La déchéance d’un homme : Beckett, Malone Meurt, excipit, 1951.
Commentaire de texte : La déchéance d’un homme : Beckett, Malone Meurt, excipit, 1951.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Adammth • 2 Juillet 2018 • Commentaire de texte • 747 Mots (3 Pages) • 1 447 Vues
Séance 4 : La déchéance d’un homme : Beckett, Malone Meurt, excipit, 1951.
- L’absurde
Après la seconde guerre mondiale le sentiment de non-sens de la vie, théorisé par Sartre et Camus, conduit à un renouveau de la littérature
- L’homme est perdu, sans repères face au monde, angoissé par son existence de laquelle il ne retrouve pas de sens
- L’homme fait ce qu’il peut pour tenter en vain d’échapper à cette angoisse : il subit ou il agit sans réelle volonté.
- Thèmes : malaise de l’existence, noirceur de l’homme, tragédie, le langage….
- Samuel Beckett (1906-1989)
Né à Dublin. Il étudie le français et l’italien et sera lecteur à l’école normale de Paris. Il fréquente Joyce et Proust et s’installe à Londres. Il commence à écrire de manière prolifique vers 1938 (romans et théâtre principalement). Il obtient le prix nobel de littérature en 1969 et meurt à Paris en 1989.
Le style de Beckett est un style particulier, pour lui la parole doit refléter le vide de la condition humaine. Ainsi les personnages sont des êtres solitaires et marginaux obsédés par la mort, l’angoisse, l’errance, la déchéance qui tente d’exister en parlant : « il faut donc continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine » (L’innommable).
La voix de ses personnages est complexe : elle veut se faire entendre sans savoir, sans comprendre quoi dire et comment le dire. Le silence marque la fin de l’être.
La faillite du langage se manifeste dans deux trilogies :
- Théâtre : En attendant Godot, Fin de Partie et la Dernière Bande
- Roman : Molloy ; Malone Meurt, L’Innommable
La vision pessimiste de l’homme :
- Théâtre : oh les beaux jours !
- « romans » : Comment c’est ; Le Dépeupleur
La perte d’espoir et du langage réduit au minimum : Compagnie ; Mal vu mal dit ; Worstward Ho ; Solo Berceuse ; L’Impromptu d’Ohio ; Catastrophe ; Quoi, où.
- La trilogie romanesque Molloy, Malone Meurt et L’Innommable (Les éditions de minuit et Maurice Blanchot)
Molloy (1951)
Si Molloy, un peu handicapé par sa jambe se meut à bicyclette puis en béquille puis en rampant pour retrouver sa mère... Moran est un inspecteur chargé de retrouver Molloy mais comme Molloy l’état physique et psychique de Moran se détériore. Qui sont ces personnages ? Se trouveront-ils ? Ne font-ils qu’un ?
Malone Meurt (1951)
Malone figé dans une chambre close, gisant quasi immobile dans son lit, attendant sa mort prochaine. Le seul cheminement apparemment possible est celui du regard qu'il pose sur les objets qui l'entourent. Cependant Malone possède un crayon et un cahier : il va écrire. II va décrire son état par le menu, de façon tout à la fois savoureuse et bouleversante, mais aussi il va enfin s'exiler de soi vers la périphérie où réside l'imaginaire : il va pouvoir inventer.. Dès lors, ce sont d'incessants allers et retours du centre jusqu'à la circonférence, cet ailleurs où prennent vie les personnages rocambolesques qu'il crée (Saposcat, Macmann, Louis…) Malone gagne ce domaine périphérique où tantôt il semble s'inventer lui-même, tantôt il se métamorphose en l'un ou l'autre des personnages qu'il invente. Est-il encore Malone ou serait-il devenu Macmann ? Les limites deviennent floues, la frontière s'abolit entre l'écrivain Malone et ses personnages, comme aussi, fort subtilement, entre l'écrivain Samuel Beckett et Malone, son personnage.
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