L’ETHIQUE AUJOURD’HUI MAXIMALISTES ET MINIMALISTES
Fiche de lecture : L’ETHIQUE AUJOURD’HUI MAXIMALISTES ET MINIMALISTES. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar chrisghil • 12 Mars 2016 • Fiche de lecture • 1 208 Mots (5 Pages) • 1 550 Vues
LAGRANGE Ghislaine - ASS 3e année
RUWEN OGIEN
L’ETHIQUE AUJOURD’HUI MAXIMALISTES ET MINIMALISTES
I- Biographie
Directeur de recherche au CNRS en philosophie, Ruwen Ogien s’occupe principalement de philosophie morale après avoir travaillé en philosophie de l’action et en philosophie des sciences sociales. De formation philosophie analytique, en 1993, il publie sa thèse : « La faiblesse de la volonté ». Il a codirigé des programmes de recherche au département de philosophie de l’Université de Montréal où il continue de se rendre régulièrement.
En 1980, le travail de Ruwen Ogien porte sur la pauvreté et l’immigration. Puis il étudie la pornographie et la sexualité aujourd’hui. C’est à partir des années 2000 qu’il parle d’éthique minimale. Ruwen Ogien essaie de contribuer aux développements des recherches en philosophie morale dans plusieurs de ses ouvrages dont « l’éthique aujourd’hui » paru en 2007.
II- Définitions de maximalisme et minimalisme
1- Maximalisme
La définition du Dictionnaire « Le petit Larousse illustré », 2005, est la suivante : tendance à préconiser des solutions extrêmes notamment en politique (par opposition à minimalisme).
En philosophie morale le maximalisme revient à considérer que nous devons avoir autant de devoir moral envers nous même que nous en avons envers autrui. Contrairement à Ruwen Ogien, d’autres philosophes, comme KANT pour qui nous avons des devoirs moraux à l’égard d’autrui mais aussi de nous même ou ARISTOTE qui nous recommande un art de vivre, ajoutent au devoir envers autrui celui de ne pas nuire à soi même, celui de développer ses talents naturels ou celui d’assurer le bien des autres même contre leur volonté. Mais cette dernière attitude (assurer le bien des autres même contre leur volonté) s’apparente pour Ruwen Ogien, à du paternalisme qui n’est pas appréciable moralement car il ne respecte pas la liberté de chacun et l’égalité de tous.
2- Minimalisme
La définition du Dictionnaire « Le petit Larousse illustré », 2005, est la suivante : recherche de solutions requérant le minimum de moyens, d’efforts (par opposition à maximalisme).
En philosophie morale le minimalisme consiste à faire ce que l’on veut de sa propre vie avec le seul souci d’éviter de nuire délibérément à autrui.
III- Visée de sa pensée
L’éthique minimale que défend Ruwen Ogien se limite à trois principes :
Neutralité : chacun est libre de mener sa vie comme il l’entend,
Non nuisance à autrui,
Considération égale : impartialité qui exige de traiter tout le monde de manière égale.
Dans ce livre, l’auteur cherche à éviter toute forme de moralisation excessive : « Ce que nous faisons de nous même n’a aucune importance morale ». L’éthique minimale se propose d’appliquer le terme « immoral » uniquement aux relations envers les autres : humiliation, discrimination, exploitation, atteintes aux droits, menaces, violences, contraintes, etc…
On pourrait penser que cette définition de l’auteur donne une vision rétrécie de l’éthique ; cependant, il n’affirme pas que « tout est permis » mais que « tout est permis qui ne nuit pas aux autres ».
Avec ce livre, Ruwen Ogien a deux objectifs :
1- convaincre les maximalistes de se poser la question : « Faire ce que l’on veut de sa vie sans que cela nuise à autrui est-il moral ?
2- proposer une justification satisfaisante au minimalisme moral : être maximaliste peut amener à être paternaliste dans le sens où on serait amené à vouloir protéger les gens contre eux-mêmes, à essayer de faire leur bien sans se soucier de leur opinion.
IV- L’asymétrie morale
Selon ce principe, le bien ou le mal qu’on se fait volontairement à soi-même n’a pas la même importance morale que le bien ou le mal qu’on fait volontairement aux autres.
L’éthique minimale rejette le principe de symétrie morale entre ce que l’on fait à soi-même et ce que l’on fait à autrui. On ne peut pas mettre sur le même plan le suicide et le meurtre, l’automutilation et la torture, etc…Pour Ruwen Ogien l’idée de devoir envers les autres ne pose pas de problème, cela va de soi, alors que l’idée de devoir envers soi-même en soulève beaucoup.
Pour l’auteur, les raisons de nier l’existence de devoirs moraux envers soi même sont entre autre :
1- La morale ne concerne que le rapport aux autres,
2- Dans le cas où l’on se cause volontairement des dommages à soi même, il n’y a pas de préjudice puisque la victime a en principe consenti au dommage et que le consentement annule le tort.
Quand on cause un dommage à autrui sans son consentement, on lui cause un tort, un préjudice.
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