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Jule Verne, Voyage au centre de la Terre : le réalisme et ses personnages

Fiche de lecture : Jule Verne, Voyage au centre de la Terre : le réalisme et ses personnages. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  29 Janvier 2024  •  Fiche de lecture  •  1 695 Mots (7 Pages)  •  46 Vues

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Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, 1864

Le réalisme et les personnages.

 - Le chapitre I débute ainsi : « Le 24 mai 1863, un dimanche » (chapitre I, l. 1, p. 7).

Le narrateur insiste également sur la localisation de la « maison située au numéro 19 de Königstrasse, l’une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg » (chapitre I, l. 3-4, p. 7). Axel évoque même la présence de l’église « Saint-Michel » (chapitre I, l. 13, p. 8) à proximité. Le narrateur évoque d’autres lieux qui soulignent l’ancrage réaliste du roman. Le lecteur apprend de cette façon que l’oncle Lidenbrock enseigne au «Johannæum» (chapitre I, p. 9) à Hambourg.

- La date initiale du récit (1863) fait écho à la date de la première parution du roman en 1864. Le monde ainsi créé dans le Voyage au centre de la Terre est contemporain de la réalité.


 Le roman est écrit à la première personne du singulier. Le « je » du narrateur apparaît à la ligne 9 (chapitre I, p. 7). C’est en effet à travers les yeux du neveu du professeur Lidenbrock que le récit va être mené.

Les liens de parenté et l’identité de ces personnages sont vite annoncés : «il avait jeté […] à son neveu ces paroles retentissantes : « Axel, suis-moi ! » » (Chapitre I, p. 8).

=> Tout le récit est donc un témoignage rétrospectif qui laisse place à une grande subjectivité ; nous saurons souvent ce que ressent Axel.

=> L’annonce du départ pour l’Islande à la fin du chapitre V (p. 51) provoque chez le jeune homme une forte émotion « un frisson me passa par tout le corps » (chapitre VI, l. 1, p. 53). D’après lui, ce projet est une « folie » (chapitre VI, p. 53). L’affolement le gagne à l’idée d’entreprendre un voyage au centre de la Terre.

Ses arguments (pp. 54 -55) ne font pas le poids face à l’obstination de son oncle.


 ❖ Le cadre réaliste de l’incipit représente les personnages dans un quotidien familial. Marthe, la servante, gère une maison où vivent l’oncle, son neveu et Graüben, la pupille de Lidenbrock, secrètement fiancée à Axel : rien ne prépare ces personnages à l’extraordinaire aventure qui va suivre.

❖ Le voyage en Islande lui-même respecte le cadre géographique attendu par le lecteur.

❖ Les noms de villes et de pays se succèdent dans un ordre et une chronologie vraisemblables.

- Les deux voyageurs partent de Hambourg (plus précisément de sa banlieue « Altona ») en empruntant la «ligne du chemin de fer de Kiel » (chapitre VIII, p. 75).

- De Kiel, un « steamer » (bateau à vapeur effectivement utilisé à l’époque)  les conduit à Korsör, au Danemark (p. 78)

- Un nouveau voyage en « chemin de fer » (p. 78) les amène à Copenhague (chapitre VIII, p. 79).

- De là, ils embarquent sur une « goélette danoise, la Valkyrie » (p. 80) ; ils doublent le « cap Skagen » au Danemark, laissent les côtes norvégiennes puis longent les côtes d’Écosse jusqu’aux îles Feroë et prennent la direction de la « côte méridionale de l’Islande » (chapitre IX, p. 87).

Le récit de cette expédition comporte des détails minutieux sur la géographie, les rues (« Bred-Gade », chapitre VIII, p. 79) et les monuments des villes traversées (château de Kronborg et tour d’Helsinborg p. 86).

Une équipe surprenante
 - Même s’il n’est pas le narrateur, le professeur Lidenbrock apparaît très tôt comme le personnage principal du roman. C’est lui qui fait avancer le récit et met en œuvre l’expédition en Islande.

- Les premiers chapitres développent son portrait.

 Son statut social et professionnel est mis en avant : « professeur au Johannæum », il « faisait un cours de minéralogie » (chapitre I, p. 9). Il est respecté (« le nom de Lidenbrock retentissait avec honneur dans les gymnases* et les associations nationales » p. 11)

 Il a un caractère difficile. Il s’emporte facilement : « le plus impatient des hommes » (chapitre I, p. 7) ; « [le] plus irascible des professeurs » (chapitre I, p. 8). Il est incapable de faire des concessions : « C’était un savant égoïste, un puits de science dont la poulie grinçait quand on en voulait tirer quelque chose » (chapitre I, p. 9). Lidenbrock fait preuve d’une grande autorité à l’égard de ses proches. Il entraîne son neveu contre son gré dans l’aventure périlleuse vers le centre de la Terre (fin du chapitre V).

 Sa description physique correspond à cette représentation (chapitre I, p. 9-10). Comme souvent chez Jules Verne,  le physique du personnage révèle son caractère : ainsi sa haute stature (« grand ») et son « nez » qui ressemble à une « lame effilée » montrent sa volonté. Sa « santé de fer » sert aussi sa volonté, et sa maigreur renvoie à un être qui vit entièrement pour son travail. La régularité comique de ses pas (p. 12) et ses poings serrés indiquent aussi quelqu’un d’emporté et de déterminé, voire d’obstiné.

 Toutefois, c’est un homme fiable. Il indique les routes à emprunter et les dangers auxquels il faut se préparer. C’est un scientifique hors-pair, sûr de ses connaissances et de son savoir (p. 10). Polyglotte** et linguiste**, les langues même anciennes n’ont aucun secret pour lui. Conscient des enjeux de son expédition, il sait garder le secret lors de ses entretiens avec d’autres scientifiques, comme lors du repas avec M. Fridriksson (chapitre X, p. 100-101). C’est un homme pratique : conscient des dangers que l’équipe peut rencontrer, il embarque avec lui de nombreux instruments de mesure mais aussi des armes et des explosifs (chapitre XI, p. 107-110).

*Gymnase : traduction française de « gymnasium », qui signifie « lycée » en allemand

**Polyglotte : qui parle plusieurs langues ; linguiste : qui étudie la formation et l’évolution des langues


⑤ Le jeune Axel ne semble pas taillé pour une expédition si extraordinaire. Il le fait savoir à plusieurs reprises au lecteur par des remarques humoristiques et bien souvent ironiques.

Ainsi, au début du roman Axel est présenté comme un jeune homme romantique, amoureux de sa Virlandaise, au « caractère un peu indécis » (chapitre I, p. 8).

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