Ivoirité
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L'aspect politique[modifier]
Le mot est employé d'abord par le président Henri Konan Bédié en 1993. Il en fait un usage plutôt libéral, en faisant un projet d'identité culturelle commune pour les 60 ethnies composant la Côte d'Ivoire, les nationaux ivoiriens comme les étrangers[réf. nécessaire] (qui représentent en 1998 le quart de la population[2]).
Mais, repris par ses adversaires politiques, ce concept est bientôt imprégné d'idées nationalistes et xénophobes. Des campagnes de presse ont ainsi imposé ce concept, qui conduit notamment à l'élimination du candidat du nord de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Ce rejet de Ouattara est facilité par le contexte de "méfiance identitaire". À une différence ethnique, s'ajoute en effet une différence de religion : les Ivoiriens du nord, musulmans, sont soupçonnés d'être de mauvais Ivoiriens, et sont donc rejetés par les Ivoiriens du sud. Mais il aboutit à un sentiment d'exclusion des populations du nord, notamment les Malinkés dont les patronymes ont le plus facilement une consonance étrangère.
La Côte d'Ivoire est une population cosmopolite du point de vue culturel et ethnique : au recensement de 1998, elle compte 26% d'étrangers[3].
Mais la mixité ne se fait pas uniquement entre nations mais aussi entre groupes ethniques et même entre religions. Très peu de familles à Abidjan, la capitale économique, sont entièrement d'une ethnie ou d'une religion.
Pourtant, une partie de la population est victime d’exclusion, et Alassane Ouattara comme Henri Konan Bédié sont censurés. Le PDCI comme une large part du FPI y adhèrent[4]
Cette notion d'ivoirité est dénoncée par la FIDH comme étant à la base d'un « système xénophobe », qui dénonce également la loi sur la nationalité et la loi foncière, qui violent selon elle les droits civils, politiques, économiques et sociaux protégés par les pactes de l'ONU. Le problème foncier restant un problème de manque accru d'organisation qui mine les sociétés dans les pays en voie de développement.
Un concept économique[modifier]
L'ivoirité est un concept visant à définir la nationalité ivoirienne dans un processus de démocratisation et d'unification nationale pour une société en manque d'imaginaire "globalement national". Il s'appuie sur des notions culturelles simples et vise à promouvoir les cultures et productions nationales. Le concept d'ivoirité apparaît dans un contexte économique de crise. La production nationale connaît un très fort ralentissement, et tandis que les prix des matières premières nationales café et cacao poursuivent leur chute, les produits importés continuent d'augmenter. Le principe d'ivoirité vise donc à renverser ou au moins réduire le problème de la balance commerciale déficitaire (tout comme les transferts de capitaux, situation aggravée par la dévaluation).
Si la Côte d'Ivoire est un des rares pays à n'avoir pas vu sa population souffrir de la dévaluation, c'est parce qu'elle avait plus facilement accès aux crédits internationaux que ses voisins de la zone UEMOA. Mais ces crédits devenant trop lourds dans le PIB il fallait à tout prix que la Côte d'Ivoire développe une industrie pérenne tournée vers l'exportation (objectif majeur de la dévaluation) et réussisse à diminuer le montant de ses importations (notamment de produits finis).
L'ivoirité appelait à l'élan national via des spots publicitaires (radio, affichage public, télévision et journaux de presse) avec un slogan simple : "Consommons ivoirien" le message se voulait clair et simple, vantant les consommations alimentaires des différentes régions du pays et tout le pays du nord au sud et de l'est à l'ouest.
Dimension religieuse[modifier]
La dimension religieuse de l'ivoirité est apparue avec l'ancien Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara qui justifia son inéligibilité à la présidentielle en affirmant : "On ne veut pas que je sois président parce que je suis musulman et nordiste."
La controverse[modifier]
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