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Communication

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et conflits, Les Éditions Ouvrières, 1983. La Chaleur du foyer, Méridiens-Klincksieck, 1988. La Vie ordinaire, Greco, 1989. La Trame conjugale, analyse du couple par son ligne, Nathan, 1992. Sociologie du couple, Presses Universitaires de France, 1993. Corps de femmes, regards d'hommes, sociologie des seins nus, Nathan, 1995. Faire ou faire-faire ? Famille et services (dir.), Presses Universitaires de Rennes, 1996. Le Cœur à l'ouvrage. Théorie de l'action ménagère, Nathan, 1997. La Femme seule et le Prince charmant, Nathan, 1999. Ego. Pour une sociologie de l'individu, Nathan, 2001. Premier matin. Colin, 2002. L'Invention de soi, 2004.

SOMMAIRE

INTRODUCTION 1. LE RENVERSEMENT DU MODE DE CONSTRUCTION DE L'OBJET 7 11

1. Le débat méthodologique 1.1 L'industrialisation de la sociologie 1.2 L'artisan intellectuel 1.3 Débat méthodologique et débat théorique 1.4 La multiplicité des méthodologies de l'entretien 1.5 L'entretien impersonnel 1.6 L'analyse de surface 2. Une autre façon de produire la théorie 2.1 Qu'est-ce que « construire l'objet » ? 2.2 Théorie et technique 2.3 Le modèle classique 2.4 La rupture progressive 2.5 La sociologie compréhensive 2.6 Théorie et terrain 3. La validité des résultats 3.1 La cible des critiques 3.2 L'incompréhension du renversement 3.3 Les critères de l'évaluation 3.4 Modèle social et modèle sociologique 3.5 Preuve immédiate et à long terme 3.6 La saturation des modèles 3.7 Les instruments complémentaires de validation

2. COMMENCER LE TRAVAIL : RAPIDITÉ, SOUPLESSE, EMPATHIE

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1. Entrer dans le sujet 1.1 La question de départ 1.2 La double fonction des lectures

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Sommaire

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1.3 Le temps des lectures 1.4 La compression de la phase exploratoire 1.5 Le regard sur soi 2. Des instruments évolutifs 2.1 Le plan 2.2 L'échantillon 2.3 La grille 3. La conduite d'entretiens 3.1 Rompre la hiérarchie 3.2 L'enquête dans l'enquête 3.3 L'empathie 3.4 L'engagement 3.5 Un jeu à trois pôles 3.6 Les tactiques 3.7 Une illustration

3. LE STATUT DU MATÉRIAU

1.2 Imprégnation et émotions 1.3 Les fiches 1.4 Deux exemples 2. Le frottement des concepts 2.1 Savoir local et savoir global 2.2 Variations et cas négatifs 2.3 Le matériau pauvre 2.4 L'interprétation 2.5 La vie des concepts 2.6 Le fil 3. Quelques outils 3.1 Les phrases récurrentes 3.2 Les contradictions 3.3 Les contradictions récurrentes 5.TERMINER LE TRAVAIL 1. Le calendrier 1.1 La saturation du modèle 1.2 L'inversion de la posture du chercheur 1.3 L'embellie finale 1.4 Le rangement des fiches 2. L'esthétique de l'objet 2.1 L'art du paquet 2.2 La structure interne 2.3 Le montage 3. L'écriture 3.1 La légèreté 3.2 L'honnêteté 3.3 Le style 3.4 La double audience

CONCLUSION

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1. Pourquoi les gens parlent 1.1 La construction de la réalité 1.2 Une situation expérimentale 1.3 Banaliser l'exceptionnel 1.4 Le rôle de bon élève 1.5 L'envie de parler 2. Vérité et mensonge 2.1 Un reflet déformé du réel ? 2.2 Les jeux d'influence en situation d'entretien 2.3 Les fables de vie 2.4 Les effets de vérité 2.5 Les explications indirectes 2.6 La diversité des contenus

4. LA FABRICATION DE LA THÉORIE

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1. L'investigation du matériau 1.1 Le vrai départ de l'enquête

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Bibliographie

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INTRODUCTION

Malgré des tentatives répétées, l'entretien semble résister à la formalisation méthodologique : dans la pratique il reste fondé sur un savoir-faire artisanal, un art discret du bricolage. Quand une méthode est exposée, c'est sous la forme d'un modèle abstrait, beau mais difficilement applicable. Alors que les manières de faire réellement utilisées se tapissent dans l'ombre, honteuses, comme coupables de ne se sentir guère présentables. L'entretien est d'abord une méthode économique et facile d'accès. Il suffit d'avoir un petit magnétophone, un peu d'audace pour frapper aux portes, de nouer la conversation autour d'un groupe de questions, puis de savoir tirer du « matériau » recueilli des éléments d'information et d'illustration des idées que l'on développe, et le tour est presque joué : les débrouillards se fiant à leur bon sens peuvent parvenir à ficeler une enquête qui ait une allure à peu près honnête. Les problèmes se posent quand ils veulent récidiver et améliorer : ce qui d'emblée apparaissait facile résiste au perfectionnement. Mystère d'autant plus angoissant que l'ombre du jury de maîtrise ou de thèse se profile dans les mauvais rêves : ne sont-ce pas là justement les questions qu'il adore poser ? « Sur quels critères avez-vous construit votre échantillon ? Est-il représentatif ? Qui nous prouve que ce que vous dites est vrai ? » Questions qui ne sont pas toujours les plus pertinentes mais dont on comprend qu'un jury les pose. Car son rôle est d'être le garant du sérieux du travail. Or l'entretien est une méthode qui apparaît molle, justement trop facile d'accès, suspecte a priori. L'apprenti-chercheur ouvre donc des manuels pour perfectionner ses outils. Et il découvre que le moindre sourire de l'enquêteur influence les propos de l'interviewé : tout doit être tellement étudié et contrôlé dans la conduite d'entretien qu'il devient très délicat de parler. Que l'analyse de contenu doit répondre à des règles tellement exigeantes qu'il ne voit pas comment les appliquer. Impressionné, il perd confiance en lui. Conscient de

Introduction

Introduction

la distance qui le sépare du modèle, il est généralement contraint d'adopter un double langage : il dissimule les procédés qui lui ont permis d'avancer dans sa recherche et rédige un beau chapitre de méthodologie avec force citations, pour se protéger des critiques. Cette situation n'est pas saine. Elle tire son origine d'un fait essentiel, qui n'a pas été compris : il n'existe pas une méthode unique de l'entretien mais plusieurs, si différentes entre elles que les instruments qu'elles proposent ont des définitions contradictoires. Les essais de généralisation, aussi compétents soient-ils, ont pour effet de produire de la confusion en lissant ces contradictions. Voilà pourquoi le perfectionnement de la méthode est si difficile. La démarche proposée ici résout la difficulté en ne traitant pas de l'entretien en général mais d'une méthodologie particulière : l'entretien compréhensif. Il s'agit d'une méthode à la fois peu répandue en tant que telle et très proche d'autres méthodes sur de nombreux aspects : elle emprunte beaucoup à des écoles voisines. Elle emprunte d'abord aux diverses techniques de recherche qualitative et empirique, principalement aux techniques ethnologiques de travail avec des informateurs. Mais, et c'est là l'originalité de ce livre, les données qualitatives recueillies in situ sont concentrées dans la parole recueillie sur bande magnétique, qui va devenir l'élément central du dispositif. Elle emprunte donc aussi à la technique habituelle de l'entretien semi-directif. Pourtant, les ethnologues seront déconcertés face à cette méthode qui permet par exemple d'analyser les pratiques en utilisant la parole, et les spécialistes de l'entretien semi-directif seront surpris de constater le grand nombre d'inversions de leurs consignes habituelles (sur la neutralité, l'échantillon, etc.). Situé au croisement d'influences diverses, l'entretien compréhensif constitue en effet une méthode très spécifique, avec une forte cohérence interne. Ce qui a pour effet de construire des frontières avec les courants voisins, malgré leur proximité. La spécificité de l'entretien compréhensif pose le problème de son utilisation : la logique d'ensemble doit être comprise avant que tel ou tel élément soit utilisé séparément, dans l'esprit de la méthode. Cette spécificité pointue m'a également posé un problème pour la rédaction de ce livre en ce qui concerne les illustrations. Il aurait été possible de donner en exemple des

travaux proches. Mais le risque d'approximation et de dilution auraient alors été si grand qu'il aurait été difficile de faire ressortir la cohérence d'ensemble. Il

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