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Delacroix

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Membre fondateur de la Société nationale des beaux-arts * 6 Le journal d’Eugène Delacroix * 7 Ateliers * 8 Les œuvres de Delacroix * 8.1 Les dessins et peintures * 8.1.1 De 1819 à 1821 * 8.1.2 De 1822 à 1824 * 8.1.3 De 1825 à 1832 * 8.1.4 De 1833 à 1839 * 8.1.5 De 1840 à 1846 * 8.1.6 De 1847 à 1853 * 8.1.7 De 1854 à 1863 * 8.2 Les gravures * 8.2.1 Les lithographies * 9 Objets d'usage courant * 10 Bibliographie * 10.1 Correspondance * 10.2 Œuvres critiques * 11 Généalogie cognatique et collatéraux * 12 Notes et Références * 13 Voir aussi * 13.1 Liens internes * 13.2 Liens externes * 14 Source bibliographiques * 14.1 Les ouvrages généraux * 14.2 Les monographies * 14.3 Les catalogues * 14.4 Les bulletins de la Société des Amis du Musée Eugène Delacroix à Paris |

Biographie[modifier]

Ses origines familiales[modifier]

Eugène Delacroix en 1858. Photo de Félix Nadar

La famille du peintre[modifier]

Il naît au 2 rue de Paris2 (actuelle Grande Rue) à Charenton-Saint-Maurice (aujourd'hui Saint-Maurice dans le Val de Marne, en proche banlieue parisienne). Sa maison natale, une grande demeure bourgeoise du XIXe siècle, existe toujours. Inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, depuis 1973, elle a été transformée en bâtiment municipal en 1988 et abrite désormais la médiathèque de Saint-Maurice. Eugène Delacroix est le quatrième enfant de Victoire Œben (1758-1814) et de Charles-François Delacroix (1741-1805) . Un doute existe sur la paternité biologique de ce dernier3.

Charles-François Delacroix, a débuté comme secrétaire de Turgot (Intendant de la généralité de Limoges) qu'il a suivi à Paris. Député de la Marne le 3 septembre 1792, sous la Convention, il vote la mort du roi, comme le peintre David. Il devient tout d'abord ministre des Affaires extérieures, du 4 novembre 1795 au 18 juillet 1797, ensuite ministre en Hollande du 6 novembre 1797 à juin 17984. Rallié à l'Empire, il est nommé préfet de Marseille, le 2 mars 18004, puis trois ans plus tard, le 23 avril 1803 (3 Floréal, An XI)4, préfet de la Gironde où il meurt le 4 novembre 1805 et où il repose, au cimetière de la Chartreuse4.

Sa mère, née en 1758, descend d'une famille d'ébénistes de renom les Œben. Le père de celle-ci, Jean-François Œben (1721-1763) est le célèbre ébéniste de Louis XV. Elle est également apparentée aux Riesener par le remariage de sa mère, en 17665, avec l'ébéniste Jean-Henri Riesener (1734-1806). De cette seconde union nait le 6 août 1767 Henri-François Riesener, peintre, demi-frère de Victoire et oncle d'Eugène Delacroix. Elle meurt le 3 septembre 18146, en le laissant dans un grand dénuement7.

Portrait de madame de Verninac par Jacques-Louis David (1799, musée du Louvre)

Le couple a quatre enfants : trois garçons et une fille. Charles-Henri Delacroix, l’aîné, nait le 9 janvier 1779 et fait une très belle carrière dans les armées impériales. Promu maréchal de camp honoraire en 1815, il est démobilisé avec le grade de général (mais en qualité de demi-solde)8. Le second enfant, une fille, Henriette, née le 4 janvier 1782, mourra le 6 avril 1827. Elle aura épousé le 1er décembre 1797, Raymond de Verninac-Saint-Maur (1762-1822)9, un diplomate dont elle aura un fils, Charles de Verninac (1803-1834), futur neveu d'Eugène. C'est elle qui recueillera son frère, à la mort de leur mère, en 1814.

À la demande de son époux10, David fait son portrait (musée du Louvre), en 1799, dans un genre qu'il développe au cours des dernières années de la Révolution, c'est-à-dire le modèle assis, coupé aux genoux, sur fond uni10. Son mari fait également sculpter par Joseph Chinard (1756-1813) son buste en Diane chasseresse préparant ses traits (1808, musée du Louvre)11.

Son deuxième frère, Henri, né en 1784, est tué le 14 juin 1807, à la bataille de Friedland. Le règlement de la succession maternelle ruine la famille Delacroix. Ce désastre engloutit toute la fortune des enfants (une propriété, achetée par la mère de l'artiste afin de couvrir une créance, doit être vendue à perte).

Le père présumé de Delacroix[modifier]

Une controverse12 existe sur le fait qu'Eugène Delacroix aurait eu Talleyrand pour père naturel. Charles-François Delacroix, ministre des affaires extérieures en 1795, remplacé par Talleyrand le 16 juillet 1797, souffrait depuis quinze ans d'une tumeur placée sur les parties génitales et un rapport médical indique l'ablation de celle-ci, ce qui constitue une première médicale13. Une brochure publiée en décembre 1797, par le chirurgien militaire Ange-Imbert Delonnes (1747-1818) sur l'opération de sarcocèle14 (tumeur charnue du testicule gauche ayant atteint 16 kg[réf. nécessaire] et pouvant causer une stérilité) faite le 27 fructidor an V (13 septembre 1797), au citoyen Charles Delacroix, confirme les faits. Le bulletin indique que l'opération a réussi et que le père de l'artiste a recouvré la faculté de procréer. Eugène Delacroix nait sept mois plus tard15.

Maurice Sérullaz16, historien d'art spécialiste de Delacroix, en parle dans la biographie qu'il a consacrée au peintre. Il rapporte que pour plusieurs historiens, il existerait « une certaine ressemblance physique et une même allure aristocratique », qui mettrait en évidence cette parenté12. Cependant, lui-même n'émet pas de certitudes à ce sujet et d'autres spécialistes, tels Raymond Escholier, contredisent cette thèse. Talleyrand, l'homme qui a servi tant de gouvernements et de causes, est également reconnu comme l'un des proches de la famille Delacroix et l'un des protecteurs occultes de l'artiste17. Il aurait facilité l'achat, pour une somme de 6 000 francs18, des Massacres de Scio, (présenté au Salon de 1824 et aujourd'hui au musée du Louvre), par le baron Gérard. Son ombre tutélaire s'étend à travers Adolphe Thiers, dont il est le mentor. Grâce à Thiers, Delacroix obtient plusieurs commandes importantes, notamment la décoration du Salon du Roi, au Palais Bourbon, et une partie du décor de la Bibliothèque du Sénat, au Palais du Luxembourg.

Ses études et sa formation[modifier]

Ses études[modifier]

À la mort de son père, Eugène n'a que 7 ans. La mère et le fils montent alors à Paris19. En janvier 1806, ils habitent au 50 rue de Grenelle9, dans l'appartement d'Henriette et de Raymond de Verninac6. D'octobre 1806 à l'été 1815, Delacroix fréquente un établissement d'élite, le Lycée Impérial (actuel lycée Louis-le-Grand) où il reçoit une bonne instruction.

Ses lectures sont classiques : Horace, Virgile, mais également Racine, Corneille et Voltaire. Il y apprend le grec et le latin. Les nombreux dessins et croquis griffonnés sur ses cahiers attestent déjà de ses dons artistiques19,20. C'est au Lycée Impérial qu'il rencontre ses premiers confidents20 : Jean-Baptiste Pierret (1795-1854), Louis (1790-1865) et Félix (1796-1842) Guillemardet, et Achille Piron (1798-1865). Ils partagent sa vie de bohème et lui restent fidèles jusqu'à la fin de sa vie.

Il reçoit aussi une éducation musicale précoce, prenant des leçons avec un vieil organiste2, qui adorait Mozart. Ce maître de musique, qui a remarqué les talents de l’enfant, recommande à sa mère d’en faire un musicien. Mais, la mort de son père en 1805 met fin à cette possibilité. Cependant, la musique occupera toute son existence. Toute sa vie, il continuera à participer à la vie musicale parisienne, recherchant la compagnie des compositeurs, des chanteurs et des instrumentistes : Paganini jouant du violon (1831, Collection Philipps de Washington).

Sa formation[modifier]

Eugène Delacroix, Autoportrait présumé (vers 1816, musée des Beaux-Arts de Rouen).

En 1815, son oncle, Henri-François Riesener, le fait entrer21 dans le célèbre atelier de Pierre-Narcisse Guérin où il a pour condisciples Paul Huet, Léon Cogniet, Ary et Henry Scheffer, et Charles-Henri22,23 de Callande de Champmartin. C'est également dans son atelier qu'il fait la connaissance de Théodore Géricault, de sept ans son aîné, qui eut une influence capitale sur son art24. Guérin leur enseigne les principes de la représentation néo-classique de l'ancienne école : primauté du dessin sur la couleur, retour à l'Antique, beauté des statues chères à l'Allemand Winckelmann25, auteur de l'Histoire de l'art de l'Antiquité (1764). Toutefois, ce maître n'est pas totalement fermé aux idées nouvelles. Son enseignement est à la fois classique et libéral.

En mars 1816, Delacroix entre aux Beaux-Arts (également chez Guérin) où l'enseignement est moins onéreux qu'en atelier privé. Il y poursuit son apprentissage en privilégiant le dessin et la copie des maîtres. Grâce à sa carte de travail26 qu'il acquiert le 13 juillet 1816, pour le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale, il copiera pendant plusieurs années, des manuscrits d'après des recueils de costume du Moyen Âge. Ses résultats aux concours et aux examens

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