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Voila

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eurs explicatifs de ces évolutions

1) L’institutionnalisation des conflits.

Aujourd’hui l'institutionnalisation des syndicats eux-mêmes, leur participation à la négociation des accords, parfois ressentie comme éloignée des préoccupations de la base, donnent l'image d'organismes administratifs rigides et peu efficaces. Les syndicats ne sont ainsi plus légitimes dans la défense des intérêts des adhérents.

2) La montée de l'individualisme.

La rationalisation des acteurs progresse, ce qui rend caduc le paradoxe de l’action collective d’Olson : en effet, les acteurs conscients de l’intérêt qu’ils ont d’attendre le résultat de l’action collective renoncent de plus en plus à y participer. Cette rationalisation se complète du repli sur la sphère individuelle qu’anticipait Tocqueville, qui réduit l’intérêt des acteurs pour les affaires collectives.

3) La précarisation des emplois.

Celle-ci nuit à l’intégration des individus dans la vie de l’entreprise, donc diminue l’intérêt pour la défense des intérêts collectifs. De plus, la participation à l’action collective met en péril la pérennité supposée de l’individu dans l’entreprise. Ainsi, seules 2,4 % des personnes ayant un emploi précaire étaient syndiquées en 2006.

C. Vers la fin des conflits de classe, enjeu des conflits sociaux traditionnels

1) Le déclin numérique des ouvriers.

La part des ouvriers dans la population active avoisine les 27 %. De plus, être ouvrier est devenu un échec, et non une fierté comme cela a pu l’être dans la société industrielle. La honte d'être ouvrier fait baisser le sentiment d'appartenance. La mobilité sociale permise par la démocratisation scolaire modifie les valeurs ouvrières : on ne cherche plus à appartenir à cette catégorie, mais à s’élever dans l’échelle sociale, et donc à en sortir.

2) La disparition des « classes sociales ».

La moyennisation de la société rend caduque l’opposition entre les prolétaires et les bourgeois, ce qui met fin à l’interprétation de la société comme une lutte entre les classes sociales (Karl Marx).

Au final, les avancées sociales, obtenues en grande partie grâce à l'intervention des syndicats, ont modifié les conditions de travail et rééquilibré les relations salariales. Si bien qu'aujourd’hui, les conflits changent de forme, d'acteurs et d'objectifs, mais ne disparaissent pas tout à fait. L'action collective se transforme, et on a vu naître, à partir des années 70, ce que l'on nomme les nouveaux mouvements sociaux, « les NMS ».

II. … Et favorisent les transformations de l'action collective

A. Les enjeux de l'action collective ont changé

1) Les nouvelles revendications de la mobilisation collective.

La poursuite de valeurs postmatérialistes (Ronald Inglehart) liée à la satisfaction des besoins essentiels permise par l’accès à la consommation de masse change les revendications, devenues moins matérielles, et plutôt liées au bonheur et au bien-être individuel.

L'émergence des nouveaux mouvements sociaux va de pair avec la multiplication des sources de conflits et la modification des objectifs, plutôt orientés vers la satisfaction hors du travail et le bien-être individuel.

Ex. de NMS : mouvements pour l'égalité hommes/femmes, gay pride, mouvements anti-OGM…

2) Les nouveaux mouvements sociaux modifient la nature de l'action collective.

Un NMS repose sur trois principes : le principe d’identité, d’opposition et de totalité (reprise de la terminologie d’Alain Touraine). Les NMS cherchent à maîtriser le cours de l'histoire, et ont des revendications universelles et non particularistes. On cherche ainsi à modifier, de façon irréversible, la place de tel ou tel groupe d'individus, ou le déroulement de tel ou tel changement politique ou économique (ex. 2002) (À préciser).

Conclusion

À la différence des anciens mouvements sociaux, il ne s'agit plus de trouver sa place dans l'entreprise, mais d'affirmer la sienne dans la société. Et au-delà de l'égalité, il s'agit surtout de reconnaître les différences individuelles et d'acquérir de nouveaux droits. Les NMS donnent aussi une voix aux « sans » (papiers, logement…).

B. De nouveaux acteurs et moyens d'action

1) La naissance de nouveaux acteurs.

Contre la bureaucratisation syndicale naissent les coordinations, locales, dont le pouvoir d'action est limité mais plus radical et plus spontané. Souvent, ce sont des coordinations de métiers, donc différentes des syndicats interbranches, avec des revendications spécifiques aux métiers, donc au plus près des difficultés particulières.

Les nouveaux mouvements sociaux se détachent des institutions traditionnelles, lourdes et difficiles à mobiliser.

2) L'émergence de nouveaux moyens d'action.

Avec le développement des nouvelles technologies, on assiste à la naissance des cybermouvements sociaux : boycotts, hackings de sites en représailles, flash mobs… Internet mobilise à grande échelle et de façon très rapide des groupes de personnes.

De plus, on assiste à une radicalisation des mouvements sociaux : tentes plantées en plein Paris pour défendre le droit au logement, mises en scène sanglantes

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