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Les Ecrivains
André Gide
Il est né en 1869, dans une famille bourgeoise et protestante et il a reçu une éducation très puritaine. Il vivait au temps d’une grande crise de conscience et valeurs, crise de toute une civilisation, et il était prédestiné par son origine à considérer cette crise comme le problème le plus profond de sa propre existence. Son père est mort quand il avait 11 ans, et à partir de ce moment-là, Gide subit l’influence de sa mère, une protestante et grande puritaine. Il a été élevé dans la version puritaine du protestantisme où on voit la moralité comme le seul but d’existence et où tout ce qui est important, c’est ce que l’homme doit être, et non pas ce qu’il est ou ce qu’il pourrait être. D’où son inspiration pour la critique de la société française, parce qu’il l’a tout vecu lui-même.
Roger Martin du Gard
Il est né en 1881, aussi dans une famille bourgeoise. Le confort matériel et moral dominait son enfance. La peur du lendemain était inconnue parce qu’on savait bien que les enfants hériteraient et augmenteraient le capital familial. Une partie de sa personnalité restera liée aux goûts et aux habitudes de sa classe d’origine, mais une autre partie s’insurgera contre les préjugés et les traditions de cette même classe. Il appréciait l’influence de sa famille sur ses œuvres. Aussi, il a obtenu son diplôme d’archiviste-paléographe et c’est de là qu’est né son goût pour l’histoire qu’on trouve dans ses romans.
Les Faux Monnayeurs
Ce roman a été publié en 1925 et son action se déroule à Paris vers 1914. Il est presque impossible d’énumérer tous les personnages et leurs relations, parce que chacun est lié à chacun d’une manière ou d’autre, mais, quand même, on pourrait en mentionner trois qui sont les personnages principaux. Bernard Profitendieu est l'un des trois personnages principaux de l'histoire. Adolescent difficile et impulsif, il n'aime pas son père et ne supporte pas l'éducation qu'il lui a donné. Lorsqu'il apprend que ce n'est pas son vrai père, il rompt toute attache avec sa famille et s'enfuit pour vivre sa vie. Il est le meilleur ami d'Olivier et devient le secrétaire d'Edouard pour un temps. Olivier Molinier est le personnage central de l'histoire, même s'il n'en est pas le principal, tout le roman ou presque gravite autour de lui, ainsi que les personnages qui lui sont liés soit par un lien de sang, soit par une histoire le concernant. Garçon timide et sensible, en manque d'affection, il recherche cette dernière chez ses amis. Admiratif et amoureux de son oncle Edouard, il désespère de pouvoir le lui exprimer, et s'en veut de sa maladresse lorsqu'il est en sa présence. Ces deux garçons ont des caractères assez différents, mais, évidemment, cela ne les empêche pas d’être meilleurs amis.
« Oh ! Parbleu, toi tu oses toujours tout. Tout ce qui te passe par la tête, tu le fait. – Tu me le reproches ? – Non, je t’envie. « [1]
Edouard est le troisième personnage principal de l'histoire. Il entretient un journal personnel dans lequel il relate les différents événements de sa vie et dans lequel il note l'avancée de son projet littéraire.
Au début, il faudrait expliquer le titre, qui peut être compris sur trois niveaux :
- D’abord, il y a un groupe de garçons qui distribuent la fausse monnaie et ils sont les faux monnayeurs dans le sens littéraire du titre.
- Les écrivains que Gide appelle « les faux monnayeurs » parce qu’il croit qu’ils essaient de présenter leurs œuvres comme quelque chose de grande valeur, des vrais chef-d’œuvres, mais, en fait, cela n’a aucune valeur véritable.
- Finalement, ce sont tous les faussaires de l’ âme, tous les êtres, tant adultes qu’ adolescentes, qui vivent sous une « épaisseur de mensonge ».
Les faux monnayeurs sont présents partout dans le roman – c’est la bourgeoisie, ce sont les gens qui acceptent tout sans s’opposer, ils acceptent la vie qui n’est pas authentique. Les paroles prononcées par les personages sont trompeuses, leurs attitudes et relations sont également insincères et fausses. On cache la réalité, on essaie de créer une image fausse de soi-même. Les meilleurs représentants des faux monnayeurs sont les gens qui appartiennent à la bourgeoisie parisienne – les personnages comme comte de Passavant, Lady Griffith, la famille Vedel, le vieil Azais, les parents de Bernard et Olivier, surtout leurs pères, Albéric Profitendieu et Oscar Molinier.
D’abord, on trouve une abondance de mensonge et de faux-semblants dans la famille. La famille Profitendieu cache un secret – Bernard n’est pas le fils de M. Profitendieu, un juge d’instruction, qu’on peut considérer comme un représentant typique de la bourgeoisie, par son travail comme par ses attitudes. Bernard trouve une lettre de sa mère, de laquelle il comprend qu’il est un fils bâtard et décide de quitter sa maison ; il n’est pas tellement triste, il se sent plutôt libéré des contraintes de sa famille.
De l’autre côté, on a le père d’Olivier, Oscar Molinier, qui est un magistrat, et qui trompe à sa femme Pauline, mais, bien qu’elle le sache, elle se tait. Il est tiraillé entre sa femme, sa famille et sa maîtresse. On peut voir quelle est l’opinion d’Edouard sur lui, pendant une conversation, où Molinier lui avoue qu’il a une maîtresse et que sa femme a trouvé ses lettres :
« Je n’éprouvais pour lui que du dégoût. Je l’acceptais père de famille, bourgeois rangé, honnête, retraité ; amoureux, je ne l’imaginais que ridicule. »[2]
En assistant à cette même conversation, on voit aussi qu’il s’agit d’un homme plein de préjugés, l’exemple concret du préjugé sur Bernard et sur bâtardise, ce qui nous donne de lui l’image d’un homme assez conservateur et d’un esprit bien étroit :
« Je préfère qu’Olivier ne fréquente pas trop ce garçon. […] Ce n’est pas qu’un enfant naturel ne puisse avoir de grandes qualités, des vertus même ; mais, le fruit de désordre et de l’insoumission porte nécessairement en lui des germes d’anarchie… » [3]
Ensuite, le mensonge est présent dans les relations amoureuses. Le meilleur exemple est celui de Laura et Douviers, dont le marriage est fondé sur les apparences et le mensonge – elle ne l’aime pas, elle a un amant, Vincent, futur médecin et frère d’Olivier. Quant à lui, il ne sent pas tellement d’amour vers Laura, mais, plutôt une sorte d’obligation, parce qu’elle porte son enfant. Il accepte cette obligation et décide de prendre soin d’elle et de lui donner une somme d’argent, en croyant que c’est son devoir.
« On ne fait pas un enfant à une femme sans se sentir quelque peu engagé vis-à-vis d’elle, surtout lorsque cette femme a quitté son mari pour vous suivre »[4]
En même temps, il est amant de Lady Griffith et devient l’objet du jeu d’elle et de comte de Passavant, qui tout les deux ont des raisons pour le persuader qu’ils sont ses vrais amis. Ils lui prêtent d’argent, que Vincent va perdre dans un salon de jeu, où il a été emmené par comte de Passavant.
Lady Griffith et comte de Passavant sont les bourgeois typiques, avec toutes les pires caractéristiques qu’on peut avoir. Elle est amoureuse de Vincent et il veut établir un contact avec le frère de Vincent, Olivier, alors ils feignent de lui être amis pour obtenir ce qu’ils veulent de lui. En certains moments, ils nous rappellent les deux personnages principaux du roman « Les Liaisons dangereuses », vicomte de Valmont et marquise de Merteuil – eux aussi, ils s’ennuient, alors ils jouent avec les gens, avec leurs vies et leurs destins. Ils sont malicieux, cyniques, sans scrupules… Dans un dialogue, Lady Griffith ex plique à Vincent comment elle a changé après un naufrage :
« J’ai compris que j’avais laissé une partie de moi sombrer avec la Bourgogne, qu’à un tas de sentiments délicats, désormais, je couperais les doigts et les poignets pour les empêcher de monter et de faire sombrer mon cœur. « [5]
Comte de Passavant est un écrivain, un homme froid qui ne voit que son intérêt et son but. Il n’a jamais aimé son père et il ne montre aucune trace de tristesse en parlant de sa mort. Peut-être Lady Griffith le décrit le mieux quand elle dit :
« Vous avez toutes les qualités de l’homme de lettres : vous êtes vaniteux, hypocrite, ambitieux, versatile, égoïste… » [6]
Dans un chapitre, on peut même voir quelle est l’opinion d’écrivain, c’est-à-dire d’André Gide :
« Fortune, intelligence, beauté, il semble qu’ils aient tout, fors une
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