De Quelques Mécanismes Névrotiques Dans La Jalousie, La Paranoïa, Et L'homosexualité
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La jalousie désigne d’abord un « attachement vif et inquiet » pour ce qui « tiens à cœur » avec ce que cela comporte de « zélé », puisque cet attachement fait agir.
C’est ensuite « l’amour ou l’amitié très exclusifs qui prennent ombrage de l’attachement de l’autre à un nouvel objets et ses détachement anciens ». Ce sens second apparait comme le principal dans l’usage commun ou il signifie un «désir de possession exclusive », « prendre ombrage » dit bien ce qui vas se jouer de l’ombre de l’autre (rival) qui tombe et s’allonge indécemment sur l’objet d’amour, y créant une opacité.
Sémantiquement et psychologiquement, la jalousie est inséparable du désir. Bossuet prête au mot « jalousie » le sens de « passion sans partage », et pour Joyce McDougall, la jalousie sous-entend la présence d’un sentiment amoureux.
1.2 Analyse du texte
1.2.1 Définition et aspects généraux
La jalousie est une émotion empreinte d’agressivité envers une personne dont on se figure, à tort ou à raison, qu’elle possède quelque chose que l’on n’a pas et que l’on désire.
Dans le cadre d’une relation amoureuse, la jalousie est la conséquence de la peur de perdre l’être aimé ou l’exclusivité de son amour au profit d’une autre personne.
La jalousie est un sentiment dont une partie est consciente et l’autre inconsciente. Un être dénué de jalousie n’existe virtuellement pas ; si elle parait absente, c’est qu’elle aura été refoulée.
Comment s’exprime une jalousie sans « affect conscient » ? Car le jaloux se ressent comme tel, il éprouve sciemment ce que l’on appelle les « affres » de la jalousie (terme qui désigne littéralement des angoisse, dans un climat de grand effroi et d’horreur). Une jalousie à l’état refoulé ressemble à un affect aveugle, c'est-à-dire qu’un sujet qui ne se sent pas nécessairement jaloux peut agir en actionnant à son propre issu les rouages. C’est peut-être la jalousie froide qui est la plus virulente et donne la clé d’actes fous.
S’il n’y a pas de « traiter Freudien de la jalousie », Freud la croise tout au long de son œuvre et de son trajet. Le centre en est assurément ce mini traité de la jalousie.
La jalousie est prise dans une trilogie, renvoyant électivement à la question de la psychose paranoïaque d’une part et à la position homosexuelle d’autre part. Freud présente une typologie elle-même tierce qui nous dicte en quelque sorte l’architectonique du phénomène jaloux. Il en distingue 3 stades :
la jalousie normale, la jalousie projetée et la jalousie délirante. C’est ce que nous allons voir plus en profondeur.
1.2.2 La jalousie normale
« La jalousie normale se compose essentiellement du deuil, de la douleur causée par l’objet d’amour que l’on croit avoir perdu et de l’humiliation narcissique (…), des sentiments hostiles dirigés contre le rival qui a été préféré, enfin un apport plus ou moins grand d’autocritique qui veut rendre le moi propre responsable de la perte d’amour »
La jalousie normale ou concurrentielle ; Sa normalité n’empêche pas qu’elle échappe à la maîtrise du moi, (le moi se montrant blessé dans la jalousie, vécu comme humiliation, avec ce que cela implique de rabaissement et de puissance), ce qui montre qu’elle s’enracine profondément dans l’inconscient, l’infantile œdipien ou fraternel. Qui plus est, elle est fréquemment vécue bisexuelllement, avec une identification à l’infidèle.
Elle est faite de deuil, de douleur à la perte supposée, d’atteinte narcissique, de colère contre le rival (centre de l’affect jaloux) avec souvent une pointe d’auto-accusation et de culpabilité. La culpabilité étant le trait le plus caché, le sujet jaloux est rétif à s’avouer son implication ; il est surtout sensible au tort supposé de l’autre.
Le jaloux se torture en torturant l’autre infidèle ; il s’attache, lui et l’autre sur le même grill. C’est en ce sens que la jalousie renforce le lien, dans une dimension sadomasochiste.
L’homosexualité joue un rôle crucial dans la genèse de la jalousie normale.
Le mouvement du désir visant l’être de l’autre sexe met en scène la dualité sexuelle des acteurs. Autrement dit, il est impossible de désiré sans mettre en acte fantasmatiquement le bisexuel.
1.2.3 La jalousie projetée
« Le moi se constitue en même temps que l’autrui dans le drame de la jalousie »
La projection est un mécanisme essentiel, mais ne constituant pas à proprement parlé un mécanisme de défense. On notera le double mouvement de projection, du dedans au-dehors et d’identification du dedans au-dehors ; puisque pour prêter à l’autre sa propre intention, il convient de s’identifier à celui-ci. Freud note d’ailleurs que ce jaloux projectif se sert du « matériel perceptif qui trahis les motions inconscientes similaire de l’autre partie » ce qui donne une dimension de « communication des inconscient »
La jalousie projetée découle de la propre infidélité agie ou fantasmée, refoulée. Mais la fidélité socialement prônée n’est obtenue que grâce à une lutte contre les tentations, et celui qui les dénie en éprouve si fortement la poussée qu’il trouve un soulagement grâce au mécanisme inconscient de la projection. Le sujet peut alors se servir du matériel perceptif qui trahit chez l’autre des tendances similaires. Freud relève, comme un phénomène significatif, la tolérance conventionnelle qui permet au couple, dans la vie sociale, de menus écarts. Le jaloux n’accepte pas cette tolérance, il ne croit pas que le flirt en société soit une assurance contre l’infidélité, voire un piment pour la conjugalité. Du point de vue technique, les imputations ne doivent pas être contestées et peuvent ainsi être ramenées aux fantasmes propres au sujet, malgré leur côté quasi délirant
1.2.4 La jalousie délirante
« La jalousie délirante correspond à une homosexualité tourné à l’aigre et affirme à bon droit sa place parmi les formes classique de la paranoïa »
La jalousie délirante diffère de la précédente en ce que la tendance à l’infidélité concerne l’objet du même sexe, ce qui la range dans la paranoïa : « ce n’est pas moi qui l’aime, lui, c’est elle qui l’aime » (chez l’homme). Cependant, même ici, souligne Freud, la jalousie provient des trois strates : la remarque confirme que la distinction claire des formes de jalousie s’ouvre aussitôt à la complexité des transitions et mélanges, en relativisant l’opposition normal-pathologique. Dans le cas de délire de jalousie, on sera préparé à voir la jalousie provenir des trois strates et pas seulement du troisième.
1.3 Evolution de la théorie sur la jalousie après 1922
Freud a continué mais en adaptant sa pensée à ses nouveaux topiques, à la fin de l’année 1922, et au début de l’année 1923 il continu avec la jalousie en se tournant vers la rivalité jalouse entre frère et sœur. En 1925, Il écrit sur le fait que la jalousie joue un rôle plus important chez la femme, jalousie renforcée par le « détournement du pénis ».
En 1926, il écrit Inhibition, symptôme et angoisse, dans lequel il parle d’une nouvelle origine de l’angoisse : la crainte de la séparation de la perte d’objet, où il y décrit le cas du « petit Hans » « position œdipienne de jalousie et d’hostilité envers son père qu’il aime pourtant de tout son cœur… ».
Cette même année, il parle également d’attitude de jalousie « pourquoi l’homme ne peut-il pas accepter l’amour physique de l’homme même quand il se sent très fortement lié à lui sur le plan psychique ? Ce ne serait pas contre la nature de l’Eros qui, avec le dépassement de la rivalité naturelle entre hommes (attitude de jalousie), connaitrait un triomphe remarquable ».
En 1932, Lacan fournit une traduction française du texte, combinant précision et réécriture stylistique. La jalousie ne cessera d’être présente dans son parcours, et LACAN se fera une place dans le portrait freudien de la jalousie.
Malgré l’apport freudien, la jalousie a quelque peu échappé à la psychanalyse. En 1947 Daniel LAGACHE consacre un texte de référence à la « jalousie amoureuse » dans lequel l’apport freudien qu’il est loin d’ignorer se retrouve ignoré voir éclipsé.
Mélanie Klein quant à elle, a analysé la jalousie du petit enfant, dans laquelle elle voit un phénomène lié à l’envie et à la privation du sein maternel, ce qui suscite une tendance sadique à détériorer l’objet perdu.
2 LA PARANOÏA
2.1 Historique de la paranoïa
« Paranoïa » vient du grec classique et désigne à la base l’emportement d’un délire et non une maladie de l’âme. Ainsi, ce terme évoquera par exemple, dans Les Sept contre Thèbes, l’étreinte fatale dans laquelle se précipitent Œdipe et Jocaste, ou encore
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