fa bécard et cela va faire l’accord triton. On passe ensuite au premier élément thématique par l’intervalle du si.
Mesures 57-60 :
Le premier antécédent est repris ici par 2 hautbois, et doublé à l’alto qui fait une variation de l’antécédent durant le conséquent (le conséquent étant l’antécédent à la tierce en dessous). C’est un contre chant à l’alto. Le solo fait à l’alto évoque des couleurs : blancs et gris.
Mesures 61-63:
Il y a ensuite une descente de 6 accords de 7ème renversés qui aboutit à un accord
...