Essai Sur l'Autorité

es apportées à ces désirs et donc de se projeter.

Alors que l’enfant va se détacher de son illusion de la toute puissance, ces propres désirs vont alors venir se heurter à ceux de ses parents. Il va du même coup se confronter au possible et à l’impossible, découvrant l’autorité. Pour que l’enfant soit correctement structuré, il faut donc qu’à un moment de son évolution son environnement maternant lui impose de soumettre certaines de ses conduites, non plus à la seule loi de ses désirs, mais à la volonté de cet environnement maternant(6).

L’enfant ne perd pas immédiatement cette illusion de toute puissance, mais dans un premier temps, il sera amené à la transférer sur sa mère pour qui il voue une inconditionnelle admiration, l’investissant désormais de cette omnipotence, elle la seule à pouvoir combler ses besoins. Puis, se berçant toujours d’illusion, il va être conduit à reporter cette toute puissance sur l’image qu’il se fait du père et lui vouer une certaine idolâtrie, lui le seul à pouvoir apporter à la mère ce dont elle à besoin, lui qui sera reconnu comme détenteur du pouvoir, porteur du phallus.

En grandissant l’enfant sera donc amené à reconnaitre une certaine autorité à ses parents.

Le père étant aussi garant d’une certaine distance entre la mère et l’enfant dit tiers séparateur par J. Le Camus, il sera donc porteur de l’interdit et détenteur de l’autorité.

En grandissant, l’enfant va attribuer au père les interdits, les obligations, les ordres et il sera symbole de prohibition. Si l’image du père est bonne, il sera perçu sur un mode de fascination " c’est le plus beau, mon papa est le plus fort ". A l’adolescence, l’image du père risque d’être remise en cause. Effectivement l’enfant qui va se tourner vers le monde extérieur va prendre enfin conscience des failles et des faiblesses de ses parents, ce qui va le conduire à rechercher des figures d’autorité dans le monde extérieur.

L’autorité sera donc garante d’un certain cadre et c’est ce cadre qui est censé avoir un rôle structurant dans le développement psycho-affectif de l’enfant. Ce cadre se trouve rassurant pour l’enfant car, il lui permet de ne pas vivre dans l’angoisse, livré à ses pulsions potentiellement dangereuses, dans un monde qui pourrait en réalité s’avérer hostile.

L’autorité ici est quelque chose qui est intériorisé par l’enfant, le bénéficiaire, comme la reconnaissance d’une capacité pour l’aider à grandir, se construire, évoluer.

Comment cette capacité en vient à être intériorisée par la personne sur laquelle elle s’exerce?

C’est dans tout ce qu’elle à de justifié et de légitime que cette autorité pourra donc être reconnu, tant que cette dernière s’exercera dans l’intérêt de l’autre, on peut emmètre l’hypothèse que chez l’enfant ce cheminement inconscient est naturel car il commence seulement à se différencier des son entourage, lorsque cette autorité commence à s’exercer. Elle est donc encore largement ressentie comme intérieure à lui, elle est vécue comme un conflit interne.

Sigmund Freud et Gérard Mendel auraient tout deux émis l’hypothèse que les fondements de l’autorité et donc de l’obéissance se situeraient dans la crainte que présente l’enfant de perdre l’objet d’amour (ses parents). Ce serait pour cette raison, qu’il en vient naturellement à se soumettre à l’autorité parentale.

Cette autorité sera à la base de l’émergence du surmoi, qui est l'instance qui génère le refoulement des pulsions