Lettre A Mon Fils

our parsemée de marguerites et de coquelicots.

Je serai prés de toi. Je me demanderai si ce n’est pas un rêve puis soudain, le paradis s’ouvrira à moi.

J’apercevrai la brume sur les toits, les montagnes, les forêts, les jardins jonchés de fleurs, les animaux gambadant autour de notre belle Provence si minuscule.

Je découvrirai enfin ou tu as choisi de rester.

Nous aurons de longues discussions, toi et moi, assis sur les nuages, près d’un clair de lune. Je te raconterai le manque que tu as laissé. Nous parlerons de tes bêtises. Tu feras la moue pour me charmer, comme avant.

Nous en rigolerons. Je te prendrai dans mes bras, t’étoufferai de mes baisers.

Nous regarderons la terre que nous avons quittée. Nous surveillerons tous ceux que nous avons aimés leur insufflant l’envie de continuer, d’avancer.

Nous ne les lâcherons pas des yeux volant autour d’eux comme des oiseaux invisibles, pour déposer sur leurs épaules ces caresses astrales qui vous font tellement de bien lorsque le chagrin étouffe.

Nous serons tranquilles, main dans la main, à côté des étoiles.

Ce sera un moment magique.

Nous fêterons nos retrouvailles, suspendus à nos ailes d’anges.

Tu me raconteras le programme du paradis. Je boirai à nouveau tes paroles. Je me noierai dans tes yeux émeraude, je toucherai tes longs cils recourbés. Je ne cesserai de te regarder.

J’aurai toute l’éternité pour le faire.

De mon chagrin, la terre entière sera débarrassée. J’aurai vaincu la douleur. Le fait de recommencer ne sera plus une illusion. Je serai en symbiose avec moi-même. Régénérée. Près de toi.

Et puis, boum mon cœur explosera d’amour, libéré d’un Moi trop oppressant.

J’aurais en face de moi mon enfant que je pleure chaque jour.

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