Bac 2011
Compte Rendu : Bac 2011. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirestions humaines, sont tous empreints d’intentions, ils sont l’œuvre de l’homme, comme par exemple des faits militaires, des hauts faits, et la conscience que les hommes prennent de ce qu’ils font, de leur passé comme de leur avenir est constitutive de leur existence.
Les faits n’ont pas raison
Le pluriel du mot fait dans le sujet évoque une multiplicité indéterminée de ce qui arrive de manière aléatoire, ce qui se passe sans nécessité et surtout sans intention, ce qui peut laisser l’homme perplexe lorsqu’on sait qu’il est en quête de sens, ne serait-ce celui a donner à son existence. Aristote affirme que « par nature, l’homme désire savoir » cela signifie qu’il n’est pas le spectateur passif de sa propre existence ni de cette histoire dont il est aussi acteur. Il y a une ambigüité au sein de l’histoire quand on parle des faits, entre nécessité et hasard, d’une part, et entre sens et non sens, d’autre part. Si les faits signifient ce qui s’est passé, avoir raison consiste à reconstituer ce passé, à lui donner un sens par une interprétation qui vient s’ajouter.
L ’enjeu pour l’histoire
La connaissance exacte du passé est un idéal qui n’apparait qu’au XVIII° siècle et qui consiste à dire comment les choses se sont passées réellement. Il y a dans les balbutiement de cette histoire objective, le souci d’établir une connaissance des événements (dates, lieux, actions). On cherche à distinguer alors l’histoire de la légende du mythe ou de la fable ; l’histoire vise alors à être un discours objectif, scientifique. Quel est le rôle de la raison ? Elle nous permet dans son usage théorique de se méfier des sensations, de l’imagination et de la sensibilité. La raison est l’instrument privilégié de la connaissance. Son discours (en grec logos) s’oppose à l’interprétation. Avoir raison contre les faits signifierait alors donner une interprétation juste de ce qui se passe, s’est passé, voire va se passer.
Avoir raison c’est soutenir une opinion
Les faits dans l’histoire
Une génération d’historiens entre les deux guerres mondiales a reproché à leurs prédécesseurs de ne retenir que les faits compris comme des événements marquants, des faits de grands hommes et de grandes actions sans tenir compte de ce qui arrive du point de vue économique, social, démographique, anthropologique. Pour Lucien Febvre ou Marc Bloch par exemple, initiateurs de l’école des annales, les faits ne nous donnent ni raison ni tort, ils sont les éléments indispensables d’une histoire qui n’est pas globale comme le pensaient les philosophes de l’histoire au XIX siècle. Si l’histoire des faits relève de la raison, ce n’est pas au sens d’une reproduction possible de leur multiplicité en les ordonnant selon des lois et des déterminations logiques.
L’interprétation des faits
Les lois de la science sont des rapports constants entre des phénomènes, ce qui signifierait que l’on puisse ordonner les faits selon ces « longues chaînes de raison » dont parle Descartes à propos de la connaissance. Or il existe une subjectivité irréductible de l’homme qui étudie les faits : journalistes, historiens, hommes du commun, aucun n’échappe à l’interprétation du réel et sa part d’arbitraire. Il suffit de lire n’importe quel rapport d’événement pour le constater : les points de vue divergent. Avoir raison contre les faits apparaît alors comme une sorte de justification idéologique du présent et cela diffère selon les idéologies. Du rapport des faits à l’histoire, l’écart est le même que du rapport des faits à notre raison.
Le relativisme des opinions
Jusque ici on a essayé de prendre le mot raison au sens propre pour montrer la difficulté de rendre raison des faits, c’est-à-dire de les juger de manière objective, de les connaître. Or, avoir raison signifie donner tort aux faits ce qui est improbable car les faits arrivent, indépendamment de notre volonté et de notre jugement. Avoir raison, en ce sens, signifie faire triompher son opinion, la vérifier par des faits ou invalider nos prédictions en montrant que ce qui arrive nous donne tort… On ne peut pas réduire l’histoire à un tel relativisme qui la rangerait parmi les simples opinions. Il faut distinguer les faits des passions individuelles, des jugements préconçus, non démontrés, et hâtifs qui prétendent juger par des opinions une réalité complexe.
ConclusionLes faits au sens des phénomènes naturels sont indépendants de notre raison : ils arrivent, ils ne demandent aucune justification de la part de l’homme. Cependant, tout se passe comme si ce dernier ne pouvait pas s’empêcher de juger, de peser, de mesurer, de donner du sens aux faits. Lorsqu’ils concernent ses propres actions, l’homme mesure la justesse de ses propres interprétations et confond la connaissance rationnelle, objective et le fait d’avoir raison c’est-à-dire d’avoir une opinion. Il est alors conforté dans le relativisme et l’arbitraire de sa propre opinion en croyant à tort rendre raison des faits.
La culture dénature-t-elle l'homme ?
Introduction
La culture désigne au sens large tout ce que l’homme acquiert par l’intermédiaire d’un groupe social déterminé, tout ce qui est transmis par le langage, les coutumes, l’éducation et même -de manière implicite- les gestes, les attitudes ou les règles de comportement. Il est très difficile chez l’homme de déterminer quelle part revient à cette culture acquise et quelle part appartient à une nature innée, une hérédité aux contours mal définis. Dire que la culture dénature l’homme, c’est en effet supposer une nature première, une essence de l’homme qui le distinguerait des autres êtres de la nature. Le mot nature signifie soit ce qui précède toute intervention humaine dans le monde, soit les caractéristiques communes à tous les hommes, soit l’essence, l’identité spécifique à un individu. Dans l’opposition nature et culture, l’enjeu est de savoir s’il existe un passage de l’un à l’autre ou bien si l’état de nature est une fiction qui permet aux hommes de déplorer un idéal qu’ils n’ont peut-être jamais connu mais qui serait comme le négatif de la condition humaine. En ce sens, le mot « dénaturer »signifie un processus qui consiste à arracher à l’homme quelque chose qu’il possède en propre, de manière constitutive. Reste alors à se demander s’il s’agit d’un aspect péjoratif comme l’animalité ou la force des passions, la violence que l’homme partage avec les autres êtres de la nature ou si la culture enlève à l’homme une « bonne » nature, c’est-à-dire le corrompt, le détourne de cette innocence première dont certains ont pu faire à regret l’apologie. Dans les deux sens du mot dénaturer, il s’agit bien de penser un processus, une histoire qui fait que l’homme se constitue progressivement en faveur d’héritages, de transmissions, d’échanges entre personnes, groupes ou sociétés. Cela signifie que la frontière entre le naturel et le culturel n’est pas établie et que le propre de l’homme, sa nature, est de ne pas en avoir.
Plan possible :
L’opposition nature et culture
Les définitions
La culture c’est tout ce qui appartient à un héritage, tout ce qui s’acquiert par l’intermédiaire d’un apprentissage, d’une éducation. La transmission se fait soit au sein d’un groupe par l’intermédiaire du langage. Ex. L’art, la religion, la cuisine, les techniques, le droit, les règles de politesse…
La nature c’est tout ce qui est inné et se transmet comme hérédité biologique. Ex. La détermination génétique. On parle d’une nature humaine au singulier comme le seul facteur déterminant d’existences tellement diverses dans l’espace et le temps.
Une dénaturation
L’opposition étant établie par les définitions, il faut étudier le sens du mot « dénaturer ». Il suppose dans tous les cas un changement de nature, un arrachement ou une contradiction par rapport à un état premier. Or cet état de nature peut être « bon », c’est pour l’homme un état d’innocence, de bonheur relativement à cette origine bienfaisante, cette mère nourricière appelée Nature. Ce premier sens est illustré par des mythes, des légendes, des représentations (« le bon sauvage », « l’âge d’or », « le paradis… ») qui eux, paradoxalement sont transmis par la culture. Dans un deuxième sens, la dénaturation comprendrait la nature comme foncièrement mauvaise pour l’homme, hostile, violente, il devrait recourir à la ruse comme dans le mythe de Prométhée (Platon, Protagoras) pour s’en détacher et s’en rendre comme « maître et possesseur » selon la formule de Descartes.
La perfectibilité
Rousseau tranche le débat entre un homme à l’état de nature bon, innocent et heureux qu’il utilise dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes comme une fiction méthodologique, et l’homme violent, « loup pour l’homme » de son adversaire Hobbes. Pour Rousseau l’homme n’est ni bon ni mauvais par nature, il est perfectible ; voilà le sens que l’on pourrait donner à cette dénaturation. L’homme est inachevé,
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