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La Culture, Milieu Humain

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re, nous dit Benveniste, est un ensemble de « notions, de prescriptions, et d’interdits spécifiques », c’està-dire propres à ce groupe-ci. Chacun de ces trois concepts est important. « Notion » veut dire connaissances, idées. « Prescription » veut dire directive, commandement (« tu dois », « il faut »). « Interdiction » veut dire limitation. Autrement dit, une culture se reconnaît à des idées, des commandements et des règles particulières. Par-là, on veut dire qu’une culture n’est pas naturelle, c’est-à-dire que son développement s’est fait non pas à partir de règles naturelles, mais à partir de l’histoire d’un groupe. Toute culture est donc par conséquent contingente : elle aurait pu être autre. Elle est donc de nature conventionnelle. Les lois de la nature (le « naturel ») se reconnaissant, au contraire, à ce qu’elles sont universelles et uniformes. Donnons des exemples. Ex 1 : la loi de l’attraction des masses s’applique partout, et de la même façon, dans tout l’univers physique. Ex 2 : La mort est un événement qui arrive à tous les vivants. Ex 3 : Les caractéristiques qui distinguent une espèce vivante, par exemple les chats, sont les mêmes pour tous les chats. Il est vrai que le patrimoine génétique des êtres vivants évolue au fil du temps, mais cela ne remet pas en cause l’affirmation précédente, car ces modifications s’appliquent au niveau de l’espèce. Qu’est-ce qu’une convention ? Ce qui est conventionnel s’oppose à ce qui est inné et naturel. Une convention est une disposition ou une règle décidée par les hommes. Certaines conventions sont explicites, c’est-à-dire qu’elles ont été discutées, négociées et rendues publiques (ex : le règlement intérieur dans une association ou dans un lycée). Elles sont le plus souvent des institutions. D’autres conventions sont tacites, c’est-à-dire qu’elles ont été convenues implicitement, sans discussion (ex : se faire des bises pour se saluer). Ces dernières relèvent le plus souvent des mœurs et coutumes. Une convention peut avoir une utilité, mais elle n’est jamais nécessaire ni fatale ; toute convention peut être rediscutée, modifiée. Elle est contingente.

La culture, le milieu humain.

Qu’est-ce qu’un symbole ? Un symbole est un signe qui désigne ou renvoie à quelque chose, et le plus souvent à une idée. Certains symboles n’ont qu’un rapport conventionnel avec l’idée qu’ils symbolisent. Par exemple, on ne peut déterminer exactement pourquoi la colombe est symbole de la paix. D’autres symboles entretiennent un rapport plus direct avec ce qu’ils symbolisent, c’est le cas du chien, dont on comprend aisément pourquoi il symbolise la fidélité. Toute culture manipule beaucoup de symboles, qui sont articulés entre eux. C’est pourquoi Benveniste dit qu’une culture est un univers de symboles. Il veut souligner par-là que la culture est constituée d’idées pour l’essentiel. Nous vivons donc au milieu d’idées. Les idées que nous nous faisons de toutes choses sont aussi importantes pour nous que les choses. Quel rôle joue le langage dans la culture ? Une langue est un système de signes qui renvoie à des idées. Le langage ne nous met donc pas en relation avec les choses (pour cela il vaut mieux les toucher, les voir, les sentir, les entendre, les gouter que d’en parler), mais avec des idées. Autrement dit, nous ne voyons pas les choses directement, nous les voyons à travers l’idées que nous en avons, et donc à travers la façon dont nous en parlons. Prenons un exemple : les peuples Inuits ont environ 15 mots différents pour désigner les différents états de la neige. Nous, français, voyons toujours invariablement, de la neige ! Les Inuits, eux, voient 15 réalités différentes : la neige bonne pour le traineau, la neige qui absorbe le bruit des pas, la neige tassée et transformée en glace, qu’il faut découper…

Texte de Lévi-Strauss, p. 61. Pourquoi n’y aurait-il pas de sociétés humaines s’il n’y avait pas l’interdit de l’inceste ?

Claude Lévi-Strauss (1908-2009), chercheur français, qui a contribué au développement de l’ethnologie (sciences des sociétés humaines). Dans cet extrait des Structures élémentaires de la parenté, Lévi-Strauss rappelle que l’interdit de l’inceste est à la fois exclusivement humain et la seule règle commune à toutes les cultures humaines. Que signifie cette règle et en quoi paraît-elle constituer un fondement de nos sociétés ? Lévi-Strauss montre que l’inceste a une utilité : celle d’obliger chaque homme à aller chercher son épouse en dehors de sa famille, voire même de son groupe ou de sa société. Autrement dit, la prohibition de l’inceste a une fonction biologique : elle favorise le mélange des gènes, et la survie de l’espèce. Mais elle a aussi et surtout un sens

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