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Presence Divine Phedre

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jouer avec eux. Ils ne sont pas intervenus pour le bien des personnages, malgré que ces derniers aient une confiance infaillible en les maîtres de l’univers. Justement, dans l’acte V, Hippolyte rassure Aricie en lui disant :

« Sur l’équité des dieux osons nous confier :

Ils ont trop d’intérêt à me justifier ;

Et Phèdre, tôt ou tard de son crime punie,

N’en saurait éviter la juste ignominie. »

(V, 1, 1351-1354)

Selon lui, ayant observé d’en haut, les divinités connaissent les véritables coupables et ne laisseront pas des innocents périr à cause de malentendus et de manigances. Finalement, ils finissent par trépasser, maudits par Thésée qui implore Neptune, prouvant ici que les dieux ne sont pas toujours les purs protecteurs de la vérité.

Ensuite, plusieurs personnages ont une relation spéciale avec un dieu dans l’œuvre. Thésée et Neptune sont liés par un lien sanguin supposé, sans compter que ce dernier a vu ses côtes débarrassées de criminels et bandits tous vaincus par Thésée. Au long de la pièce, Thésée répète que Neptune lui doit une faveur :

« Et toi, Neptune, et toi, si jadis mon courage

D’infâmes assassins nettoya ton rivage,

Souviens-toi que pour prix de mes efforts heureux,

Tu promis d’exaucer le premier de mes vœux. »

(IV, 2, 1065-1068)

Thésée implore Neptune de punir son fils de cultiver un amour pour la descendante de ses ennemis jurés. Il a une confiance aveugle en le dieu, ce qui le mènera à sa propre perte lorsqu’il découvrira l’innocence de son fils après qu’il ait péri. Le dieu de la mer crée un monstre marin qui a pour but de tuer Hippolyte. L’ironie dans la mort de ce dernier est qu’après avoir réussi à vaincre la créature, c’est ses propres chevaux qui le traînent lui causant ainsi des blessures fatales. Il faut se rappeler que l’équitation, le sport favori d’Hippolyte, est l’art de Neptune. Sa mort est donc reliée au dieu plus que jamais. En fait, deux des morts sont connectées à cette divinité. Celle d’Hippolyte, et celle d’Oenone :

« Dans la profonde mer Oenone s’est lancée,

On ne sait point d’où part ce dessein furieux,

Et les flots pour jamais l’ont ravie à nos yeux. »

(V, 5, v.1466-1468)

Ici, la personnification des flots nous donne l’impression qu’elle ne s’est pas nécessairement jetée dans la mer d’elle-même mais qu’elle s’est fait emporter par Neptune.

Phèdre, de son côté, a un lien avec la déesse Vénus, mais contrairement à Thésée, elle n’est pas la protégée de la divinité mais plutôt la victime de sa malédiction. En effet, la lignée du Soleil est maudite par la déesse Vénus après qu’elle se vit piégée par l’aïeul de Phèdre. Elle lance donc une malédiction sur le Soleil et ses descendants qui connaîtront de la malchance en amour. Phèdre étant la petite-fille de ce dernier subit donc la haine de la déesse. Phèdre est consciente de son sort et essaie en quelque sorte de se déculpabiliser en nous rappelant que c’est son lien avec Vénus qui la rend amoureuse de son beau-fils :

« Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable

Je péris la dernière et la plus misérable. »

(I, 3, 257-58)

Phèdre évoque sa lignée en parlant de « sang déplorable. »

Elle explique, à la fin de l’acte V, comment son « crime » est l’œuvre de Vénus déchaînant sa rage sur sa lignée :

« Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste »

(V, 7, 1625)

Phèdre avoue à Thésée son amour pour Hippolyte le rendant ainsi innocent. Elle s’explique en lui disant qu’elle est maudite par Vénus et que l’amour incestueux qu’elle ressentait envers son beau-fils n’est que le fruit de la colère de la déesse envers son ancêtre. Bref, Phèdre utilise la malédiction qui l’afflige pour retirer partiellement la responsabilité qu’elle a sur ses actes. Considérant que la malédiction pesant sur Phèdre est étroitement liée au dénouement tragique de la pièce, celle-ci ne peut être entièrement blâmée d’avoir causé multiples morts et catastrophes. On peut conclure malgré la protection des dieux envers certains personnages, ceux-ci auront toujours leurs propres intérêts en priorité, nous conduisant à comprendre que les humains seront toujours perdants.

Finalement, dans la pièce écrite par Racine, on peut observer l’impact du christianisme sur l’œuvre. On sent la présence de péché au cœur de l’intrigue. D’ailleurs, on peut voir par le choix de mots tels que faute, crime, vice etc. (v.1305, 1324, 1353, 1360) que la pièce prend une nouvelle forme de lien avec le sacré. C’est principalement le personnage de Phèdre qui rend ce lien totalement différent. En comparant la Phèdre d’Euripide et la Phèdre de Racine, nous pouvons ainsi remarquer les multiples changements. Euripide nous peignait une Phèdre martyre, victime de son sang maudit par Vénus, tandis que celle de Racine se sent en partie coupable et responsable face à son crime :

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