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La Paix De Dieu

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ement d’un pouvoir royal faible par l’Eglise (I) et dans un deuxième mouvement la protection des administrés grâce à la paix de Dieu (II).

I) Le renforcement d’un pouvoir royal faible

Pour étudier le renforcement d’un pouvoir royal faible nous verrons la justice du roi (A) ainsi que le nouveau pouvoir avec l’Eglise (B).

A - La justice du roi

Le chroniqueur contemporain qui commente le serment de paix de 1023 indique que « l'état du royaume se dégradait de fond en comble en raison de la faiblesse du roi ». Il est important de rappeler que le roi a perdu son pouvoir malgré lui, à cause de l’immunité qu’il a donné aux seigneurs. Le roi possède donc, au début la dynastie capétienne, un pouvoir extrêmement faible. Le premier texte d’Abbon de Fleury explique la justice du roi et commence par « la justice du roi, c’est de n’opprimer injustement qui que ce soit ». Cette première phrase indique que l’extrait de ce texte parle du roi justicier. Le texte indique plus précisément que le roi doit être le « défenseur des étrangers, des pupilles et des veuves ». On retrouve ici un des devoirs du roi qui a la fonction de protecteur. Le texte dit ensuite que le roi doit « réprimander les vols, punir les adultères.. » Il a ainsi le devoir d’être le correcteur de ceux qui sont dans l’erreur en les réprimandant ou en les punissant, ce qui lui donne un devoir de plus ainsi qu’une certaine puissance. Enfin, le roi doit « défendre les églises, nourrir les pauvres par des aumônes » et « vivre pour Dieu pour tout ». Cette partie indique le rôle du roi envers l’Eglise puisqu’il doit défendre les églises ainsi que nourrir les pauvres par aumône qui est un acte de charité émanant de l’Eglise catholique. La dernière phrase rappelle l’origine du roi et ses obligations envers Dieu par le sâcre qui sont de gouverner par Dieu et pour Dieu.

L’Eglise ne donne pas des devoirs seulement au roi. Elle va donner aux peuples et aux seigneurs des directives quant aux guerres privées et va ainsi prendre une certaine puissance dans le royaume.

B - Un pouvoir nouveau par l’Eglise

Le commentaire du chroniqueur contemporain, clerc de l’église de Cambrai, sur le serment de paix de 1023 indique que « les évêques Béroud de Soissons et Guérin de Beauvais (...) ont pris la décision commune de contraindre tous les hommes à s’engager par serment à observer la paix et la justice ». On voit ici que les évêques et donc l’Eglise prend le pouvoir sur le royaume. En effet, l’Eglise est le seul pouvoir organisé capable de réaction vis-à-vis de la multiplication des guerres privée qui prennent une ampleur telle que des innocents et des civils périssent dans des guerres qui ne les concernent pas. L’Eglise cherche à limiter les guerres grâce à cette paix de Dieu. Elle a pour but de soustraire à la guerre certaines catégories de personnes comme les clercs, les laboureurs, les marchands, les femmes et les enfants. Elle exclu également certaines catégories de biens comme les églises, les monastères, les cimetières, les moulins, les animaux et les instruments agricoles. L’Eglise en instituant cela, suite à différents conciles, cherche à retrouver la paix sur le territoire franc, à éviter de nombreuses guerres privées inutiles et ainsi à protéger les personnes non concernées dans le conflit de périr innocemment. L’Eglise forme donc une réelle puissance face au peuple grâce aux diverses restrictions qu’elle institue dans le royaume à travers la Paix de Dieu. Les ecclésiastiques créent donc un nouveau pouvoir sur les guerres ce qui ne fait qu’augmenter leur puissance dans le royaume.

La paix de Dieu instaurée par l’Eglise redonne au roi certains devoirs comme la justice et la protection envers son peuple ainsi qu’une puissance de l’Eglise quant aux contraintes imposées pour les guerres privées. Mais la paix de Dieu permet aussi une protection très forte pour le peuple et l’Eglise.

La protection des administrés

Pour étudier la protection des administrés nous verrons tout d’abord la protection du peuple (A) et la protection de l’Eglise (B) grâce à la paix de Dieu.

A - La protection du peuple

Le texte d’Abbon de Fleury indique que la paix de Dieu oblige le roi à être « le défenseur des étrangers, des pupilles, des veuves... ». Le texte qui émane du concile de Charroux indique que « si quelqu’un enlève le mouton ou le boeuf ou l’âne ou la vache ou la chèvre ou les porcs de cultivateurs ou pauvres gens de toute sorte qu’il soit anathème ». Enfin, dans le serment de paix par Guérin de 1023, il est dit : « Je n’attaquerais pas le paysan et la paysanne ou les marchands, je ne leur prendrai pas leurs deniers... Ni leur avoir. Je n’attaquerai pas le pèlerin». Ces trois extraits de textes montrent une protection envers le peuple. Différentes catégories de personnes sont cités comme les étrangers, les pupilles, les veuves, les cultivateurs, les paysans, les paysannes ainsi que les pèlerins. Toutes ces catégories de personnes sont protégées dans la paix de Dieu que se soit par les devoirs du roi envers eux ou par le respect de leurs biens par les autres. Ainsi, Les hommes du royaume comme les étrangers, les plus riches comme les plus démunis, les adultes comme les enfants, les laïcs comme les croyants sont protégés contre les conflits privés qui pourraient leur porter atteinte grâce à la paix de Dieu et de ces différents principes. Le roi instaure aussi trois principes visant la protection du peuple. La quarantaine-le-roi permet au roi de désormais autoriser à attaquer les parents de la personne auquel est déclaré le conflit seulement quarante jours après la déclaration de guerre. Il y a ensuite les lettres de sauvegarde qui est une protection spéciale du roi sur la personne et sur les biens du bénéficiaire. Il y a enfin l’asseurement qui est un pacte de non agression. A l’origine il s’agit d’une convention qui est librement consentit par les seigneurs. Puis certains grands seigneurs et surtout le roi vont l’imposer dès lors qu’ils seront sollicités par une partie ou une cause.

Le peuple est donc protégé grâce aux différentes mise en place de principes qui permettent de ne pas les impliquer dans les guerres privées. Hormis le peuple, l’Eglise se protège elle-même de ces conflits pour les ecclésiastiques et les biens lui

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