Montréal, Les Juifs Et L'École
Commentaires Composés : Montréal, Les Juifs Et L'École. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresre de la Nouvelle-France, les juifs n’avaient pas la permission d’y demeurer. Ils durent attendre la victoire anglaise de 1759 afin d’y être légalement acceptés. Les premières familles juives arrivées au Canada venaient en grande majorité d’Angleterre. La communauté juive de Montréal fut longtemps très discrète et prit un certain temps avant de prendre de l’importance en nombre. En effet, « en 1841, soit 78 ans après la signature du Traité de Paris, on ne compte que 154 résidents juifs dans le pays» (p.20). Il faut attendre la fin du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle pour observer des vagues d’immigrations juives plus importante, venues essentiellement d’Europe de l’Est. Au début du XXe siècle, on retrouve donc différentes communautés judaïques et un important pluralisme culturel au Canada, tout particulièrement à Montréal. Les juifs de Montréal se distinguent clairement de la majorité de la population canadienne- française du bas-canada par les différences linguistiques et leurs croyances religieuses. Selon Corcos, le fait que les catholiques offrent leur instruction majoritairement dans la langue française est entre autres, une des raisons qui explique pourquoi la commission scolaire protestante est favorisée par les juifs au détriment de la commission scolaire catholique. Bien que la majorité des enfants juifs fréquente la commission scolaire protestante, certaines communautés juives comme la Congrégation portugaise arrivé au Québec vers la fin du XIXe siècle, s’entendent pour que leurs écoles soient sous le contrôle de la commission scolaire catholique. Pourtant, cette situation ne durera pas
puisqu’en 1894 afin de trouver «une solution satisfaisante aux difficultés soulevées par la scolarisation des juifs, […] un comité [sera] formé […] [et il sera conclut que les] enfants fréquenteront l’école protestante et que les taxes payées par les propriétaires juifs seront versées au fonds protestant.» (p.154)
En deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur se penche davantage sur les causes et les évènements survenus depuis la conquête anglaise jusqu’aux années 1970, qui eurent un impact important sur l’intégration des juifs de Montréal dans le système d’éducation protestant public. En 1841 à Montréal, une loi concernant les écoles publiques entre en vigueur, celle-ci permettra aux communautés immigrantes, telle que les juifs, de créer des écoles publiques juives subventionnées par le gouvernement. À cette époque la communauté juive de Montréal ne rassemble que 154 membres et ne voit pas la nécessité de créer des écoles publiques juives. Or, les enfants juifs fréquentent les écoles communes de leurs régions et dès 1846, les villes de Montréal et Québec offrent aux juifs la possibilité de fréquenter soit le système protestant ou bien catholique. Dans la dernière moitié du XIXe siècle, les juifs de Montréal ne sont pas assez nombreux pour influencer ou même participer aux discussions qui concernent la commission scolaire protestante. En 1869, la loi sur la distribution des taxes scolaire entre en vigueur et stipule que les taxes scolaires seront récoltées et distribuées en fonction de la religion des p ropriétaires; protestante ou catholique. Les propriétaires qui n’entrent pas dans une des deux catégories, tels que
les juifs, seront aussi taxés et leur contribution ira dans un fond neutre et sera par la suite divisée entre les deux commissions scolaires catholique ou protestante.
Au début du XXe siècle, le vent tourne, les écoles protestantes comptent maintenant 1775 élèves juifs et prévoient en accueillir bien d’autres. Puisque la grande majorité des élèves juifs fréquentent la commission scolaire protestante, les protestants réclament les taxes foncières payées par les juifs, ce qui leur sera octroyé en avril 1903. Cette nouvelle législation déclare aussi que : « les personnes professant la religion judaïque sont traitées, pour les fins scolaires, de la même manière que les Protestants, et, pour les dites fins, seront assujetties aux mêmes obligations et jouissent des mêmes droits et privilèges que ces derniers» (p.78). Bien que cette entente ravisse autant les protestants que les juifs, le véritable enjeu n’est pas réglé pour les juifs. La commission scolaire protestant n’a toujours pas admis dans ses rangs de représentations juives.
Les quatre ans qui suivirent la fin de la première Guerre Mondiale seront grandement marqués par l’immigration de centaines familles juives venues d’Europe de l’est. L’importante présence juive en milieu scolaire protestant entraînera des problèmes financiers et d’autres malentendus. Bien que le nombre d’étudiants juifs correspondent à près de 40% des étudiants fréquentant le réseau scolaire protestant, l’accès à l’instruction et l’absence autorisée lors de fêtes juives demeurent leurs uniques privilèges. Pour les protestants, il n’est toujours pas envisageable
d’embaucher des professeurs juifs ou même de laisser les parents participer aux comités de gestions scolaire. Après plus de dix ans à ne pas s’entendre sur les besoins des communautés juives, les juifs de Montréal auront, le 4 avril 1931 une commission scolaire autonome. Ironiquement, il n’y aura jamais d’école publique juive.
Toujours dans la deuxième partie du livre, Corcos explique les raisons pour lesquelles les nouvelles familles d’immigrants juifs arrivés à Montréal se développeront principalement en milieu anglophone. La situation des juifs à Montréal avant 1880 aura en effet, une grande influence sur l’orientation des autres communautés judaïques qui suivront. Les premières familles juives de Montréal sont originaires d’Angleterre, de ce fait, ils trouveront davantage d’affinité linguistique et culturelle avec les canadiens-anglais qu’avec les canadiens-français. C’est entre-autre ce qui explique pourquoi l’éducation des juifs à Montréal se fera au travers la commission scolaire protestante. Corcos se demande cependant,
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