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Commentaire littéraire "femmes soyez soumises à vos maris"

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Par   •  27 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 132 Mots (5 Pages)  •  971 Vues

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Commentaire littéraire « femmes soyez soumises à vos maris »

« Femmes, soyez soumises à vos maris » est un pamphlet satirique de Voltaire paru en 1766. Cette période, le XVIIIe siècle, est connue sous le nom de Siècle des Lumières. Les Lumières tirent leur nom des philosophes européens du XVIIIe siècle qui combattaient l'ignorance en diffusant les connaissances, promouvant l'individualisme et le libéralisme, s'opposant à l'Église catholique et s'opposant à la royauté et à l'aristocratie, avec comme modèle, l'économie libérale et la monarchie constitutionnelle britannique. Voltaire, de son vrai nom François Marie Arouet est né dans une famille bourgeoise parisienne et a été élevé par des jésuites, avec lesquels il découvre le théâtre et la littérature ancienne. Il fréquentera plus tard les salons parisiens et le milieu libertin.
Dans l'extrait de " Femmes, soyez soumises à vos maris " que nous allons étudier, Voltaire aborde la question de l'inégalité des femmes par rapport aux hommes et de la dépendance des femmes vis-à-vis de leurs maris. L'extrait proposé porte sur un dialogue entre l'Abbé de Châteauneuf et la Maréchale de Grancey, irritée par un verset lu dans l'Épître de Saint-Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris ».
Comment le personnage de Mme de Grancey permet-t-il à Voltaire de donner la parole aux femmes et de diffuser ses idées ?
Par son langage vif et libéré Mme de Grancey incarne idéalement le porte-parole de voltaire dans la diffusion de ses idées, c’est ce que nous aborderons dans la première partie avant de nous concentrer dans la deuxième partie sur le réquisitoire caractéristique des idées de Lumières et comment retrouvons nous Voltaire dans le personnage de madame Grancey.

Dans cet extrait, on peut déjà remarquer que Mme de Grancey adopte un langage vif, on retrouve, par exemple, de nombreuses exclamations qui traduisent son indignation. De plus, ce texte se rapproche plus d’un monologue que d’une conversation. Elle parle comme devant un auditoire en utilisant plusieurs fois le mot « soyez » pour soulever l’indignation d’une foule manifestement absente ce qui ne la dérange pas. Elle ne laisse pas l’Abbé de Châteauneuf parler, mais le submerge de questions, de la ligne 16 à 22, on remarque une accumulation de question auxquelles elle n’attend pas de réponses, « Sommes-nous donc des esclaves ? N’est-ce pas assez qu’un homme, après m'avoir épousée, ait le droit de me donner une maladie de neuf mois, qui quelquefois est mortelle ? N'est-ce pas assez que je mette au jour avec de très grandes douleurs un enfant qui pourra me plaider quand il sera majeur ? ». Ses questions sont rhétoriques, elles servent à affirmer son point de vue et à provoquer l'auditeur sur la situation de la femme au XVIIIe siècle dans son quotidien. On peut donc s’imaginer une certaine virulence ou encore un énervement qui emporte sa parole. Elle utilise un langage très imagé, par exemple quand elle décrit les hommes, elle évoque un « menton couvert d’un vilain poil rude », cette personnification du poil qu’il faut « tondre de fort près », permet de décrédibiliser l’homme en se focalisant sur un détail physique, qu'elle caricature de deux adjectifs négatifs « vilain » et « rude ».

De plus, la Maréchale dit tout ce qu'elle pense sans se soucier du savoir-vivre et des bonnes manières. Elle nous apparaît comme une femme de caractère. Elle n'hésite pas à rappeler les dures réalités de la vie sans chercher à les embellir. Elle parle ainsi de la grossesse comme « maladie de neuf mois qui est quelquefois mortelle », évoque aussi l'accouchement pour « mettre au jour avec de très grandes douleurs un enfant », et conclut sur les menstruations comme « des incommodités très désagréables ». Elle peut être très irrespectueuse et caustique. Ainsi, elle se moque de St. Paul, utilisant des termes qui sont tous associés au mépris qu’elle a pour lui, "j'ai jeté son livre", elle déclare qu'il est "très impoli", dit qu’il est « très difficile à vivre ». Elle ajoute également, « je lui aurais fait voir du pays ».
Elle fait allusion à ses amants en toute légèreté ce qui pourrait être admissible de nos jours mais complètement décalé au XVIIIe siècle, « Nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop tenu ma parole, ni lui la sienne ». On remarque au passage qu’elle accepte les infidélités de son mari. Pour elle, le plus important reste donc la liberté, comme le montre la question de la ligne 16 et l’emploi du terme « esclaves », très fort pour qualifier le sort des femmes.

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