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sur le grand artiste inconnu l’attention des érudits et des investigateurs. Dans la même année, M. Anatole de Montaiglon, rendant un compte trop favorable de cet opuscule dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, répétait l’appel qui le terminait. Cet appel fut entendu, et deux ans plus tard un recueil qui comptera parmi les travaux de l’érudition contemporaine, les Archives de l’art français, publiait trente pages de documents inédits sur André Boulle, émanés de différentes sources et dus aux recherches de MM. Charles Read, H.-L. Lacordaire et Paulin Richard, conservateur-adjoint au département des imprimés de la Bibliothèque nationale.

Nous nous croyons en droit, seize ans après cette publication, de tirer de ces documents, en les coordonnant, une sorte de biographie élémentaire. Nous aurons ainsi indiqué un trait général auquel on pourra rattacher ce que l’avenir fournira peut-être de renseignements nouveaux [1].

[modifier] I

Nous savons aujourd’hui, grâce aux recherches de M. Charles Read, qu’André-Charles BOULLE, né à Paris le 11 novembre 1642, était d’origine protestante et d’une famille d’artisans.

Les registres baptismaux du temple de Charenton, compulsés par le savant historiographe du protestantisme français, mentionnent de 1620 à 1657 trois artisans de ce nom :

1° Pierre Boulle, tourneur et menuisier du roi, logé aux galeries du Louvre, comme le fut plus tard André-Charles, et qui, de son mariage avec Marie Bahuche, eut sept enfants, quatre fils et trois filles, dont la dernière épousa, après la mort de son père en 1649, Jean de Nogeant, sieur de Pommerolle, médecin de Son Altesse Royale ;

2° Nicolas Boulle, brodeur ;

3° Pierre Boulle, parrain, le 27 septembre 1654, d’un fils de Charles Dupleix, supposé le frère de Scipion Dupleix, l’historien.

M. de Montaiglon se demande (Archives de l’art français, n° du 15 septembre 1856) s’il est possible de reconnaître, dans l’un de ces trois artisans du nom de Boulle, le père de l’ébéniste de Louis XIV ? Il ne peut être question de Nicolas Boulle, brodeur, puisque nous savons par Mariette et par Orlandi que le père d’André Boulle était ébéniste du roi. Le premier des deux Pierre Boulle nommé dans les actes y est ainsi qualifié. Mais l’acte de mariage de sa dernière fille nous apprend qu’il était déjà mort en 1649, et cette date est bien rapprochée de celle de la naissance d’André. Fût-il possible que cette union si féconde eût, après une trève de onze ans, produit un huitième rejeton, les mêmes registres cités par M. Read en porteraient sans doute la mention. Quant au second Pierre Boulle qui figure comme parrain dans un acte de 1654, nous ne trouvons nulle indication de sa naissance ni de son baptême ; à moins toutefois qu’il ne fût le quatrième enfant de Pierre l’ancien, inscrit le 26 mai 1625, et dont le nom est, par exception, omis dans l’acte [2].

Mais cette date même rend sa paternité impossible. Il est donc plus présumable, selon le sentiment de M. de Montaiglon, qu’André fut, non pas le fils, mais le petit-fils du premier Pierre Boulle, et peut-être le neveu du second. Quant au défaut de son nom sur les registres de l’Église réformée, M. de Montaiglon suppose, non sans raison, qu’André Boulle, qui du moins mourut catholique, comme l’atteste l’acte de son décès inscrit sur les registres de la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois, avait pu être présenté au baptême dans une des églises catholiques de Paris.

Nous trouvons un autre Boulle, né à Marseille, ministre protestant, et plus tard conseiller et historiographe du roi, cité par Colomiès, dans sa Bibliothèque choisie, comme auteur d’une histoire du protestantisme [3].

M. de Montaiglon insiste justement sur l’honorable entourage que font à André Boulle les noms d’artisans habiles groupés dans les actes cités par M. Read : ― Pierre Boulle, ébéniste de Louis XIII, et peut-être de Henri IV ; Guernier, peintre ; Nicolas Boulle, brodeur ; Caillard et Pierre de la Barre, orfèvres, presque tous logés au Louvre. Marie Bahusche, femme de Pierre Boulle, était sœur de Marguerite Bahusche, peintre célèbre, au dire de Baldinucci, qui avait épousé Jacques Bunel, de Blois, premier peintre de Henri IV. André se trouve ainsi rattaché par sa grand’tante à cette illustre famille d’artistes et d’artisans blésois, orfèvres, émailleurs, ébénistes, que le séjour de la cour de France à Blois fit fleurir pendant trois siècles, et dont le plus fameux, Jean Macé, ou Massé, devait ― coïncidence curieuse ― avoir André Boulle pour successeur dans son logement du Louvre.

Voilà donc toute une généalogie artistique acquise à l’ébéniste de Louis XIV. En le supposant petit-fils de Pierre Boulle l’ancien, il héritait de l’expérience de deux générations.

[modifier] II

Le P. Orlandi, contemporain de Boulle, et qui, dans son Abecedario, a donné sur lui les premiers renseignements positifs, nous apprend « qu’il avait reçu

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