DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Tpe Vel d'Hyv

Recherche de Documents : Tpe Vel d'Hyv. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 16

CF, qui a transporté les 76 000 juifs de France dans des wagons de marchandises à travers le pays et vers les camps d'extermination entre 1942 et 1944, était « soumis(e) à l'effort de guerre nazi », a-t-il rappelé dans un long discours. « Contrainte, certes, notre entreprise a acheminé ces trains jusqu'à la frontière. Elle l'a fait », a-t-il reconnu. Pepy a repris à son compte les mots de Jacques Chirac prononcés en juillet 1995, lors des commémorations de la Rafle du Vel'd'Hiv': «Ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français ». Mais Pepy a ajouté : « En ces jours de malheur, notre entreprise avait tous les visages de la France », soulignant que « les cheminots résistants ont été l'honneur de l'entreprise et de la France ». Une « démarche de mémoire » va d'ailleurs être lancée concernant les 2.000 agents de la SNCF fusillés ou morts en déportation.

I."Sarah" une petite fille au Vel d'hiv

Le 16 juillet au matin…

Le 16 juillet au matin, la police française frappe aux portes des Juifs étrangers résidant à Paris et dans sa banlieue, pour les arrêter et les regrouper au Vélodrome d’Hiver dans le XVème arrondissement. Parmi eux, la petite Sarah Starzynski va tenter de sauver son frère cadet en l’enfermant dans un placard de leur appartement, espérant pouvoir venir le chercher quelques heures plus tard. De nos jours, une journaliste franco-américaine, Julia Jarmond, enquête sur un des événements les plus tragiques et des plus honteux (de par l’implication totale de l’administration française) de l’Histoire de France, resté dans la mémoire collective sous le nom de « Rafle du Vélodrome d’Hiver ». Au fil de ses recherches, elle va découvrir qu’elle est personnellement liée à cet événement, à travers un appartement dont elle et son mari viennent d’hériter.

a) Les faits

Paris, juillet 1942.

La fillette fut la première à entendre le coup puissant contre la porte. Sa chambre était la plus proche de l’entrée de l’appartement. Dans la confusion du sommeil, elle avait d’abord pensé que c’était son père qui remontait de la cave où il se cachait, qu’il avait dû oublier ses clefs et insistait parce que personne ne l’avait entendu quand il avait frappé discrètement. Mais bientôt des voix s’élevèrent dans le silence de la nuit, fortes et brutales. Ce n’était pas son père. «Police ! Ouvrez ! Tout de suite ! » Le martèlement reprit, plus fort encore. Vibrant jusque dans la moelle de ses os. Son jeune frère, qui dormait à côté d’elle, commença à s’agiter dans son lit. «Police ! Ouvrez ! Ouvrez ! » Quelle heure était-il ? Elle jeta un coup d’œil entre les rideaux. Il faisait encore sombre.

1942 : L'année des grandes rafles et des premières déportations de France.

En zone occupée, les arrestations débutent dès le 13 juillet. Dans l’agglomération parisienne, la rafle du Vel’d’Hiv’, dite opération « Vent printanier », est réalisée les 16 et 17 juillet par des fonctionnaires de police français. 13152 Juifs, dont 4115 enfants, la plupart nés en France, sont arrêtés à leur domicile, sur la base du fichier élaboré par la Préfecture de Police. Gardiens de la paix, inspecteurs en civil, élèves des écoles de police, soit près de 7000 hommes, participent à la rafle qui concerne pour la première fois femmes et enfants. Les adultes seuls sont envoyés à Drancy ; les familles, soit 8160 personnes, sont parquées pendant 3 à 5 jours au Vel’ d’Hiv’, puis acheminées vers les camps du Loiret.

La rafle, initialement prévue les 13 et 14 juillet, est finalement reportée aux 16 et 17 juillet pour éviter une coïncidence avec la fête nationale. 9 000 fonctionnaires français (dont 4 000 policiers) sont mobilisés, 60 autocars réquisitionnés. Sans l'appui du gouvernement de Vichy, les nazis auraient difficilement pu organiser une arrestation d'une telle ampleur. La rafle débute aux aurores, dès quatre heures du matin, et touche tous les arrondissements de Paris ainsi que la proche banlieue. Les résultats des arrestations sont notés méticuleusement, heure par heure. A 10h30, plus de 6 000 arrestations sont déjà recensées. Le dernier communiqué indique près de 13 000 arrestations, dont plus de 5 000 femmes et 4 000 enfants. Ces chiffres très élevés sont pourtant inférieurs à ceux prévus par Laval et Bousquet : environ 10 000 Juifs préalablement informés sont parvenus à se cacher ou à s'enfuir.

Il y a soixante ans, les 16 et 17 juillet 1942, 13152 juifs parisiens, dont 4115 enfants, étaient arrêtés par la police française au cours d'une opération baptisée cyniquement "vent printanier". Passée dans l'histoire sous le nom de "rafle du Vélodrome d'hiver", du nom du lieu où une partie d'entre eux ont été conduits avant leur transfert vers les camps d'internement de Drancy, Beaune-la-Rolande ou Pithiviers, cette vague d'arrestations ne fut ni la première, ni la dernière. Cependant ce fut l'arrestation la plus massive de Juifs jamais organisée sur le territoire français, la rafle dite du Vél’ d’hiv’ fait plus de 13000 victimes à Paris et dans sa banlieue. La nouveauté radicale de ces arrestations, par rapport à celles qui se sont déjà déroulées les 14 mai, 20-23 août et 12 décembre 1941 à Paris, tient d’abord à leur ampleur. Elles englobent en effet pour la première fois les femmes et les enfants, qui n’ont pas le réflexe de se cacher. Elles s’insèrent ensuite dans le vaste plan de déportation des Juifs d’Europe planifié par les Allemands à la conférence de Wannsee en janvier 1942. La rafle du Vel’ d’hiv’ devient ainsi la mise en acte de la solution finale. Un mois avant la rafle, dès le 16 juin, il est ainsi prévu qu’en plus des Juifs de 16 à 55 ans qui seront arrêtés en région parisienne, 10 000 autres seront livrés depuis la zone dite libre. Cette limite d’âge sera ensuite abaissée à 2 ans et élevée pour les hommes jusqu’à 60 ans, puis au-delà.

Les premières rafles ont eu lieu le 14 mai 1941, les dernières au printemps 1944. En tout, 76000 juifs de France ont été déportés vers les camps nazis, dont bien peu sont revenus.

En outre une cinquantaine d'autobus de la compagnie du métropolitain ont été réquisitionnés avec leurs conducteurs. La rafle devait en principe concerner les seuls juifs étrangers dont une liste avait été dressée mais les autorités françaises ont pris l'initiative d'y adjoindre les enfants, et devant l'insuffisance de la "prise" on s'est parfois montré peu regardant sur la nationalité.

La rumeur circulait depuis quelque temps d'une telle opération parmi la population juive, mais certains pensaient qu'elle ne concernerait que les hommes comme les précédentes, d'autres ne pouvaient pas y croire, la plupart de toutes façons n'avaient pas où aller. La circulaire du directeur de la police municipale Emile Hennequin précisait que les opérations devaient être effectuées "avec le maximum de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire". Les célibataires et les couples sans enfants ont été conduits directement au camp de Drancy, ouvert en août 1941, en vue d'une déportation rapide vers Auschwitz, tandis que les familles étaient dans un premier temps emmenés au vélodrome d'hiver.

b) Le vel d'hiv

Lors des rafles, les autorités préfectorales utilisent des lieux permettant de regrouper les populations juives arrêtées massivement à partir de mai 1941. Ainsi, des casernes ou encore le gymnase Japy sont utilisés en mai 41. Haut lieu de la culture populaire, le Vélodrome d’Hiver, érigé en 1909 pour accueillir 17000 spectateurs, est prévu pour des courses cyclistes et des matchs de boxe; il accueille en 1941 et 1942 des manifestations collaborationnistes. Il est choisi pour la rafle de juillet 42.

Poussés par ceux qui les suivent, les nouveaux arrivants, étreignant leur petite valise ou leur baluchon, avancent un peu plus, enjambent des corps, grimpent quelques marches et découvrent l'affreuse perspective, cette immensité remplie de spectateurs figés devant le plus incroyable des spectacles : sur la piste, sur le terre-plein, des gens allongés campent, serrés les uns contre les autres, tandis que vers les hauteurs des tribunes le murmure de la foule se perd dans les ténèbres. Le Vel d'Hiv' est plein à craquer, plein de pauvres gens qui, surveillés par 80 gardes mobiles interdisant toutes les issues, vont y passer sept abominables journées. Combien sont-ils ? Il semble que parmi les chiffres contradictoires avancés il faut retenir celui de 8 000 (et 5 000 à Drancy). Le vélodrome était plein à un point tel que les gens marchaient les uns sur les autres ; il fallait se recroqueviller pendant la nuit pour tenter de dormir sur le bois ou le ciment. L'enceinte renfermait avec certitude 4 051 enfants. Dès la première journée, les prisonniers mesurent la profondeur de leur misère. Aucuns vivres ne leur sont distribués, il leur faut se débrouiller

...

Télécharger au format  txt (23.4 Kb)   pdf (259.4 Kb)   docx (15.8 Kb)  
Voir 15 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com