L'art
Commentaires Composés : L'art. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresression d’une finalité sans fin », ou intrinsèque. Cette dernière désigne l’organisation des éléments pour constituer une totalité autonome, un « objet » tel qu’on ne pourra lui ajouter ni en retrancher quoi que ce soit. L’œuvre d’art n’a pas d’intérêt pratique immédiat – contrairement à l’objet technique : « elle ne sert à rien ». Mais elle doit pourtant correspondre à une certaine nécessité puisqu’elle nous apporte une satisfaction.
b) La satisfaction artistique
Cette satisfaction est différente d’une connaissance : une œuvre n’est pas un concept et n’a rien à nous apprendre. Le plaisir ressenti se voudrait cependant universalisable (j’aimerais que tout le monde partage mon jugement sur telle œuvre). C’est que l’œuvre témoigne fondamentalement, d’après Hegel, de la liberté de l’esprit, qui se sépare de l’ordre naturel en offrant « la manifestation sensible d’une idée ».
3. Mort de l’art et art moderne
a) Les trois moments de l’histoire de l’art
L’Esthétique de Hegel définit ces trois moments : il peut y avoir excès du sensible sur l’idée (art symbolique, comme dans l’Égypte ancienne), équilibre entre les deux aspects (art classique : l’art grec), ou enfin débordement de l’intellectuel sur le sensible (art romantique). Puisque ces trois moments sont accomplis, Hegel en conclut que « l’art est mort, l’âge de l’esthétique est venu » : à la création doivent succéder l’interprétation et la compréhension de ce que l’art aura été.
b) L’avènement de l’art moderne
• Quarante ans après l’annonce du décès commence l’« art moderne» qui bouscule toutes les règles admises. Ses tendances successives (impressionnisme, fauvisme, cubisme, non figuration, etc.) sont d’abord rejetées par un public désorienté. Que ce soit en littérature (depuis Flaubert), en peinture (depuis Manet), ou en musique (depuis Wagner ou Debussy), la modernité désigne un art qui élargit ses domaines, par le recours à des techniques et matériaux nouveaux, en même temps qu’il invente des formes et réfléchit sur sa propre histoire.
• L’art « moderne » ne correspond plus à la définition de Hegel, ni au beau que concevait Kant (l’œuvre, depuis au moins Baudelaire, est « bizarre », et non harmonieuse). Ce qui demeure cependant, c’est son pouvoir de contestation du donné : l’art signifie que l’invention reste inachevée, que la liberté trouve toujours à se manifester dans un arrangement formel nouveau – même s’il paraît d’abord choquant. Les régimes totalitaires ne s’y trompent pas, qui interdisent les recherches artistiques et encouragent les œuvres académiques. On aurait tort de refuser l’art moderne parce qu’il dérange : ce serait se
priver de témoignages précieux sur la liberté.
...