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Commentaire Madame Bovary, Gustave Flaubert

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Par   •  25 Octobre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 325 Mots (6 Pages)  •  830 Vues

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Commentaire : Gustave Flaubert, Madame Bovary (1857)

Pour Flaubert, les objets ont un grand pouvoir de connotation et d’évocation. Ce principe est appliqué dans son roman réaliste Madame Bovary, dans lequel il peint minutieusement le tableau d’une anti-héroïne déçue par chaque évènement de sa vie tel son mariage : elle rêve d’une vie trépidante. La cérémonie des Comiques agricoles à laquelle elle assiste décrit une fête campagnarde et nous souligne la vie monotone de Madame Bovary. En effet, cette cérémonie a lieu dans son village au cours de laquelle une servante est récompensée pour ses longues années de service. Dans ce passage, Flaubert peint le portrait statique de Catherine-Nicaise-Elisabeth grâce à des focalisations différentes qui permettent de souligner un contraste entre les statuts sociaux de l’époque. Dans un premier temps nous étudierons ce passage comme un portrait allant de l’observation à la pensée et dévoilant les caractères marquants du personnage puis comme une dénonciation des inégalités sociales à travers une opposition apparente.

Flaubert entreprend la description détaillée du personnage de la servante à l’aide de l’imparfait. Cependant il débute le portrait par un passé simple « on vit » signifiant le déroulement d’une action ce qui est renforcée par le « Alors » et le « Ainsi ». Il a recours à deux focalisations différentes afin de délivrer ce portrait statique. Tout d’abord, un narrateur anonyme à la 3ème personne du singulier donne une vision extérieure du personnage tout en commentant l’apparence du personnage ; la focalisation omnisciente est donc utilisée permettant une vision globale et précise « qu’elles semblaient sales quoiqu’elles fussent rincées d’eau claire ». De plus, la focalisation interne permet de passe de l’observation à la pensée en dévoilant la vision du personnage mais aussi ses pensées « c’était la première fois qu’elle se voyait ». Cependant, seules les différentes focalisations ne permettent de représenter aussi attentivement le personnage.

La servante est décrite de haut en bas. Tout d’abord, Flaubert décrit sa corpulence et sa tenue par des phrases brèves puis son visage et enfin ses mains qui représentent symboliquement le travail de servante à travers des phrases plus longues qui insistent sur l’importance de ces caractéristiques de servante. Elle apparaît comme faible « maintien craintif », âgée et usée par son travail « vieille », « articulations noueuses ». Son visage accentue ces années de servitude. En effet, il est présenté comme « plus plissée de rides qu’une pomme de reinette flétrie » une comparaison qui appuie sur le fort âge du personnage. De plus, ces mains apparaissent comme non désirées puisqu’elles « dépassaient » de sa camisole rouge ; ceci suggère que cette femme souhaitait avoir une vie différente sans des mains de servante. Ces dernières sont « encroûtées, éraillées, durcies » une gradation à rythme ternaire contrastée par l’antithèse à rythme binaire « qu’elles semblaient sales quoiqu’elles fussent rincées d’eau claire ». Cette description insiste sur l’usage des mains et les « souffrances subies » par cette femme qui toute sa vie a été victime de travaux continus. Ce résultat est expliqué par « à force d’avoir servi » un intensif qui renforce cette idée de mains ayant un rude destin puisqu’elles représentent « un humble témoignage » de la servitude. Une autre cause de cette vieillesse est le décor de « poussière des granges, la potasse des lessives et le suint des laines ». Tous les travaux ménagers rencontrent des obstacles la saleté de la ferme de sorte que les mains ne peuvent paraître propres.

Cependant, ce personnage ne semble pas honteux. En effet, elle s’adapte à la situation elle apparait calme malgré ses souffrances. L’absence de tristesse et d’attendrissement encadre son « regard pâle » qui n’est pas « amollit » pour autant. Un caractère religieux lui est associé, son visage adopte un « rigidité monacale » qui relève son expression. Mais elle s’est aussi imprégnée des caractères de « mutisme et de placidité » des animaux, cela révèle son calme et son silence. Ces ressemblances et rapprochements faits par Flaubert suggère que les caractéristiques s’une servante sont le calme, le silence mais aussi l’aspect de confidentialité et de loyauté comme les moines. Cette apparence mentale de force et de résistance contraste fortement avec le physique dénudée et usée. Néanmoins cette opposition n’est pas la seule présente dans le texte : un contraste social est aussi observable.

Une opposition sociale est apparente entre « ces bourgeois épanouis » et « une petite vielle femmes » aux vêtements « pauvres ». Tout d’abord l’opposition entre le démonstratif « ces » et l’indéfini « une » souligne la différence des deux statuts : Flaubert

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