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Le Collectivisme

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ralisme culturel de 1915, que Kallen développe l’idée que la source d’attachements primaires et fondamentaux est le fait de la similarité intrinsèque entre ceux qui partagent l’héritage culturel transmis par des ancêtres. Cette similarité n’est pas choisie. Quant à l’approche primordialiste à proprement parler, elle est plutôt attribuée aux travaux du sociologue britannique Edward Shils et de l’anthropologue Clifford Geertz.

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Edward Shils, en 1957, dans son article « Primordial, persona, sacred and civil ties » a été le premier a utiliser le terme « primordial » pour dire que l’attachement aux membres de la famille et aux parents. Les liens primordiaux sont dotés d’une signification ineffable que les individus attribuent aux liens du sang et qui ont une force coercitive sur les individus. Ces liens, fortement connotés émotionnellement sont considérés comme des attributs sacrés et sont caractérisés par l’intensité et la solidarité qu’ils suscitent. Cet article publié dans le British Journal of Sociology utilise un langage un peu mystique pour expliquer cela. Clifford Geertz, en 1963 dans son ouvrage Old societies, new states, reprend cette idée et montre que les « attachements primordiaux » dérivent d’un sentiment d’affinité naturelle voire spirituelle et ne dérivent pas des relations sociales. Ces attachements reposent sur des données qui sont intuitivement perçues comme immédiates et naturelles (lien du sang, traits phénotypiques, religion, langue, appartenance régionale). Pour Geertz la primordialité est un donné, mais un donné culturel défend que les liens primordiaux. Ce qui intéresse Geertz, ce sont les modes de loyauté développés par les individus, et ils montrent que ce qu’il appelle les liens primordiaux (ceux qui se traduisent par le parochialisme, le tribalisme, le racialisme) sont plus forts que les autres liens (de classe, partisan, professionnels, syndicats, etc.) et peuvent même concurrencer la nation. Ces liens sont primaires (On naît ethnique, on ne le devient pas !) et sont constitutifs de son identité ethnique (caractéristiques physiques, nom, affiliation tribale ou religieuse). Ces éléments les relient à des ancêtres (une origine biologique présumée) et se transmettent de génération en génération. C’est cet ancrage de l’identité ethnique dans cette parenté élargie qui confère aux attachements ethniques cette force coercitive, cette solidarité comme un devoir moral, cette force des sentiments, des émotions (« les siens »). Un des arguments développé par Geertz pour prouver son point de vue est que les individus ont le désir profond de n’appartenir à aucun autre groupe que leur groupe ethnique. C’est l’identité de groupe « de base », ce n’est pas une identité parmi d’autres. C’est cela le caractère fondamental de l’identité ethnique. Cet attachement est le fait de forces innées, instinctives qui mèneraient à l’identification ethnique, parfois la conscience des sentiments est moins forte mais les liens sont toujours là. Pour Isaacs (1975), cette identité est celle qui répond le mieux aux besoins d’appartenance, d’acceptation des individus. (Il met en garde contre le danger de l’identité ethnique) Les comportements ethnocentriques seraient donc naturels. Le groupe ethnique est considéré comme une réalité : - a-historique - objective - stable - ancienne et « éternelle » - indépendante des relations avec les autres groupes Il se caractérise par une culture distinctive, authentique qui se transmet de génération en génération. Importance de la notion d’héritage culturel, de la transmission culturelle permet de définir l’appartenance véritable, « l’âme authentique » du groupe ethnique dont on peut retracer le passé (mythique) et remonter aux ancêtres originaux (originels). L’objet d’étude des primordialistes est la persistance et la survie des groupes ethniques, avec comme hypothèse la menace de ces derniers par la modernité. La vision idéologique qui soustend cette vision est claire, les groupes ethniques doivent être maintenus et séparés.

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L’assimilation est un processus à étudier, mais aussi à contrer, donc qui viendrait dissoudre le groupe ethnique. Critiques de cette approche D’autres critiques faites par Jack Eller et Reed Coughlnan est liée à trois éléments de cette approche - « Apriorisme ». Dans cette théorie ethnicité est posée comme un a priori et les liens primordiaux sont donnés (culture, groupe, langue) et pré-existent aux interactions sociales. Les primordialistes ne parviennent pas à expliquer la genèse des phénomènes sociaux. - « Ineffabilité ». L’ethnicité est le fait de liens indicibles, indescriptibles, qui contraignent les individus. - « Affectivité ». L’ethnicité comporte une dimension émotionnelle et pour les primordialistes cela renforcerait le caractère naturel, irrésistible, immuable de l’ethnicité. Ils ne montrent pas la genèse de ces attachements émotionnels, ni n’expliquent les mécanismes (culturels) qui génèrent et entretiennent ces sentiments. Les émotions et sentiments pourraient être des constructions sociales et politiques (ex : socialisation au nationalisme..) - « Naturalisme ». Les groupes ethniques sont naturels et les conflits entre groupes ethniques par conséquent inévitables. - le postulat définit l’ethnicité en termes de traits culturels primordiaux qui à leur tour sont utilisés pour expliquer l’ethnicité comme lien primordial (Muga, 1984) - Comment se fait-il qu’il existe des conflits intra-ethniques ? si le groupe ethnique est si primordial que cela, comment se fait-il qu’il peut se dissoudre ? si le lien est ineffable, comment se fait-il que la transmission culturelle est si importante ? dans les cas d’ascendance mixte, quelle ethnicité, quelle culture va être transmise ?

Prises comme théorie générale, elle est proche des théories raciales du siècle passé, mais certains aspects de cette approche de l’ethnicité sont repris par de nombreux auteurs (comme le caractère ineffable, la charge émotionnelle qui lui est liée, dimension fondamentale, aspect essentiel, etc.)

Théories sociobiologique (ethnicité comme extension de la parenté) La sociobiologie est associée à Edward Wilson, Sociobiology : The New Synthesis, (1975) qui tentait une synthèse entre sociologie et biologie. Cet ouvrage a rapidement été critiqué pour son caractère de non –falsifiabilité et son contenu raciste. Toutefois, il a inspiré des sociologues : Charles Murray, The Bell Curve : Intelligence and Class Structure in American Life (1994) qui tentait de faire des liens entre race et intelligence. Dans le domaine de l’ethnicité, un auteur ravit la vedette, c’est Pierre Van den Berghe, d’origine belge avec un de ses derniers ouvrages The Ethnic Phenomenon (1981). Son analyse repose sur le principe d’adaptation globale, de népotisme ou de sélection parentale (proche de la vision de sélection naturelle de Darwin mais la sélection se fait par le biais du lien parental). Le postulat de base est le suivant : la cohésion des sociétés humaines repose sur

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l’intérêt individuel de leurs membres, intérêt qui se mesure en termes de succès reproductif (maximiser le succès reproductif). C’est à travers la reproduction différentielle que se fait l’évolution biologique et pour Van den Berghe, l’évolution sociale. Concrètement, les individus interagissent, entrent en conflit, en compétition, ou coopèrent afin de maximiser leur adaptation individuelle, c’est-à-dire de satisfaire leur intérêt individuel reproductif. Pour les animaux, c’est le paon qui fait le beau, le hurlement à la lune,.. pour les êtres humains cela se fait, principalement, au travers de 3 modes : le népotisme (sélection parentale, il y aurait une tendance naturelle à favoriser des parents, donc des porteurs des mêmes gênes la réciprocité (coopération avec des individus génétiquement éloignés) la coercition (contrainte pour assurer l’efficacité de la coopération) (satisfaction individuelle de la

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On trouve la preuve que cette théorie est juste : reproduction,..) dans la presse people !

Pour Van den Berghe, les bases des relations ethniques et raciales sont à trouver dans les prédispositions génétiques à la sélection parentale (on se conduit de façon égocentrique et ethnocentrique). La parenté est la matrice de base de l’ethnicité. Les sentiments ethniques sont donc aussi le produit de forces sous-jacentes, inconscientes liées à la lutte de nos gènes pour leur reproduction. La société et son organisation sociale est le résultat de la somme des comportements individuels motivés par l’héritage génétique. Pour Van der Berghe, les groupes sociaux basés sur l’ethnicité sont donc plus primordiaux (affaire de sang) que ceux basés sur la classe sociale (doit quand même constater que cela existe) qui n’est qu’une association momentanée (affaire d’argent). Dans cette perspective, la culture ethnique n’est qu’un moyen de maximiser les chances de survie et de reproduction de son propre groupe. Donc elle

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