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La Notion De Souveraineté Chez Thomas Hobbes

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eul au monde qui soit capable de réflexion sur la vie, la société dans laquelle il vit. A dire vrai, depuis l’antiquité grecque, la question de souveraineté a suscité multiples réactions et les avis étaient partagés.

Cependant la compréhension de la philosophie de Thomas Hobbes suppose la connaissance d’une crise politico-religieuse qui secoua l’Angleterre au XVIIe siècle. Hobbes connut une guerre civile, et très vite prit parti pour le pouvoir royal, s’efforçant de donner un fondement rigoureux au droit absolu du souverain, garant de la paix et de la prospérité des sujets.

De ce qui précède, nous avons envisagé notre problématique en des questions suivantes : Quels sont les mécanismes qu’il faut mettre en marche pour sortir de l’état de nature ? En quoi consiste la souveraineté chez Hobbes ? Ce sont ces questions que nous nous posons au regard de…..

0.4. Hypothèse du travail

Si l’état de nature correspondrait alors à un état de domination, de guerre de tous contre tous, relativement stable où certains, aux dépends des autres, vivraient une vie agréable. Un tel état de nature n’aurait nul besoin de se prolonger dans un état artificiel. Il faut en conséquence imaginer une organisation politique stable, où l’individu ne pourra pas remettre en question l’autorité, pour se faire, vient le moment de contrat qui va consister au transfert mutuel du droit qu’a chaque personne dans l’état de nature. Il va donc falloir confier l’autorité à un souverain, c’est-à-dire à un homme ou à un groupe d’hommes, qui va avoir pour tâche de faire respecter aux hommes leurs engagements.

0.5. Méthode de travail

Se définissant comme voie à suivre ou ensemble de procédés conduisant l’esprit aux objectifs déterminés, notre méthode se veut une approche herméneutico-critique. Cela suppose une compréhension au préalable de l’œuvre de Thomas Hobbes et une appréciation de sa pensée. Il s’agira en effet, de disséquer son système en analysant minutieusement le contenu afin de déboucher sur une synthèse harmonieusement reconstruite. Notre démarche nous amènera, à partir de la notion de souveraineté nous proposée par Hobbes, à comprendre le fond de la question et à prendre position à partir de notre temps.

0.6. Subdivision du travail

Outre l’introduction et la conclusion générale, notre travail s’articule autour de trois chapitres. Le premier chapitre intitulé aperçu historique de la souveraineté. Le deuxième chapitre portera sur la notion de souveraineté chez Thomas Hobbes et quand au troisième et dernier chapitre nous l’intitulons l’appréciation critique.

0.7. Délimitation du sujet

Le problème des fondements et/ou des principes rationnels du pouvoir civil s’inscrit dans la philosophie politique moderne. Cette dernière peut être étudiée sous plusieurs perspectives notamment anthropologique, juridique politique et théologique. C’est pourquoi, nous avons jugé bon de porter notre réflexion sur le Léviathan, l’ouvrage principal, en vue de réaliser notre projet de recherche dans le domaine de la philosophie politique. Nous ferons certes recours à d’autres notions.

0.8. Notice bibliographique de Thomas HOBBES

Thomas Hobbes est un philosophe anglais. Il est né en 1588 naît en 1588 à Wesport. Il est, par sa naissance, le contemporain de Descartes, avec qui il polémique mais, par sa longévité, il peut apparaître comme un homme de la génération suivante. Après de bonnes études à Oxford, il entre comme précepteur au service des comtes de Cavendish (son élève a deux ans de moins que lui). A ce titre il voyage en France (il est à Paris au moment de l'assassinat de Henri IV) et en Italie, ce qui lui permet de rencontrer les personnalités marquantes de son temps : il fréquente à Paris le père Mersenne, véritable secrétaire de l'Europe savante. Il rencontre Galilée.

D'une culture encyclopédique, passionné de mathématiques (il considère les "Eléments" d'Euclide comme le modèle de la science et passe son temps à essayer de résoudre le problème de la quadrature du cercle), de physique (en 1630, il donne une interprétation mécaniste de la vision), d'histoire ancienne (en 1628, il donne une traduction de Thucydide), il conçoit une vaste somme philosophique (Elementa Philosophiae) dont la troisième partie (De Cive) paraît en 1642, la première (De Corpore) en 1655, et la deuxième (De Homine) en 1658. Mais son intérêt principal se porte sur la politique. Dès 1640, il fait circuler les Elements of Law. Cette année là, se croyant menacé, il s'exile en France où il restera jusqu'en 1651. Il est le contemporain des guerres civiles en Angleterre qui conduisent à la révolution de 1648 et à la décapitation du roi Charles 1er.

En 1651 paraît le célèbre Léviathan. De nombreuses polémiques avec les savants et les théologiens de l'époque agiteront la vie de Hobbes après son retour en Angleterre (on l'accuse d'athéisme et certains le rendent même responsable de la grande peste!) Parmi ses dernières œuvres, on trouve, outre le Behemoth (1660), un Dialogue between a Philosopher and a Sudent of Common Law in England(1666). Il meurt le 4 décembre 1679.

CHAPITRE PREMIER : APERÇU HISTORIQUE DE LA SOUVERAINETE

I.1. Introduction partielle

Avant d’aborder la notion de souveraineté chez Thomas Hobbes, il est nécessaire pour nous de faire une archéologie du concept moderne de souveraineté, et voir ce qu’a suscité la notion de souveraineté dans l’histoire de la philosophie politique et quelles étaient les différentes réactions, notamment celles des certains philosophes politiques. Sans prétendre épuiser l’ensemble de leurs doctrines, nous traiterons néanmoins de l’aspect politique en rapport avec la souveraineté.

I.2. JEAN BODIN (1530-1596)

Il est connu comme jurisconsulte, philosophe et théoricien politique de nationalité française, qui a influencé l’histoire intellectuelle de l’Europe par la formulation de ses théories économiques et de ses principes du bon gouvernement. Il est considéré comme celui qui a introduit le concept moderne de souveraineté. Sur certains points, il se fit l'avocat d'une plus grande tolérance religieuse, soumise à une plus grande autorité royale.

C’est dans le contexte du bon gouvernement qu’il écrit sa première œuvre importante, le Methodus ad facilem historiarum cognitionem (la Méthode de l’Histoire littéralement "Méthode pour un apprentissage aisé de l'histoire), puis Les six livres de la République en 1576. Cette dernière, est l'une des œuvres majeures de la tradition philosophique occidentale, que personne n'ignore du fait qu'elle a préparé l'avènement de la modernité politique. C'est ici, en effet, que Bodin élabore le concept clé de l'État moderne : la souveraineté, à partir duquel sera remodelé l'espace théorique de la pensée politique. « Hobbes, Pufendorf, Locke, Rousseau, Kant, et, jusqu'à nos jours, philosophes et juristes y feront référence ».

Dès sa publication, Les six livres de la République, a connu un immense succès. Dans cet ouvrage Bodin invente l’Etat moderne. Invention toute théorique, car invention du principe. Ce principe est le principe de souveraineté. Certes, le mot « souveraineté » est utilisé dans la littérature politique bien avant Bodin ne s’en empare ; le mot désigne alors le caractère déterminé d’une puissance non vassale. C’est dans un autre registre que se situe Bodin : la souveraineté n’est plus pensée comme attribut d’un puissant, mais comme la substance même de la république ou, mieux, comme sa définition. Machiavel, quant à lui, quelques décennies avant Bodin, avait ouvert la voie à la nouvelle manière de penser et de faire la politique. Mais s’il mentionne la notion de souveraineté, il ne l’élabore pas.

Le pays est alors divisé par les querelles confessionnelles (St-Barthélémy en 1572) entre la Ligue (catholiques) et le parti huguenot (qui veut créer un État protestant contre l'État catholique). Bodin se rattache au parti des politiques, le seul qui défend l'État royal. En 1576-1577, il est notamment un représentant du Tiers-état aux Etats-Généraux de Blois où il préconisera la reconnaissance des deux religions et l'inaliénabilité des biens de la couronne dont le roi n'est que le dépositaire. Dans son œuvre Les six livres de la République il déclare que « la souveraineté est une, indivisible et perpétuelle ». Elle sert de pilier à l'analyse de l'État et constitue le critère de distinction des différentes formes de gouvernement décrites par l'auteur. Dans Les six livres de la République, Bodin tente de restaurer la théorie monarchique contre le pragmatisme philosophique (État fondé sur la force) et les Monarchomaques (adversaires du pouvoir royal qui prônent le droit de résistance, de tyrannicide. Il utilise la méthode historique (rejette la Scholastique et l'utopique), surtout l'histoire constitutionnelle des principaux États européens. Il développe les principes d’une monarchie tempérée par les Etats-Généraux. Bodin prend le mot dans son sens initial de chose publique commune à tous. La République, au sens large, désigne

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