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Exposé sur les cités ouvrières britanniques

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ités-ouvrières britannique a-t-elle contribué à des changements sociaux et économiques controversés ?

Nous allons donc dans un premier temps répondre à la question « Une forte industrialisation, la causalité de la création des cités ouvrières britanniques ? » (I). Nous allons faire l'objet d'une deuxième partie en nous demandant si « L'encrage des cités ouvrières dans la société britanniques, est un concept divisé ? » (II). Nous finirons dans une troisième partie en se demandant si « Les cités-jardins seront la cause d'une évolution des mentalités ? ».

I. Une forte industrialisation est elle la causalité de la création des cités ouvrières britanniques ?

L’un des problèmes posés par l’industrialisation était l’attraction qu’exerçait la ville sur les demandeurs d’emplois, et donc sa surpopulation constante, avec sa cohorte d’inconvénients. C’est dans ce contexte que l’on a pu voir apparaître les premiers villages modèles.

Nous étudierons dans un premier temps en quoi le contexte est fort en l’industrialisation (A) et nous verrons par la suite, les premiers villages modèles (B).

A. Un contexte de forte industrialisation

L'industrialisation est le processus de fabrication de produits manufacturés avec des techniques permettant une forte productivité du travail et qui regroupe les travailleurs dans des infrastructures constantes avec des horaires fixes et une réglementation stricte.

On passe de l'atelier à l'usine par la concentration massive de machines réunies en un même lieu (factury system). Auparavant le travail était réalisé à l'atelier et était généralement un travail à domicile (domestic system). L'essor du factory system entraîne une concentration du capital (c'est-à-dire les machines) et du travail.

La puissance britannique est à son apogée et sa domination économique et politique s’affirme au cours de la seconde moitié du 19ème siècle. La croissance de la Grande Bretagne au 19ème siècle est de 2 à 3% par an (entre 80 et 140% en 30 ans). Dès 1806, l'industrie occupe 30 % de la population active britannique et fournit 1/3 du revenu national. En 1830, l'industrie concourt davantage que l'agriculture au PIB. La Grande-Bretagne dispose de ressources minières importantes autour desquelles se concentrent d'importantes zones industrielles ou des ports d'exportation. Le pays va servir de modèle aux autres pays européens.

De plus, il suffit de rappeler la première exposition internationale, celle pour laquelle Paxton construisit le Crystal Palace. Elle se tint à Londres en 1851.

La forte industrialisation de la Grande Bretagne est liée à l’idée de révolution technique. En effet, nous pouvons parler de l'usage de la machine à vapeur qui est généralisé vers 1850 en Grande-Bretagne dans la filature du coton et la sidérurgie même si ailleurs, on continue à utiliser l’énergie traditionnelle (moulin à eau, énergie animale et humaine).

L’apparition de nouveaux secteurs industriels favorisa des régions que la première industrialisation avait désavantagées. Liverpool et Manchester avait désormais des croissances moins soutenues que Leeds, Sheffields, Birmingham. La région de Londres dont le taux de croissance avait été plus faible que celle du Lancashire enregistra alors une progression plus soutenue que celle des foyers cotonniers.

Le mouvement de bascule entre petites et grandes ville est patent, pourtant il ne faudrait pas conclure de cette inversion que toute la vitalité urbaine s’est concentrée dans les grandes agglomérations : en raison du dynamisme de la population anglaise, dans toutes les catégories de villes, la population est plus nombreuse à la veille du premier conflit mondial qu’un siècle plus tôt. La grande ville domine mais elle n’a pas étouffé la vitalité des petites dont la population est passée de 4 à 6 millions d’habitants entre 1871 et 1911.

B. Les premières formes de cités ouvrières, les villages modèles

Si l’ère industrielle a créé la classe ouvrière et ses conditions dures. En effet, les familles ouvrières vivaient dans des pièces ne mesurant pas plus de 6 mètre carrés pleine de crasse et leurs fenêtres étaient recouvertes de torchons pour se protéger du vent et de la pluie. Ils n’avaient pas de lieu pour se déshabiller, cuisiner, faire la sieste, se laver ou dormir.

Il existait des intellectuels qui s’intéressaient au travailleur. Les grandes sociétés avaient certes produit un certain nombre de logements, mais le sort des familles nombreuses restait précaire.

Beaucoup d’entrepreneurs avaient privilégié la construction de chambres individuelles, immédiatement plus rentables, mais les lois sur la surpopulation interdisaient à des familles de s’y installer. Les appartements de deux pièces coutaient 5 shilling 6 pence par semaine, étaient donc trop onéreux pour la majorité des travailleurs. Seuls, les privilégiés pouvaient y prétendre, et les autres continuaient à être mal.

Des industriels se soucièrent du sort des travailleurs et voulurent veiller à leur bien-être. Ils cherchèrent donc un univers rédempteur. Même si ils mettaient une église au centre de leurs villages-ouvriers modèles et qu’ils bannissaient les débits de boisson, l’usine n’en restait pas moins le point focal, le profit.

Celui qui créa le village modèle se nommait Titus Salt. Le village de Saltaire construit par l’industriel Salt était niché au cœur de la vallée irriguée par l’Aire à 5 kilomètres de centre ville industrielle de Bradford.

Titus Salt était le pur représentant de son époque car il fit fortune malgré son humble origine. A sa maturité, il était devenu l’un des barons les plus riches du textile.

Il pensait qu’il était de son devoir de veiller à la bonne moralité de ses ouvriers dont il exigeait qu’ils fussent sobres, diligents et imprégnés de la crainte d’une justice divine.

En 1850, sa filature de Bradford était devenue trop petite pour abriter sa production. Il choisit donc un site rural. Titus Salt était convaincu qu’il fallait régénérer la morale.

Pour Titus Salt, religion et éducation seraient les doubles piliers pour son village Saltaire qui recevraient les ouvriers. Titus Salt qui était un bourreau de travail avait du mal à reconnaître le bien fondé des loisirs. Comme il était impossible à Salt de ne pas accorder de loisirs à ses ouvriers, il préféra orienter ses activités vers des exercices de plein air, comme la pêche, la baignade ou le canotage qui étaient censés former à la fois l’esprit et le corps.

Une fois la filature achevée en 1853, Titus Salt entreprit le village. La construction de Saltaire fut achevée en 1876. Les plans furent fournis par une firme d’architectes locaux. En attendant avec impatience les finitions de leurs maisons, les ouvriers bénéficiaient de trains spéciaux les menant à Bradford à leur travail. Certes, les maisons variaient en taille et en ornementation selon le statut social de leurs occupants. Les directeurs avaient des maisons jumelées tandis que les ouvriers étaient logés dans des maisons accolées l’une de l’autre en long ruban. Chaque demeure possédait une salle familiale ainsi qu’une petite pièce que l’on a déjà qualifiée de « souillarde » selon un terme français régionale, qui contient un évier et sert à la remise des provisions et des ustensiles ménagers divers. Les repas, comme dans la majorité des familles ouvrières, étaient faits et pris dans la salle principales. A l’étage, se trouvaient trois chambres. De plus, toutes les maisons sans exception, étaient dotées d’une réserve de charbon, d’une petite courette où se trouvaient les liens d’aisance, et d’un puits de cendres pour les ordures ménagères.

C’était une amélioration considérable pour ces ouvriers qui quittaient enfin les maisons « dos à dos » de Bradford, surpeuplées et malsaines. L’aspect de Saltaire, avec ses maisons très serrées, sa pierre grise, est austères. Malgré les bordures naturelles des champs et de la rivière, le tracé des rues reste impeccablement géométrique. A l’image de son créateur, le village se voulait rationnel, fuyaient toute notion de romantisme chère aux tenants du mouvement néo-gothique. De tous les sites industriels qui furent construits durant la période du 19ème siècle, Saltaire fut le plus ambitieux et peut être le plus fameux. Saltaire, une fois fini en 1871, comprenait une population de 4 à 5000 personnes logées dans 824 maisons individuelles dans des rues en pentes douces, soigneusement pavées et munies d’égouts. Une magnifique église de 600 places fut placée à l’entrée de l’usine, le village était doté d’une école du dimanche, d’une bibliothèque publique, d’une place centrale autour de laquelle se regroupaient les 45 maisons de retraite et hospices pour les malades et les personnes âgées qui recevaient une pension de 10 shillings par semaine si elles avaient « une bonne moralité ». Malgré tout cela, pour l’observateur actuel, le site était trop dense, certaines maisons sont mesquines, minuscules, sans jardin, sans aucun, détail ornemental. Mais les observateurs de l’époque, comme Samuel Kydd, étaient impressionnés par les facilités données aux ouvriers, comme d’avoir les toilettes individuelles extérieures et régulièrement vidangées. Titus Salt appliquait de strictes règles morales. Il croyait

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