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Esperance

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est une forme de confiance en un autre avenir qui ne peut être

que meilleur. Néanmoins deux obstacles s’opposent à l’espérance, le premier est la

présomption, forme de prétention et d’orgueil où la personne ne compte que sur elle-même

sans participation de la Providence ; le second, c’est le désespoir, qui est une forme de doute

destructeur emprunt d’angoisse qui ôte toute énergie vivifiante et constructive et comme son

nom l’indique est privée d’espérance.

« L’espérance n’est pas seulement une vertu, elle est un sentiment moteur énergétique de

toute action constructive. N’est-elle pas dès la genèse de l’univers un élément fondamental qui

habite l’esprit humain ? (I. Mainguy, ibid p.232).

Il est quelquefois demandé au croyant d’espérer contre toute espérance. Si on prend pour

exemple le silence d’un Dieu omnipotent devant le triomphe de l’injustice, d’actes barbares

d’oppression, ce silence est désespérant, ou encore cette apparente victoire des oppresseurs

sur le Christ qui ressemble à une défaite, et en a laissé désespéré plus d’un parmi ses

disciples, après sa mise à mort.

Espérer « contre toute espérance » (Romains 4 :18) reposerait bel et bien sur un magistral acte

de foi. De cette foi jaillit l’espérance, au point de se confondre avec elle, montrant à quel point

elles sont si intimement liées. Si l’Eternel est identifié au Beau, au Bien, au Vrai et à l’Amour,

c’est bien la projection d’un acte de foi et d’espérance qui amène à l’identifier à ces valeurs.

L’espérance ne serait pas tout à fait synonyme d’espoir, mais dans la pratique on confond

assez souvent ces deux termes. Même s’il n’y a qu’une différence subtile entre les deux, on

peut définir dans l’espérance l’état d’âme de celui qui espère, alors que l’espoir comprend tout

ce qui est espéré.

Que pour le chrétien l'espérance repose sur la foi avec laquelle il attend de Dieu , avec

confiance, sa grâce en ce monde et la gloire éternelle dans un autre, je le sais, et trouve une

telle attente logique de sa part.

Mais je sais aussi que c'est là seulement une application dans le domaine de l'Eglise d'un

fait psychologique normal, naturel, et d'une pratique tellement large qu'on peut dire que

l'espérance est un des ressorts fondamentaux de l'existence, en même temps qu'un solide

point d'appui de l'action, pour le laïque comme pour le clerc, pour le philosophe comme pour

le croyant ; elle se justifie pour nous quel que soit l'objet humain ou céleste auquel on peut

l'attacher, et comme la foi, elle doit rester pour nous une vertu.

Cette disposition de la conscience, qui la fait compter sur la réalisation de ce qu'elle

souhaite, est d'une telle puissance morale que la sagesse des nations a pu dire que l'espoir fait

vivre ! et dans les vicissitudes ou les épreuves de chaque jour , l'homme puise dans l'aspiration

confiante vers des jours plus doux, un réconfort et un encouragement : il ne pense pas que

l'orage puisse toujours gronder ; il se réjouit d'avance du rayon de soleil qui ramènera sans

doute bientôt la nature à la lumière et à la joie.

L'espérance a lui dans le ciel avant la légendaire tragédie du Golgotha ! La mythologie

grecque , interprète de la mentalité de son époque, en avait fait déjà une divinité, soeur du

Sommeil, qui suspend nos peines, et de la Mort, qui les finit. Mais cette parenté, plutôt

pessimiste, n'enlevait pas à la déesse son heureuse influence pour la consolation des humains

et l'entretien de leur force d'âme ! On la représentait sous les traits d'une jeune nymphe au

visage serein et souriant, couronnée de fleurs naissantes et tenant un bouquet à la main.

Rappelez-vous la touchante légende de la boîte de Pandore : quand la curiosité coupable

l'ouvre, les malheurs, les fléaux, les catastrophes, les maladies, les guerres, les crimes, sortent

pour se répandre sur le monde. Mais Epiméthée, dans ce vide, va pourtant voir surgir

l'Espérance : elle a des ailes et peut s'enfuir ! mais combien son envol est beau dans l'azur !

Des ailes ! plus tard, on la représenta tenant un lys dans sa main, ailleurs, des pavots et

des épis, ailleurs tenant sous sa garde une ruche laborieuse : un sculpteur moderne, – était-il

des nôtres ? je l'ignore ! – lui a confié une grenade entrouverte. Mais le plus souvent, elle

s'appuie sur une ancre symbolique qui exprime la stabilité qu'elle donne à nos desseins, et le

point d'appui solide qu'elle peut offrir à notre conduite.

.

Ô homme ! tu es frappé et tu souffres, tu tombes ! Mais c'est avec l'espérance que ton

effort ne sera pas perdu. Tu t'arrêtes en route, mais tu auras des continuateurs, auxquels tu

transmets le flambeau de la Vie, de l'Idée et de l'Action. Si humble que tu puisses être, tu

espères que ton grain de sable, s'ajoutant à ceux de tes devanciers, permettra aux générations

futures de disposer de plus de matériaux pour accomplir leur tâche constructive !

Mais dans une mesure plus modeste, l'ouvrier aurait-il le goût et la force de commencer un

travail, s'il n'avait pas l'espérance de le mener à bonne fin ? Etendrait-il seulement la main pour

saisir un outil, s'il n'espérait pas l'atteindre et commencer son ouvrage ? Partirait-il en voyage,

s'il n'espérait pas arriver à son but ? Fonderait-il un foyer, s'il n'espérait pas y trouver le

bonheur ? Créerait-il une entreprise, s'il n'espérait pas réussir ?

Ah ! je sais bien : tel homme peut n'avoir pas besoin d'espérer pour entreprendre. ni de

réussir pour persévérer ! Mais tout le monde ne s'appelle pas Guillaume le Taciturne, tout le

monde n'est pas un stoïcien que les ruines frapperaient sans l'émouvoir. Pour la plupart des

hommes, même au-dessus de la moyenne, l'espérance est un besoin, l'espérance est une

vertu, et cette espérance est tellement foncière et tenace que le grand homme méconnu,

l'artiste incompris, l'inventeur mourant de misère, en appelleront à la postérité, cette suprême

espérance !

Vertu, certes, d'une importance capitale, et qu'il faut cultiver et maintenir en soi, si on la

possède, qu'il faut faire naître, coûte que coûte, si on ne la possède pas spontanément.

Sombre héros du pessimisme, celui qui meurt sans espérance, ne fût-ce que celle de revivre

dans son oeuvre, dans son exemple, dans le résultat de sa pensée et de son action : ou dans

ses enfants . Il faut faire l'éducation de l'espérance chez tous, petits ou grands, sous n'importe

quelle forme, pour que chacun sache bien que, sous un aspect quelconque, il peut entrevoir

un résultat bienfaisant de ce qu'il fait. Si non, que reste-t-il à faire : s'étendre sur la terre

comme une bête malade, et attendre dans le morne et douloureux ennui que

...

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