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mon sentiment est que, on peut penser que… »

La situation narrative est celle d’une rencontre.

Le lieu : « En approchant de la ville » : il s’agit de la ville de Surinam

A propos du « ils » (« ils rencontrèrent un nègre ») : Candide est accompagné de son laquais Cacambo :

« COMMENT CANDIDE ET CACAMBO FURENT REÇUS CHEZ LES JÉSUITES DU PARAGUAY

Candide avait amené de Cadix un valet tel qu'on en trouve beaucoup sur les côtes d'Espagne et dans les colonies. C'était un quart d'Espagnol, né d'un métis dans le Tucuman ; il avait été enfant de choeur, sacristain, matelot, moine, facteur, soldat, laquais. Il s'appelait Cacambo, et aimait fort son maître parce que son maître était un fort bon homme.

Vanderdendur : Voltaire a eu affaire à un libraire hollandais qui se nommait « Vanduren », on peut imaginer qu’il y ait dans cette désignation une sorte de vengeance : (Vanduren a la dent dure, c’est à dire qu’il est redoutable en affaires)

A propos du « caleçon de toile », la toile sert peut-être à emballer les marchandises, mais il existe toutes sortes de toile, de lin, de coton, de jute, fine, tissée d’or ou d’argent … ; le mot « toile » n’est absolument pas synonyme de pauvreté.

Ce qui évoque la pauvreté ici, c’est « un caleçon » « pour tout vêtement » et « deux fois par an ». Le code noir a été édité pour fixer les obligations des propriétaires. On ne leur interdit pas d’en donner plus. D’autres diraient d’ailleurs c’est déjà ça, et feraient remarquer que nous ne sommes pas à Paris et qu’il ne fait pas froid.

En ce qui concerne le registre, on peut répondre à la fois satirique (parce qu’il réunit humour, ironie et critique), et pathétique, parce que nous ne sommes pas obligés d’être insensibles à la souffrance du nègre, même s’il est fictif ici, parce qu’il symbolise nombre de nègres réels qui ont vécu le même sort.

Dans le texte, le passage du « je » au « nous » de l’esclave :

« On nous donne un caleçon de toile… Quand nous travaillons… et que la meule nous attrape… on nous coupe la main… quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe… »

illustre le passage de la fiction du conte à la réalité contemporaine de Voltaire.

De même, l’emploi du « on » :

« On nous donne… on nous coupe la main… on nous coupe la jambe… »

donne un caractère impersonnel à la punition, englobant la cruauté de VANDERDENDUR dans celle de tous les esclavagistes, et l’évocation du code noir.

Rappelons que ce code noir, édité par Louis XIV, et qui peut paraître très cruel, avait aussi pour objet de limiter les débordements sadiques des propriétaires.

En ce qui concerne les procédés d’écriture, il fallait opposer récit et dialogue,

Le récit étant marqué par l’emploi de la troisième personne : « ils rencontrèrent… ce pauvre homme, et des temps du récit : passé simple : « ils rencontrèrent… et imparfait : « il manquait… »

Le dialogue, employant la première personne du singulier : « je te vois… J’attends mon maître… Je me suis trouvé… et du pluriel : nous travaillons…nous voulons…, et la deuxième personne du singulier : « que fais-tu là… et du pluriel : « vous mangez… »

Le temps employé étant le présent : « que fais-tu là… je te vois.. J’attends… et le passé composé : « qui t’a traité ainsi »

La partie dialoguée l’emporte sur la partie narrative, ce qui peut donner au texte un aspect plus vivant, plus théâtral.

Néanmoins, on peut remarquer que dans le dialogue sont insérés des éléments narratifs :« lui dit Candide » troisième personne et passé simple (c’est la voix de Voltaire, auteur-narrateur), « répondit le nègre » (remarquer au passage le fait que le terme « nègre » n’est pas ressenti alors comme péjoratif, même si beaucoup pensent –et même certains des philosophes des lumières- que les nègres sont des êtres inférieurs destinés à l’esclavage), ces éléments sont ici chargés de présenter le dialogue, mais aussi, l’emploi du « on » impersonnel marque plutôt ici l’exposé d’une règle commune, qu’une véritable narration, il n’en reste pas moins que le nègre acquiert ici le statut de personnage-narrateur, exposant la dureté de la vie de ses compagnons noirs.

On trouve aussi un élément explicatif ou argumentatif : « c’est l’usage », repérable ici par l’emploi de la troisième personne. (c’est normal, puisque c’est habituel…), qui apporte une sorte de conclusion à ce récit en semblant justifier l’horreur.

Le texte joue sur l’effet de contraste entre le calme apparent du nègre et les modalisateurs

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