Le Loup Et L'Agneau

qui est un animal sans défense, tout doux et peu méchant, crée un effet de compassion et de pitié envers lui.

On remarque facilement la politesse de l’agneau, il est respectueux envers le loup et n’ose pas s’adresser directement à lui, le vouvoyant (« Sire » l.10 ; « Votre Majesté » l.10). Le loup emploi la 2eme personne (« tu la troubles » l.18) et un ton de mépris, ce qui montre un manque de respect de sa part et un signe de l’infériorité de l’agneau. On peut donc affirmer que le loup est supérieur face à l’agneau, physiquement et socialement.

Le loup et l’agneau donnent deux sortes d’argumentation différentes. Le loup ne justifie pas son envie de manger. Il fait preuve de mauvaise fois et trouve des excuses au hasard, tel le mensonge ligne 26 : « On me l’a dit : il faut que je me venge. » Surtout il ne laisse pas répondre l’agneau, il ne lui donne pas le choix et l’emmène sans le laisser débattre sa décision. La mort de l’agneau est considérée comme un jugement sans preuve, une justice pas valable. La Fontaine montre que, malgré le manque d’argument flagrant du loup, c’est lui qui saura s’imposer grâce à son pouvoir.

L’agneau cherche à pousser le loup à réaliser qu’il a tort, il argumente a chaque fois, « Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ? ». L’agneau essaye de convaincre le loup de l’absurdité de ses accusations

L’argumentation sincère mais naïve de l’agneau est brisée par la mauvaise foi du loup, expliquant la morale. La raison du plus fort ne représente donc pas la logique la plus intelligente mais les motifs du plus puissant qui ne sont pas forcément les meilleurs mais qui triomphent à chaque fois. On peut supposer qu’avec la morale de cette fable, « La raison du plus fort est toujours la meilleure », La Fontaine cherche à dénoncer le pouvoir et la justice sous Louis XIV.