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Le Proche Orient Dans Les Relations Internationales Depuis 1945

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Bretagne ne parvient pas à préserver son influence. En 1945, elle encourage la formation de la ligue arabe (22 mars 1945), espérant de ce fait la dominer par l'intermédiaire de ses clients (Irak, Égypte, Jordanie). Très rapidement, cet organisme lui échappe en raison de la montée du nationalisme arabe.

• La Ligue arabe est un forum doté d'institutions permanentes, mais chaque État membre est libre de ses décisions, d'où le fonctionnement toujours ambigu de la Ligue. Le nationalisme, trop faible et conflictuel, ne permettra jamais l'unification de la « Nation arabe » en raison notamment des rivalités triangulaires Égypte-Irak-Syrie. Mais la solidarité arabe est en revanche assez forte pour contraindre les différents pays à respecter un certain nombre de limitations dans leurs politiques extérieures, en particulier face à Israël.

B - La question palestinienne est le facteur majeur de l'éviction de la Grande-Bretagne

C - L'affaire de Suez marque le début de l'intervention des deux Grands dans un espace qui leur était étranger jusque-là

• La Grande-Bretagne doit compter à partir de 1945 avec une hostilité grandissante des populations arabes et des gouvernements (1948, de violentes émeutes empêchent le gouvernement irakien de conclure une alliance avec la Grande-Bretagne ; de 1946 à juin 1956, une lutte intense conduit au retrait britannique de la zone du canal de Suez, elle est marquée par le coup d'État des « officiers libres » sous la direction de Neguib et de Nasser ; cela aboutit par la voie négociée à « l'egyptianisation » du Soudan et au retrait effectif des Anglais le 1er juin 1956).

• La crise de Suez (1956) est un échec majeur pour les Européens.

• A la fin des années cinquante la France et la Grande-Bretagne ont perdu la face en se repliant sous les injonctions des « vrais » Grands.

• La guerre froide au Proche-Orient prend d'emblée une figure originale en redoublant un conflit endogène entre Israël et les Arabes. La nécessité de composer avec les nationalismes et le coût élevé de l'assistance constituent des caractéristiques annexes mais non négligeables.

II - Les deux Grands sont rapidement confrontés aux nationalismes des pays de la région

A - L'URSS est longtemps restée à l'écart

• Jusqu'en 1954 le Proche-Orient est préservé de la guerre froide : en effet, les USA, novices dans cette région, s'alignent sur les positions britanniques ; quand à l'URSS de Staline, échaudée par les échecs de 1947 en Turquie et en Iran, elle reste très prudente, d'autant qu'elle entretient des relations assez satisfaisantes avec Israël dont elle a voté la création en 1948 et soutenu la guerre en 1948-1949

• A la mort de Staline, la Coexistence pacifique fait du Proche-Orient un des enjeux de la « concurrence » entre les systèmes. Mais à la différence de l'Europe de 1945, le Proche-Orient n'est pas un enjeu passif ; dans la ligne de la conférence de Bakou en 1921, l'URSS doit composer avec les nationalismes et l'islamisme. Dans un premier temps les succès soviétiques proviendront surtout des erreurs américaines.

B - Du pacte de Bagdad au Cento, les Américains connaissent bien des déboires

• C'est J. F. Dulles qui engage le Proche-Orient dans la guerre froide en 1952 : il s'agit de combler une lacune du dispositif occidental entre la Turquie (membre de l'OTAN) et le Pakistan (qui appartient à l'OTASE). Le 24 février 1954, les USA favorisent la constitution d'une alliance bilatérale turco-syrienne à laquelle adhèrent l'Iran, le Pakistan et la Grande-Bretagne : le pacte de Bagdad. Mais ce pacte n'est viable que si d'autres pays arabes y prennent part et s'il inclut la défense du canal de Suez.

• La présence britannique apparaît inadmissible aux Arabes qui viennent d'écarter les Anglais : des émeutes très violentes empêchent le très anglophile gouvernement jordanien d'adhérer ; quand à l'Égypte de Nasser, elle profite du principe de neutralité affirmé lors de la conférence de Bandoeng (avril 1955) pour refuser.

• A cela s'ajoutent les rivalités anciennes entre Bagdad et Le Caire pour la prééminence sur le monde arabo-musulmans et le conflit avec Israël qui s'envenime du fait d'innombrables incidents frontaliers.

• L'Égypte change alors de camp à la suite du refus américain de financer la construction du barrage d'Assouan en 1955 (Nasser, peu soucieux de s'aligner sur Moscou, avait fait des ouvertures dans ce sens). En guise de réponse Nasser annonçait le 26 juillet 1956 à Alexandrie la nationalisation du canal.

C - En une dizaine d'années, le partage des rôles s'accomplit

• Afin de préserver le pacte de Bagdad moribond, Eisenhower propose une extension de la doctrine Truman au Proche-Orient en 1957 (Doctrine Eisenhower). Il s'agissait de venir en aide à tout pays du Proche-Orient menacé par un pays dominé par le communisme. L'Irak, le Liban, la Jordanie, l'Arabie Saoudite et Israël acceptent cette nouvelle option par hostilité au nassérisme. Dans l'autre camp on trouve l'Égypte et la Syrie, alliées au sein de la République arabe unie (RAU) du 1er janvier 1958 au 28 septembre 1961. Elles sont bientôt rejointes par l'Irak après le coup d'État antimonarchique et anti-occidental du général Kassem (14 juillet 1958).

• Jusqu'à la guerre des Six-Jours la situation reste en l'état : le rapprochement entre Bagdad, Damas et Le Caire vole en éclats, seule subsiste l'hostilité commune à l'égard d'Israël. Alors que les coups de force se succèdent en Syrie et en Irak, Nasser use son prestige dans la guerre civile yéménite. Le panarabisme de Nasser fait place à une poussée islamiste sous l'impulsion des Frères musulmans.

III - Les guerres israélo-arabes accélèrent l'émergence du Proche-Orient sur la scène internationale

A - Les guerres israéo-arabes conduisent à une radicale redistribution des cartes

• La guerre des Six-Jours provient d'une dégradation locale (endogène) de la situation (multiplication des incidents de frontière). Nasser réclame le retrait des casques bleus et ferme le détroit de Tiran (golfe d'Aquaba). Bien informés des préparatifs d'une attaque concertée, les Israéliens frappent les premiers : la victoire est foudroyante (la Cisjordanie, le Golan, Gaza et le Sinaï sont occupés, le canal est coupé).

• Dans le contexte de la Détente, l'inquiétude soviétique face à l'imprévisible débâcle arabe amène les USA à imposer un cessez-le-feu à Israël par le biais de l'ONU et à accepter le vote de la résolution 242.

• Le monde arabe sort profondément ébranlé par cette humiliation : Nasser meurt désespéré le 28 septembre 1970, Sadate commence à prendre ses distances avec Moscou en 1972. Les dictatures militaires s'imposent dans plusieurs pays : en Irak, Sadam Hussein (août 1968) ; en Libye, Kadhafi (septembre 1969) ; en Syrie, Hafez El-Assad (novembre 1970).

• Le problème palestinien s'internationalise : l'OLP, renforcée par les populations chassées des territoires, s'engage sur la voie du terrorisme ; les représailles israéliennes en Jordanie poussent le roi Hussein à éliminer les mouvements de résistance lors de la bataille d'Aman, 1er-8 septembre 1970 (Septembre noir). Ils se replient sur le Liban, constituant un véritable État dans l'État, cause immédiate de la guerre civile de 1975.

• La guerre d'octobre 1973 se termine par un coûteux « match nul » arbitré par les supergrands qui y perdent eux-mêmes une partie de leur crédibilité. Les USA font figure d'alliés d'Israël et sont soumis aux pressions pétrolières de leur autre allié saoudien. L'URSS est accusée de n'être pas intervenue assez vite pour empêcher la défaite. Israël, qui s'est montré trop confiant, est épuisé par le conflit très coûteux (plus de 2000 morts, beaucoup de matériel détruit). L'Égypte prend conscience de l'inutilité d'un conflit qui la concerne au fond assez peu. Pourtant, mis à part la signature de la paix israélo-égyptienne en 1979, la situation est bloquée du fait du problème palestinien et de la guerre civile libanaise.

B - La guerre de 1973 place les producteurs de pétrole en position de force

• Depuis 1951 (affaire Mossadegh), le pétrole est un espoir pour les nationalismes du Proche-Orient. La création de l'OPEP en 1959, puis à partir de 1960 les initiatives des régimes progressistes (Kadhafi, Irak) permettent aux pays arabes regroupés dans l'OPAEP de prendre conscience de leur puissance.

• Les deux chocs de 1973 et 1978 (chute du shah d'Iran) font passer le baril de 2,9$ à 34$, ce qui déclenche à la fois une récession mondiale et un impressionnant ballet diplomatico-financier autour des émirs dont il faut « recycler » les « pétrodollars ». Rapidement, « l'arme pétrolière » apparaît à double tranchant : décevante sur le plan politique (l'embargo ne

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