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Fiche de lecture sur les violences religieuses dans l'Irlande du XVIème siècle

Fiche de lecture : Fiche de lecture sur les violences religieuses dans l'Irlande du XVIème siècle. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  21 Décembre 2020  •  Fiche de lecture  •  3 551 Mots (15 Pages)  •  540 Vues

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REVERTEGAT Thomas - UE HHIA13B – 16/11/2020

Fiche de lecture : O' Hannracháin Tadhg, « Guerres de religion ou guerres ethniques ? Les conflits religieux en Irlande, 1500-1600 », Revue historique, 649, 1 (2009), p. 65-92.

L’auteur de notre étude, Tadhg O' Hannracháin est né en 1964 et est historien du XXème et XXIème siècle. Il est irlandais et utilise la langue anglaise dans cette œuvre. Il est Senior Lecturer à l’Ecole d’histoire et des archives à l’université de Dublin. Il est notamment connu pour avoir écrit 4 œuvres entre 2006 et 2018, dont « The English Bible in the early modern world » ou encore « Community in early modern Ireland ». Il est aussi l’auteur de nombreux articles publiés dont celui de notre étude est le plus récent. De plus, il est aussi responsable de L’Insular Christianity Project, et il prépare un ouvrage intitulé Catholic Europe : Center and Periphery, 1592-1648, Oxford, Oxford University Press.

L’œuvre à l’étude est un article paru dans la revue historique de l’éditeur Presse Universitaire France (PUF). Il a été publié en 2009, et a été traduit en français par Isabelle Brian. Il s’agit du numéro 649, et se trouve entre les pages 65 et 92 de la revue. Cet article présente une évolution des conflits religieux dans l’Irlande de l’époque moderne entre 1500 et la moitié du XVIIème siècle. Dès son titre, cet article se place directement dans un jugement de la guerre qui ravage les terres irlandaises du XVIème et du XVIIème siècle. En opposant les termes ethniques et religieux, l’auteur veut d’abord nous confronter à cette dichotomie des termes. Mais en les reliant tous deux au terme de guerre, on se demande dès le titre si l’une des guerres n’implique pas l’autre, ou si ce sont deux évènements distincts qui finissent par se rejoindre en un seul : les conflits religieux en Irlande. En se basant sur le cas de l’Irlande du début du XVIème siècle, l’auteur se place dans un monde divisé sur le plan religieux, politique et social. En effet, le catholicisme irlandais paraissait différent de celui du reste des pays de l’Europe. Dans la suite du siècle, nous traversons les différentes étapes de la « colonisation » des anglais protestants sur les terres irlandaises, menant à la fin du siècle jusqu’à la moitié du XVIIème siècle à une émergence d’une forte identité communautaire protestante en Irlande. A travers les différentes étapes que l’auteur nous présente, entre l’acceptation des protestants et les révoltes contre l’Eglise d’Etat anglaise, nous découvrons comment les différences religieuses mènent dans notre cas à un rattachement aux différences ethniques et coloniaux, rendant cette situation complexe et absente du reste de l’Europe occidental chrétienne.

Notre auteur s’appuie pour son article sur ses contemporains anglais et irlandais. En effet, nous pouvons remarquer que ses références se concentrent sur des historiens contemporains à notre auteur, des historiens du XXème et du XXIème siècle. Ce sont des spécialistes de l’histoire de l’Angleterre et de l’Irlande à l’époque moderne. Nous pouvons citer notamment parmi eux Patrick Corish, historien du XXème spécialiste de l’Irlande ; Raymond Gillespie irlandais spécialiste de l’histoire de l’Irlande ; ou encore Brandy Ciaran historien spécialiste de l’histoire de l’Irlande, et professeur à l’université de Dublin. Nous pouvons aussi citer Bernadette Cunningham, professeur à l’université de Galway et à l’université de Dublin, et spécialiste de l’Irlande à l’époque moderne, ou encore Norah Carlin spécialiste de l’histoire des révoltes anglaises à l’époque moderne. Tadhg O' Hannracháin se base aussi sur ses précédents travaux afin de construire son propos autour de la question des conflits religieux dans l’Irlande du XVIème siècle.

        Dans cette étude d’article, nous nous demanderons comment Tadhg O' Hannracháin associe guerre de religion et guerre ethnique, dans un contexte de bouleversement social et politique constant. Nous nous appuierons sur le plan établis au préalable par l’auteur pour répondre à cette demande. Après avoir analysé les premières installations protestantes en Irlande, nous nous attarderons sur le développement de ces dernières, qui coïncident avec l’essor du pouvoir anglais sur l’île irlandaise. Enfin, nous étudierons comment ce pouvoir anglais doit négocier constamment avec les mouvements de pensée, les nobles anglais, et les populations locales d’Irlande.

L’établissement des protestants en Irlande était le plus important selon notre auteur dans la région d’Ulster, région regroupant la totalité de l’Irlande du Nord actuellement, ainsi que quelques autres régions qui sont restées irlandaises. Ce phénomène est aussi associé au développement fort d’une identité catholique de la part des irlandais. Ajoutons à cela un mouvement presbytérien massivement écossais et une population d’origine anglaise dominante sur les autres, nous avons tous les ingrédients d’un affrontement entre communautés. Les conflits n’étaient pas permanents, la situation voulant que la coexistence entre toutes ces communautés relevées plus de la norme que de l’exception. La région d’Ulster n’était pas la seule concernée par cette coexistence, notre auteur nous précise que cela avait lieu dans des régions profondément catholique aujourd’hui à l’instar de la région de Connacht, Leinster ou encore Munster, représentant aujourd’hui l’Irlande que l’on connait.

Les affrontements entre les communautés n’étaient pas permanents, mais ils étaient d’une extrême violence. En effet, le milieu du XVIIème siècle est marqué par les tensions les plus vives, arborant un nombre de victimes très important. Ces affrontements augmentent non seulement le seuil de violence entre les communautés, ils augmentent par la même le séparatisme religieux de l’ile. Ces divisions découlent en particulier des actions politiques du siècle précédent, laissant comme une marque indélébile que personne ne peut changer. En effet, en 1541 Henri VIII prend le titre de roi d’Irlande est confisque par droit régalien les terres irlandaises pour les offrir au colons anglais. On les appelle alors les colons les « planters », ceux qui vont planter et cultiver le sol gaélique. Ce phénomène se développe surtout dans la région d’Ulster (région la plus septentrional), et un peu moins dans la région de Munster (région australe de l’Irlande). Les irlandais délogés devaient s’installer ailleurs, ou alors ils étaient envoyés dans les ils antillaises de la Barbade et Montserrat, afin de travailler dans les plantations antillaises. Ces migrants étaient appelés les « engagés volontaires », expression ironisant sur leur situation. Ce phénomène trouve son apogée sous le règne de Charles Ier dans les années 1630, et se termine dans la deuxième moitié du XVIIème siècle avec l’arrivée de Cromwell sur l’île. Ces plantations changent totalement le paysage irlandais, tant physiquement que socialement. L’exploitation de la terre se fait de manière plus intensive, et on se retrouve avec un essor de communautés protestantes anglaises un peu partout dans le pays. De plus, les irlandais sont traités pour certains comme des esclaves que l’on envoie dans les colonies en tant que main d’œuvre.

        Dans ce XVIème siècle, nous voyons donc apparaitre des communautés protestantes dans deux régions majeures de l’Irlande, ainsi que dans tous le reste de l’ile de façon disparate. Cet essor engendre un séparatisme religieux conséquent, entre colons protestant et irlandais catholique. La coexistence est de mise, et témoigne surtout dans la région d’Ulster de la pluralité de communautés religieuses. Cette coexistence mène à peu d’affrontement, mais n’empêche pas la violence de ces derniers malgré leur nombre. De plus, nous pouvons voir aussi de part nos recherches ainsi que des éléments apportés par notre auteur dans cet article, que les anglais colonisent les terres irlandaises, ainsi que le pouvoir sur l’île, monopolisant l’exploitation des terres les plus riches d’Irlande ainsi que le pouvoir sur les irlandais qui avec ce pouvoir grandissant, commencent à être exploités.

Avec l’essor du pouvoir anglais sur l’île pendant le XVIIème siècle, le rapport de force s’intensifie dans le bras de fer religieux. En effet, dès le début du XVIème siècle, l’Irlande était très divisée sur le plan politique, et la monarchie anglaise se sentait toute puissante depuis la conquête de l’île au XIIème siècle. Ce pouvoir s’appuyait sur la présence de nobles anglais dans les principales régions de l’île, occupant des postes clés dans les organisations politiques. Ces nobles anglais peuplant l’Irlande sont des familles avec un grand lignage, des comtes par exemple, reconnaissant le pouvoir de la couronne. Ils contrôlaient des territoires assez autonomes. Beaucoup de familles se partageaient ce pouvoir, l’auteur nous parle de 60 familles gaéliques et de 30 familles gaéliques avec des ascendance anglaises. Ces familles étaient tous le temps armés car elles étaient en guerre permanente, entre familles, clans, ou face à la couronne anglaise, même si ces tensions étaient très peu meurtrières.

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