Muséographie
Recherche de Documents : Muséographie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresAinsi, la question est de savoir qui va au musée ? De quelles catégories ou milieux sociaux sont-ils issus ? (Nous évoquerons ici des hypothèses). Plutôt des jeunes ou séniors ? Nous tenterons de répondre à ces questions.
Logo du musée du LaM
I. Brève présentation du musée :
Ce fut en 1983 que le Musée d’art moderne a été inauguré et ce par Roland Simounet (architecte) et depuis 2000, est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Les Masurel, grande famille industrielle du Nord ont contribué à enrichir la collection d’art moderne avec des œuvres de Picasso à Modigliani en passant par Léger et Laurens, à la fin des années 70, on parle d’une donation. Le Musée fait l’acquisition en 1999, grâce à une donation de l’association l’Aracine, d’une collection française d’art brut considérée comme étant la plus importante. Force est de constater qu’un parc est lié à ce Musée avec de nombreuses sculptures de grands artistes, citons Picasso et Dodeigne. L’association (loi 1901) a pour responsabilité d’assurer le fonctionnement de ce Musée.
Le Musée d’art moderne Lille Métropole change ensuite d’identité et devient le LaM « Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut », il est alors plus spacieux et moderne, soit 4000 m² de surface d’exposition avec plus de 4500 œuvres. Inauguré le 21 septembre 2010 par Gérard Caudron, maire de Villeneuve d’Ascq, Martine Aubry, maire de Lille et Frédéric Mittérand, ministre de la culture. Se trouve également à l’intérieur un café-restaurant, une librairie-boutique, c’est l’unique musée où se mêle à la fois art moderne et contemporain et l’art du XXe et XXIe siècle.
Concernant les conservateurs, le premier fut Pierre Chaigneau, ce dernier le restera pendant quatre ans et laisse ensuite sa place à Joëlle Pijaudier-Cabot, conservatrice jusqu’en mars 2007. Actuellement, Sophie Lévy est la directrice-conservatrice.
Postérieurement à l’ouverture du musée en 1983, des expositions ont vu le jour telle celle sur le peintre Joan Miró en 1986, ce fut un vif succès. 1990, 100 000 visiteurs sont atteints avec la rétrospective Fernand Léger. Deux années plus tard une exposition de David Oppenheim, puis une rétrospective de Henri Laurens en 1996, celle de Alighiero Boetti. En 1997, le musée dépasse les 70 000 visiteurs grâce à la première exposition de la collection d’art brut de l’Aracine. De nombreuses autres expositions ont également eu lieu citons l’exposition Mexique-Europe, aller-retour 1910-1960, en 2004, qui a séduit plus de 155 000 visiteurs.
Source : http://animulavagula.hautetfort.com/media/00/01/2093094482.pdf
Photo du Musée du Lam
(musee-lam.fr)
II. Dans la peau du visiteur :
Le Lam est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. Le parc du musée est accessible les mêmes jours de 9h à 19h et la bibliothèque Dominique Bozo est ouverte du mardi au vendredi de 13h à 17h. Ainsi, je m’y suis rendu un samedi en espérant que le nombre de visiteurs dépasse largement celui du Musée des canonniers. J’ai alors utilisé les transports en commun, à la sortie de la station de métro Pont de bois, on retrouve sur le sol le logo du LaM représentant une sorte de flèche comme pour indiquer une direction, puis à la sortie du bus ces mêmes logos indiquent le chemin. Me voilà dans le parc du Musée. En entrant, on aperçoit des sculptures, on peut retenir des noms tels qu’Alexandre Calder avec la Guillotine pour huit (1963), Pablo Picasso et la Femme aux bras écartés (1962) et impossible de ne pas remarquer le Between Fiction and Fact de Robert Deacon (1992). Le parc du Héron à proximité, des individus de passage sont souvent charmés par ces sculptures, ils s’arrêtent et certains en profite pour visiter le musée. Durant les vacances de Noël jusqu’au 1er janvier exactement, le tarif était gratuit et en ce moment il l’est aussi le premier dimanche du mois et tous les jours de 16h à 18h pour les individuels.
A l’intérieur du musée on se laisse séduire par sa modernité. Des casiers sont à notre disposition pour déposer les choses encombrantes et optimiser la visite. Beaucoup de visiteurs, de gardiens faisant leur ronde, il m’est plus commode d’observer dans ce musée, nous sommes alors aux antipodes du Musée des canonniers, évidemment sans vouloir le dénigrer.
Durant mon observation la tâche ardue est d’analyser les visiteurs sans qu’ils en prennent conscience, parfois les accompagner dans l’unique but d’obtenir un maximum d’informations, par exemple, pourquoi cette demoiselle s’attarde-t-elle sur une œuvre ? Les individus perçoivent-ils les objets de la même manière ? Ont-ils l’habitude de contempler des œuvres de grands artistes ? Difficile alors de répondre à ses questions avec exactitude, en tant qu’étudiant en sociologie, il m’incombe de me poser des questions, d’émettre des hypothèses puis de les vérifier.
Mon attention se porte sur les comportements, leur façon d’agir. Il est possible de faire un parallèle avec la sociologie de Pierre Bourdieu (1930 – 2002), en effet, cet auteur a mis en avant la notion d’habitus qui est le postulat selon lequel les goûts et dispositions acquis seraient socialement construits. Ainsi, ce n’est pas par pur hasard si une personne préfère la musique classique, exemple type. Ces attirances et pratiques en deviennent naturelles voire évidentes. L’habitus est lié à l’hexis corporelle qui est la manière dont une personne se tient, parle et marche. Il existe des « on dit » affirmant que les individus ayant pour habitude de se rendre au musée sont issus des classes et niveau social aisées. Ce n’est pas totalement faux, il s’avère que certaines personnes possèdent dès leur enfance des capitaux, Bourdieu parle de capital social, économique et culturel. Le dernier nous intéresse, le capital culturel. Ce capital est détenu par les personnes venant de milieu aisé, très tôt ils sont confrontés à la culture : livres, musiques, voyages et bien d’autres… Ils vont au théâtre, à l’opéra, au musée, la culture y est déjà présente. J’ai pu observer plusieurs parents avec leurs enfants en bas âge, parcourant les couloirs et salles, on leur explique ce qu’ils sont en train de regarder, ce qu’est le beau, l’esthétique, l’art, l’histoire. Disons-le ainsi, ils sont « conditionnés » dès leur enfance, il « consomment » la culture. La philosophe Hannah Arendt a écrit dans La Crise de la culture que les œuvres d’arts sont tels des produits de consommation. Ces derniers en grandissant, apprendront également à leurs progénitures ce qu’est la culture de la même façon qu’on leur a transmis les connaissances. En passant de salles en salles, je m’aperçois que nombreux sont ceux étant familiers aux œuvres présentes, à l’art en général. Probablement, ceux ne sont là que des à priori.
En observant plus attentivement, je me rends compte que d’autres visiteurs sont capables de décrire une œuvre de Modigliani, artistiquement parlant. Et ne sont pour autant pas issus de milieux aisés. Vraisemblablement de classes moyennes ou populaires, impossible de déterminer avec exactitude. Le temps passé devant les tableaux est moyennement long, ils décryptent, analysent, commentent et se déplacent en groupe restreint. En restant à proximité, sans les épier, j’entends que certains sont férus de peinture, d’autres étudiants. Leurs connaissances culturelles sont équivalentes à ceux issus de milieux aisés. Nous restons dans l’hypothèse bien sûr, à partir de mes observations. Les autres jours, je retrouve la même catégorie d’individu. J’émets ainsi la possibilité que de nombreux visiteurs sont détenteurs de diplômes ou encore étudiants ou ont des parents diplômés.
En théorie, d’un point de vue démographique, ce ne sont pas forcément les habitants les plus proches qui se rendent fréquemment au musée. En effet, après avoir échangé quelques mots avec l’hôtesse d’accueil, les visiteurs du Musée du LaM viennent de divers endroits. Souvent, des groupes de personnes sont au rendez-vous, tantôt des séniors, tantôt des groupes scolaires. Les séniors, en groupe, sont pour la plupart très intéressés par la culture et ont certains acquis (selon mon observation), ils sont accompagnés d’un guide et sont friands des informations qu’ils peuvent obtenir.
Pour les groupes scolaires, un guide leur explique de manière ludique et pédagogique les diverses œuvres présentes, tableaux et sculptures, dans le musée. Des ateliers du mercredi aux ateliers vacances en passant par un dimanche en famille à « veux-tu être mon ami », tout est mis en œuvre pour les éduquer d’un point de vue culturel, c’est-à-dire créer, partager, construire, apprendre, partager, dessiner, bricoler etc. Ces derniers manifestent leur enthousiasme à chaque activité.
Photo de l’atelier du mercredi
(musee-lam.fr)
III. Résumé d’un article de La Voix du Nord sur le public au musée avec Sophie Lévy :
Un article de la Voix du Nord, de Laurent Watiez, datant du 26 décembre 2011, s’intitulant les visages de l’année 2011, accorde une petite interview
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