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Hofstede

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traditionnelle, définie par un

canon très restreint de textes et d’oeuvres transmis par les institutions;

- la newculture est constituée pour Bohrer par des cultures d'avant-garde existant depuis la fin

du 19ème siècle qui, contrairement à la “old culture”, sont marquées par un processus de

renouvellement relativement accéléré;

- et enfin la culture populaire recouvre le large champ des médias et les formes textuelles de la

culture de masse qui ont petit à petit, tout d'abord dans certains domaines très limités, trouvé

leur entrée et leur légitimation sociale dans la mémoire culturelle, à travers certaines formes

de canonisation institutionnelle.

Le second concept - anthropologique - de culture peut être défini comme un modèle global d'action

et d'explication du monde inhérent à des groupes sociaux, acquis au cours du processus de

socialisation, une définition qui se rapproche du terme d'“outillage mental” utilisé par Lucien Febvre

(Febvre 1953). On retrouve également chez l'anthropologue américain Ward.Goodenough (cité

par Geertz,1973, p.11) les fondements d'une telle définition de la culture: “A society's culture

consists of whatever it is one has to know or believe in order to operate in a manner operable to its

members [...] Culture describing is the writing out of systematic rules, an ethnographic algorithm,

which, if followed, would make it possible so to operate, to pass (physical appearance aside) for a

native.” Mais ni chez Goodenough, ni chez Geertz ou Hofstede, ne furent thématisés les faisceaux

de relations entre les deux formes de culture qui constituent un objet central de la littérature et de la

sociologie littéraire et culturelle (Lucien Goldmann par exemple). Dans la recherche récente en

histoire des cultures, chez Roger Chartier ou Walter Moser par exemple, les concepts de

“représentation” (définie comme des modes de perception collectifs s'articulant dans des actes ou

des textes) et d'“appropriation culturelle” jouent un rôle essentiel. Ici se trouve évoquée la

perspective de parvenir à dégager des modèles d'action et de perception à partir de types de

textes représentatifs et de leur appropriation socioculturelle, en les soumettant soit à une analyse

qualitative et herménétique, soit à une analyse quantitative et sérielle.

Il existe, par contre, une dissension - ou plutôt de larges variations - dans la recherche, à propos

de l'ancrage géographique et socioculturel du concept de culture. On trouve en effet, à coté

d'importantes macro-structures, tel l'espace culturel asiatique, africain, ou celui de l'Occident, des

microstructures très significatives, comme par exemple le groupe socioculturel dans lequel vivent

Bulletin no 30 – Avril 1998

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les Surinamiens habitant aux Pays-Bas (Ten Thije et Kolle 1994). L'unité culturelle dominante

dans la recherche en communication interculturelle moderne et contemporaine est sans aucun

doute la culture nationale, dont on peut justifier la signification à travers l'ancrage anthropologique

du concept de culture dans des “learning styles” et “learning patterns”. On peut cependant

relativiser l'ancrage dominant de la notion de culture dans la culture nationale, en soulignant sa

qualité différentielle, impliquant l’existence, dans chaque culture, de structures et de segmentations

multiples, et en reconnaissant, par-là même, comme significatives les différences entre les

systèmes culturels européens et extra-européens. La prise en considération de systèmes de

signes non-verbaux relativise également le caractère étroitement national du concept de culture, et

met en lumière des unités culturelles régionales ou transnationales, tel l'espace méditerranéen.

Des qualités différentielles ou des démarcations entre des cultures, (que ce soit au niveau macroou

micro-structurel) peuvent être en partie mesurées à l'aide de différences dans les domaines

langagier, vestimentaire ou dans les comportements. Elles sont cependant marquées de façon

décisive par des formes de thématisation de soi, de présentation de soi, et par des mises en

scène de formes d'identité collectives avec les auto- et hétéro-images qui en découlent. Le

concept de culture, quel que soit le niveau auquel il se situe, se trouve donc étroitement lié aux

concepts d'“identité”, de “perception de soi” et de “perception de l'autre”. Ces derniers peuvent, en

partie, être objectivés de façon empirique, mais ils contiennent aussi une large part d'auto- et

hétéro-qualifications.

Des différenciations socio-culturelles et socio-graphiques, tels les concepts de “culture de chefs

d'entreprise”, “culture musicale”, “culture intellectuelle”, “culture ouvrière” ou “culture régionale”, qui

sont liés chacun à un style de vie et à une tradition spécifiques ainsi qu'à une conscience

identitaire, se situent pour leur part sur un autre niveau structurel, qui peut se définir comme un

sous-système d'entités culturelles plus larges, telle la “nation” par exemple. Au niveau de ces

sous-systèmes, et en ce qui les concerne, il paraît non seulement très inusuel de parler de

“communication interculturelle”, mais ceci semble également inadéquat sur le plan

méthodologique.

Le concept d'interculturalité

La “communication interculturelle” définit des relations entre différentes cultures, et ces relations

reposent sur plusieurs processus: des processus d'interaction interculturelle, des processus de

perception de l'autre perceptibles dans l'interaction mais aussi façonnés et transmis par les

médias, et des processus de transfert et de réception entre cultures. Contrairement à la définition

assez étroite proposée par Gerhard Maletzke dans son livre récent intitulé “Communication

interculturelle”, une définition plus large de ce concept semble pouvoir, selon les recherches

réalisées en matière de théorie de la communication, être élargi au-delà du domaine de l'interaction

situative interpersonnelle. Maletzke part, en effet, de la définition suivante:

Quand des personnes de cultures différentes se rencontrent, nous qualifions les processus qui

sont alors impliqués de “communication interculturelle” ou bien d'“interaction interculturelle” [...].

Nous utilisons ces deux termes lorsque les partenaires de cultures différentes sont conscients du

fait que l'autre est vraiment différent et qu'ils reconnaissent réciproquement leur altérité."

Le concept d'interculture est maintenant le plus souvent utilisé, comme l'ont proposé entre autre

Bernd Müller-Jacquier et Ten Thije, pour désigner les processus psycho-langagiers qui peuvent

être observés lors d'interactions interculturelles c'est-à-dire des situations de communication entre

membres de cultures différentes; alors que les concepts d'interculturel et d'interculturalité tendent,

eux, à être employés pour décrire les déroulements et

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