Luz Ou Le Temps Sauvage
Dissertations Gratuits : Luz Ou Le Temps Sauvage. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresuz, Liliana et Carlos les véritables parents, Miriam et Franck ceux qui vont se battre pour apprendre ces origines à Luz, Amalia et Alfonso les parents impitoyables de Mariana qui ont arraché Luz à sa vraie mère, Laura et Javier les oncles et tantes de Luz qui cherchent la vérité et Luz et Ramiro qui se battent pour trouver les origines de Luz. Le livre est divisé en trois parties: la première couvre l'année 1976 lors de la naissance de Luz, la deuxième l'année 1983 lorsque Miriam tente de contacter Luz et enfin la dernière les années 1995 à 1998 l'aboutissement de la quête de Luz. L'histoire évolue comme dans un roman policier, d'indice en indice. On passe d'un protagoniste à l'autre tout en gardant la trame initiale des retrouvailles de Luz et de son vrai père Carlos. L'écriture est très agréable, simple, proche du langage parlé mais sans lourdeur aucune. Une fois embarqué dans l'histoire de Luz on ne peut plus en sortir... Je n'avais qu'une envie en terminant ce livre c'est d'en apprendre plus sur cette période noire de l'histoire de l'Argentine...
Un livre poignant plein d'émotions et de douleur mais merveilleusement optimiste. A lire absolument.
Elsa Osorio offre au lecteur un livre émouvant, poignant et effrayant. Nous sommes à la fois en 1975, au début de la dictature des colonels en Argentine, et vingt ans plus tard, en Espagne. Entre ces deux périodes, la quête d'une identité, la recherche de son origine, la mise en lumière des atrocités perpétrées par une poignée de gradés ivres de haine et de pouvoir.
Luz, petite fille du général Dufau, une fois devenue mère à son tour, part à la recherche de ses vrais parents: elle a de sérieux doutes quant à ses origines. Elle sonde peu à peu le puits du silence de sa mère, soumise depuis toujours à l'emprise psychologique de ses parents, affronte les réticences de son oncle paternel, s'interroge sur la disparition brutale de son père, s'effraie devant les révélations de la presse au sujet de la Dictature des Colonels lors des grands procès, va à la rencontre des Grands-Mères de La Place de Mai et s'envole enfin vers celui qui est son véritable père.
Luz, lumière dans un monde plongé dans les ténèbres de la répression, de la torture, est une enfant rebelle qui n'a jamais été proche de sa mère adoptive et qui vouait un amour sans borne à son père adoptif. Elle apprendra que ce dernier a caché jusqu'au bout de ses forces la vérité à son épouse: le vol d'un bébé pour remplacer leur petit garçon mort né...une idée du colonel Dufau afin que sa chère fille ne connaisse pas la douleur de la perte d'un enfant, un peu comme s'il lui remplaçait sa poupée cassée! Eduardo, écoeuré et révolté par cette idée, ne peut résister longtemps face à la détermination du colonel, terrorisant autrui avec une facilité déconcertante et pliant de ce fait toute volonté à ses désirs et ordres. Une chappe de silence et de plomb va pourrir au fil des années cette famille: le mensonge ronge Eduardo qui se rend compte, sans vouloir vraiment aller au-delà des apparences, de ce qui se passe dans son pays: les gens qui disparaissent sans laisser de traces, la répression terrible, la peur muette et sordide des argentins.
Elsa Osorio raconte un pan sombre et désespéré de l'histoire argentine: la terreur que font régner les militaires, les camps de détention secrets où les opposants au régime sont mis à la questions et surtout une des conséquence de la dictature, le vol, le placement dans les familles de militaire des bébés nés en captivité. Ces enfants volés, à la naissance ou lors des rafles, sont une façon, pour la dictature, d'éradiquer les foyers de contestation, de révolte: les louveteaux sont arrachés à leur mère pour être apprivoisés et éduqués correctement! L'image peut sembler outrancière, mais je ne pense pas être très loin de la véritable motivation de cette junte.
Elsa Osorio met en scène des personnages aussi sordides que sublimes: La Bête, la main des basses oeuvres du colonel, le champion des aveux, le sans coeur, qui tombe amoureux de Miriam, sublime prostituée de haut vol qui ne peut plus avoir d'enfant. Cette dernière attendra avec impatience la naissance de l'enfant promis et verra ce dernier partir chez Dufau. Miriam, femme au coeur immense et au sens de l'honneur véritable: elle essaiera de respecter la promesse faite à Liliana, et au final elle n'échouera pas malgré les années à passer. Liliana, jeune femme révolutionnaire, qui illuminera Miriam, lui ouvrira les yeux sur les actes des militaires et qui connaîtra une courte et intense amitié avec cette dernière. Mariana, fille du colonel et femme d'Eduardo: une enfant gâtée, formatée à la haine envers tout ce qui peut avoir un rapport avec le communisme. Le lecteur aurait presque pitié d'elle mais au final, ce personnage n'inspire que dégoût: Mariana ne voit que par son père, est incapable de discernement objectif et soutient l'état de guerre instauré par le régime militaire. Est-ce entièrement sa faute? Doit-on lui trouver des circonstances atténuantes ou la condamner sans état d'âme? Peut-on lui reprocher son manque d'instinct maternel envers Luz, sa sévérité, sa rudesse? Après tout, on lui a caché la vérité, on ne lui a pas permis de faire le deuil de son enfant mort-né. Elle sent, inconsciemment, dans sa fibre maternelle, que Luz n'est pas une partie d'elle-même. Osorio a réussi ce personnage ambivalent, sombre, retors et à la fois victime: Mariana est à l'image d'une grande partie de la société des nantis d'alors.
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