Les Conséquences De L'Industrialisation Thaïlandaise Dans Les Aires Urbaines
Mémoire : Les Conséquences De L'Industrialisation Thaïlandaise Dans Les Aires Urbaines. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresces positives mais également négatives. Qu'elles sont donc les conséquences de l'industrialisation thaïlandaise dans les aires urbaines?
Pour répondre à cette question, nous verrons que la Thaïlande a connu un impact industriel fort dont les conséquences ont été contestables à l'échelle du pays. Nous nous consacrerons ensuite à l'étude des conséquences de l'industrialisation du pays dans les aires urbaines. Pour cela nous verrons dans une troisième partie quelles ont été les conséquences positives de l'industrialisation dans les aires urbaines puis dans une quatrième partie qu'elles ont été les conséquences négatives de cette dernière.
I/ La Thaïlande: un impact industriel fort …
Dans cette partie nous allons voir les différentes phases de l'industrialisation thaïlandaise, pour cela nous verrons dans un premier temps les bases de l'industrialisation puis dans un second temps comment cette industrialisation s'est tournée vers les exportations.
1) Les fondements de l'industrialisation thaïlandaise
L'économie thaïlandaise reste jusqu'à la fin des années 1950 tournée vers l'agriculture En effet, cette dernière représentait près de 40% du PNB (produit intérieur brute) et concentrait près de 80% des emplois dans la population active. Hors, à la fin des années 1950, l'état fait face à des difficultés économiques et à un dysfonctionnement des entreprises publiques. Condamné par la banque mondiale pour sa ligne économique, le général Sarit réoriente en 1958 ces politiques économiques et industrielles. Cette date marquera le début de l'industrialisation thaïlandaise.
Afin d'attirer les capitaux d'investisseurs étrangers, la BOI (bord of investissement) et le NEDB ( bureau de planification) sont crées entre 1959 et 1963. Ces deux organismes mettent l'accent dans un investissement public dans des infrastructures nécessaires à stimule la croissance économique et donc a attirer des investisseurs. 'autre part, à cette même période l’Etat s'engage a ne pas faire concurrence aux secteurs privés ce qui exclue donc des nationalisations d'entreprises. La croissance annuelle moyenne dans le secteur de la manufacture était alors d'environ 8%, ce secteur représentait alors environ 10% du PNB.
A partir des années 1970, la stratégie d'industrialisation change au profit d'une concentration des investissements aussi bien publiques que privés en faveur de Bangkok et de sa périphérie afin de répondre à la demande croissante de la région. Cette nouvelle ligne d'industrialisation entraine alors une dualité spatiale avec d'un côté Bangkok (avec un essor du secteur manufacturier) et de l'autre côté le reste du pays qui reste en retrait de l'industrialisation ou alors favorisant une industrialisation vouée à l'exportation (compte tenu de la forte main d’œuvre disponible et de son faible cout en matière de salaire). D'autre part, le «laissé faire» (Schar) des pouvoirs publiques, dans la localisation des activités industrielles donnera lieu à l'hypertrophie de la capitale.
2) Une industrialisation tournée vers les exportations.
A la suite d'une saturation de son marché intérieur, associé à une baisse de se dernier à la suite du retrait des troupes américaines dans le pays dans le milieu des années 1970, les premières mesures fiscales et bancaires apparaissent favorisant les industries dont a production est vouée à l'exportation. Les industries produisant pour l'export connaissent alors une augmentation de leur valeur totale des exportation, cette dernière passant de 10 à près de 20%. Il faut cependant attendre les années 1980, pour que l’État prenne des décisions, appuie et oriente pleinement l'industrialisation vers les exportations. Cette stratégie va profiter notamment aux autres pays de l'Asie du sud (comme le Japon par exemple), qui retrouvent dans la Thaïlande, une main d’œuvre abondante, bon marché et docile. Cette dernière mesure va avoir pour conséquence de créer un véritable boom de la croissance industrielle thaïlandaise qui entre 1987 et 1993 augmentera de plus de 10%. D'autre part, cette mesure aura pour conséquence de faire des produits manufacturiers les produits les plus exportés comme nous pouvons le voir ci-dessous.
II/ … aux conséquences urbaines contestables.
Comme nous l'avons vu précédemment, les aires urbaines ont connu un impact industriel fort. Cependant cet impact, outre les conséquences positives, a engendré divers problèmes visibles à différentes échelles. Nous verrons donc dans un premier temps, le cas de Bangkok qui a la suite de son développement est devenu une capitale hypertrophiée, puis dans un second temps, nous analyserons les inégalités villes-campagnes qui sont le fruit de l'industrialisation thaïlandaise.
1) Bangkok, capitale hypertrophiée.
La capitale actuelle de la Thaïlande se constitue progressivement à partir de la chute de l'ancienne capitale Ayutthaya au milieu du 18 eme siècle. Au cours du temps la ville se développa grâce aux divers échanges (principalement maritimes) favorisés par le site de cette dernière. A l'heure actuelle, Bangkok est devenu un Hub de communication. En effet, à l'intérieur de cette dernière nous pouvons retrouver des nœuds fluviaux, routiers, ferroviaires. D'autre part, les anciens canaux d'irrigations (dont le premier fut construit au milieu du 15 eme siècle) ont été remplacés par de grandes artères (à l'image de Paris et du périphérique) routières afin de subvenir au trafic automobile important.
Un autre signe de l'hypertrophie de la ville se retrouve dans la masse croissante des immeubles envahissant la ville, la population grandissante. Concernant cette dernière, en prenant en compte la conurbation, elle était d'un million d'habitants en 1950 et en 1998 de plus de 8,5 millions d'habitants. La taille de la ville est donc disproportionnée par rapport au reste du pays. En effet, Bangkok est 10 fois plus grosse que la seconde ville du pays.
La part des activités présentes en ville est aussi un révélateur de cette hypertrophie. En effet, la ville regroupe plus de 55% de la population urbaine, 70% des effectifs dans le secteur manufacturier, deux tiers des activités industrielles du pays dans les années 1990, 64% des services du pays, et plus de 50% du PIB (produit intérieur brute), 50% des abonnements téléphoniques (en 1999) ; sans oublier les diverses fonctions politiques, scolaires, culturelles et administratives qui sot également majoritaires dans la ville alors qu'elles sont quasiment absentes dans le reste du pays. Pour finir, la capitale est entourée d'une ceinture de bidonvilles où vit près de 15% de la population, la part d'espace consacrée aux espaces verts et rues est faible: «Bangkok est aujourd'hui tout le contraire du paradis sur terre […] avec comme conséquence une circulation automobile en état de bouchon quasi permanent au centre-ville» de Koninck. A une échelle locale, l'industrialisation, l'entrée dans la mondialisation a donc eu des effets néfastes sur la capitale thaïlandaise. Les effets négatifs de l'industrialisation du pays sont également visibles à l'échelle régionale.
2) Les inégalités de développement «ville-campagne».
Les conséquences de la ville sont en effet remarquable à échelle nationale. Comme nous avons pu le voir ci-dessus, la suprématie de Bangkok et de sa région par rapport au reste du pays est très importante, il existe donc un véritable écart de développement entre la capitale et le reste du pays dans l'industrialisation comme l'illustre les deux documents ci-dessous.
De plus, Même si dans les années 1960, les premières politiques de décentralisations sont apparues se traduisant par une augmentation des infrastructures dans les capitales régionales (hôpitaux, facultés …), il a fallu attendre 1985 pour voir les premiers résultats de ces politiques. Mais à l'heure actuelle et ceux malgré les efforts du gouvernement, l'écart entre Bangkok et les autres villes du pays ne cesse de grandir. En effet, la croissance annuelle de la ville est d'environ 4% alors que la seconde plus grosse ville du pays ne possède qu'une croissance annuelle de 2,9%.
D'autre part, l'écart entre Bangkok et le reste du pays est aussi due à la passivité des autorités. Cette dernière se traduit par des zones de non droits de plus en plus importantes avec l'éloignement de la capitale; ainsi, des bureaucrates peu scrupuleux n'hésitent pas à profiter du laxisme des autorités pour se constituer des fortunes après d'entrepreneurs locaux peu scrupuleux sans se soucier du bien être des populations locales.
Les axes de communication traduisent eux aussi l'écart «ville-campagne» visible dans le pays. En effet, à l'image de la France, les axes de communications de la Thaïlande, s'organisent autour de la capitale (on retrouve ainsi le modèle en étoile de Legrand). Ainsi, par exemple, les canaux maritimes construits permettent d'acheminer les marchandises jusqu'à la capitale mais rarement au delà. D'autre part, les
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