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Andromaque

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Mais, il y a également un lien amoureux entre ces deux protagonistes : Andromaque ne partage

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© Éditions Belin/Éditions Gallimard, 2009.

A ndroma qu e

pas l’amour que Pyrrhus lui porte (v. 108-110, p. 25). Un personnage clé est absent : Hermione, cousine d’Oreste, dont ce dernier est amoureux (v. 99, p. 25), et qui est éprise de Pyrrhus (v. 50, p. 23). Le dramaturge ménage des effets de suspens dans ces quatre premières scènes. Précisez quelles questions le spectateur peut être amené à se poser à la fin de l’acte I. Le spectateur est impatient de voir Hermione. Il se demande si Andromaque va accepter de se marier avec Pyrrhus pour sauver son fils. Il ne sait pas quelle attitude va adopter Oreste face à Hermione. Du point de vue de l’intrigue politique, il s’interroge sur la réaction des Grecs après le refus de Pyrrhus de livrer Astyanax.

Les différentes tensions de l’acte I

L’arrivée d’Oreste est fondamentale dans le déclenchement de l’action. Précisez quelle est la mission d’Oreste, quelles sont les stratégies de chaque personnage face à cette arrivée et quels sont les rapports de force instaurés. La mission d’Oreste consiste à enlever Astyanax de la cour de Pyrrhus (v. 91-92, p. 25) et de le livrer aux Grecs pour qu’ils le mettent à mort (v. 169-172, p. 28). Pour éviter de perdre son fils, Andromaque supplie Pyrrhus de le protéger (v. 338-340, p. 35) — ce qui la place bien sûr en position de dépendance face au roi. Ce dernier se sert de la mission d’Oreste pour faire un chantage à Andromaque (v. 293-294, p. 34 et v. 370, p. 35). Quant à Oreste, il a tout intérêt à ce que Pyrrhus refuse de livrer Astyanax, et lui aussi est dépendant des résolutions du roi. Pylade est plus qu’un confident pour Oreste. En vous appuyant sur la scène 1 de l’acte I, analysez les caractéristiques de la relation qui unit les deux personnages. Il s’agit ici d’amitié. Le mot « ami » est employé dès le premier vers. Nous remarquons la manifestation des inquiétudes de Pylade et sa sollicitude envers Oreste (v. 9-24, p. 22).

Pyrrhus, un personnage brutal et galant

Dans la scène 4, Pyrrhus doit faire plier celle qu’il aime, et lui laisse pour cela le choix entre la mort de son fils ou le mariage. Explicitez le chantage qu’il impose à Andromaque. Soit Andromaque accepte d’épouser Pyrrhus, et alors le roi d’Épire protégera Astyanax et entrera en guerre contre les Grecs. Soit Andromaque refuse, et dans ce cas Pyrrhus livrera son fils. Autrement dit elle doit choisir entre son amour maternel et sa fidélité à Hector, son époux défunt. Des tonalités opposées s’enchaînent au fil de la scène 4. Précisez de quelles tonalités il s’agit en montrant que se mêlent les registres de la prière et de la menace. Les propos d’Andromaque sont dominés par le registre pathétique, le ton de la supplication. Mais elle sait aussi avoir recours à l’invective (v. 355-362, p. 36). Pyrrhus de son côté menace, puis promet (de faire la guerre aux Grecs pour sauver Astyanax) et se plaint. Alternent donc dans son discours registre polémique d’une part, registre élégiaque et galant d’autre part. Andromaque cherche à sauver son fils. Étudiez sa stratégie de défense en vous demandant notamment à quels sentiments de son bourreau elle fait appel. Analysez le rythme et le jeu de sonorités du vers 280. Andromaque cherche à toucher Pyrrhus par tous les moyens : en suscitant sa compassion (v. 298, p. 34 et v. 338, p. 35), puis en tentant de montrer qu’il est indigne (v. 305, p. 34), de lui faire honte. Enfin, elle joue sur l’amour de son bourreau en menaçant de se tuer avec son fils si celui-ci est livré aux Grecs (v. 377, p. 37). Le vers 280 a un rythme en 5/3/4, avec effacement des coupes et de la césure qui rend le vers plus fluide, plus allongé. L’allongement est renforcé par l’assonance de la voyelle nasalisée (accentuée trois fois) : ou.

Vers l’oral du Bac p. 40-42

Analyse de la scène 1 de l’acte I, v. 40-80, p. 23-24

© Éditions Belin/Éditions Gallimard, 2009.

☛ Montrer que ce passage participe à l’exposition

Analyse du texte

I. La mise en place de l’intrigue

a. Ces vers nous apportent des informations sur les personnages. En vous appuyant sur les vers 40-43, 50 et 77-78, étudiez les différents liens qui unissent Oreste, Hermione, Pyrrhus et Andromaque. Il faut établir à partir de ces sept vers la « chaîne des mal-aimés » qui caractérise l’intrigue amoureuse dans Andromaque : Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector, son époux défunt.

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A ndroma qu e

b. Durant la guerre de Troie, la Grèce et l’Épire étaient alliées. Relevez les informations qui nous renseignent sur les relations entre la Grèce et l’Épire puis dressez un tableau de la situation politique, c’est-à-dire des rapports entre les deux pays. La Grèce et l’Épire étaient alliées contre les Troyens pendant la guerre. Mais les rapports entre les deux pays se sont tendus, et les alliés d’hier sont prêts à devenir les ennemis d’aujourd’hui : Pyrrhus en effet « élève en sa cour l’ennemi de la Grèce » (v. 70, p. 24), Astyanax, et donne ainsi aux rois troyens la possibilité d’avoir une descendance. c. Racine présente l’ensemble de ces renseignements dans le récit d’Oreste, qui donne à Pylade et au spectateur des informations dont ils ne disposent pas. Montrez que les indications nécessaires à la compréhension de la pièce nous sont apportées de manière naturelle et crédible. Cette exposition est naturelle parce que Pylade n’a plus vu son ami depuis « six mois » (v. 7, p. 21). Il est donc normal qu’il questionne Oreste et que celui-ci lui réponde et, en faisant le récit de sa vie durant cette période, apporte tous les renseignements nécessaires à la compréhension de sa situation, et de l’intrigue de la pièce tout entière. Pylade est en quelque sorte le double du spectateur, et il est amené à se poser les mêmes questions que lui (v. 29-34, p. 22). De plus, comme il a trompé Pylade sur ses sentiments pour Hermione, Oreste est également conduit à révéler le fond de son cœur (v. 39-40 et v. 49-57, p. 23). Cette exposition est donc naturelle et crédible parce qu’elle prend la forme à la fois d’une scène de retrouvailles et d’une scène d’aveu.

II. Le récit tragique d’Oreste

a. Le registre tragique est marqué par la présence du thème de la fatalité, de marques affectives (exclamations, interrogations) et des jeux d’antithèses. Identifiez les procédés caractéristiques du registre tragique mis en œuvre dans ce passage. Le lexique tragique est marqué par les termes : « ennuis » (v. 44, p. 23), « funeste » (v. 45, p. 23), « déplorable » (v. 46, p. 23), « fureur » (v. 47, p. 23) ainsi que par l’anaphore de « tu vis » (v. 40 et v. 43, p. 23) et des jeux de symétrie syntaxique tels que « détestant…/rabaissant… » (v. 55, p. 23). Enfin l’exclamation et l’interrogation au début de la tirade marquent davantage ce registre tragique. b. Aux vers 65-66, Oreste fait remarquer à Pylade que le destin le pousse vers ce qu’il cherche à éviter : « Mais admire avec moi le sort dont la poursuite // Me fit courir alors au piège que j’évite. » Montrez qu’Oreste se présente dans tout le passage comme un héros tragique, en lutte à la fois contre lui-même et contre le destin. Oreste est un héros tragique parce qu’il est divisé, déchiré : il aime Hermione malgré lui et malgré l’amour qu’elle porte à Pyrrhus. Il lutte donc contre sa propre passion et cherche à oublier la jeune femme. Mais, alors même qu’il la fuit et qu’en arrivant en Grèce il est persuadé que l’amour va sortir de son cœur (v. 64, p. 24), il apprend que Pyrrhus dédaigne les charmes d’Hermione, et qu’il a donc l’occasion de la reconquérir… C’est le destin qui le pousse à nouveau vers elle. c. L’enjambement crée souvent un effet de fluidité, de continuité. Commentez l’enjambement des vers 43-44, en montrant que la forme s’adapte ici parfaitement au fond. L’enjambement des vers 43-44 évoque une longue errance de mer en mer, l’effet de fluidité créé renvoie aussi bien au caractère ininterrompu de cette errance qu’à l’idée même de mer, de liquide. Cet effet de continuité est d’ailleurs renforcé par l’absence de coupe au vers 44.

Les trois questions de l’examinateur

Question 1. À quels procédés Racine a-t-il recours pour rendre le récit d’Oreste particulièrement vivant ? Oreste fait participer son interlocuteur (et donc le public, dont Pylade est le relais) au récit, notamment par l’emploi d’adresses directes (impératif du vers 65, p. 24 par exemple) ou celui du pronom de la deuxième personne (v. 40, v. 45 et v. 51, p. 23). Le récit est vivant également grâce à l’usage du présent de narration (notamment v. 67, v. 69, v. 70, p. 24), de la parataxe (v. 60, p. 23), et à la création d’effets de suspense (v. 65-66, p. 24). Question 2. En quoi Oreste est-il un personnage racinien caractéristique, entièrement dominé par sa passion et trahissant ses devoirs

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