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Périandre de La Bruyère

Analyse sectorielle : Périandre de La Bruyère. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Mai 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 167 Mots (5 Pages)  •  6 607 Vues

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Périandre

La Bruyère est l’auteur des Caractères publiés en 1688. Le sous titre de son unique œuvre est “Les moeurs de ce siècle” et rappelle à quel point le contexte historique est présent dans cette œuvre.

Sous Louis XIV, les changements sociaux sont importants. Les titres de noblesse s’achètent et l’argent joue un rôle essentiel. Le chapitre IV “Des biens de fortune” évoque ces nouveaux riches dont Périandre à la remarque 21 est l’emblème.

Extrait du Chapitre IV Remarque 21 :

On ne peut mieux user de sa fortune que fait Périandre : elle lui donne du rang, du crédit, de l’autorité ; déjà on ne le prie plus d’accorder son amitié, on implore sa protection. Il a commencé par dire de soi-même : un homme de ma sorte ; il passe à dire : un homme de ma qualité ; il se donne pour tel, et il n’y a personne de ceux à qui il prête de l’argent, ou qu’il reçoit à sa table, qui est délicate, qui veuille s’y opposer. Sa demeure est superbe ; un dorique règne dans tous ses dehors ; ce n’est pas une porte, c’est un portique : est-ce la maison d’un particulier ? est-ce un temple ? Le peuple s’y trompe. Il est le seigneur dominant de tout le quartier. C’est lui que l’on envie, et dont on voudrait voir la chute ; c’est lui dont la femme, par son collier de perles, s’est fait des ennemies de toutes les dames du voisinage. Tout se soutient dans cet homme ; rien encore ne se dément dans cette grandeur qu’il a acquise, dont il ne doit rien, qu’il a payée. Que son père, si vieux et si caduc, n'est mort il y a vingt ans et avant qu’il se fît dans le monde aucune mention de Périandre ! Comment pourra-t-il soutenir ces odieuses pancartes qui déchiffrent les conditions et qui souvent font rougir la veuve et les héritiers ? Les supprimera-t-il aux yeux de toute une ville jalouse, maligne, clairvoyante, et aux dépens de mille gens qui veulent absolument aller tenir leur rang à des obsèques ? Veut-on d’ailleurs qu’il fasse de son père un Noble homme, et peut-être un Honorable homme, lui qui est Messire ?

Comment ce portrait révèle-t-il l’envers du décors de cette comédie sociale ?

Le lecteur est spectateur de cette comédie sociale (I, L.1-8), qui se prolonge dans une scène particulièrement agitée (II, L.8-14) mais la fin du texte rappelle que tout est vanité (III, L.14-25).

I- Le lecteur spectateur de cette comédie sociale.

Périandre est l’emblème du parvenu puisque aucune caractéristique physique ne permet d'individualiser ce caractère.

L’individualisation passe notamment par les monosyllabes “on ne peut” “de sa”. Ces monosyllabes mettent en relief “Fortune” et “Périandre”. Périandre n’existe donc que par l’argent.

L’auteur utilise également l’ironie ce qui permet au lecteur de ne pas se fier aux apparences. L’adjectif attribut à la tournure comparative “mieux que” relève de l’ironie.

La polysémie de “fortune” permet au lecteur de comprendre que la chance peut changer de camp. Périandre n’est que momentanément important. Également, la polysémie de “user” signifie utiliser mais aussi détériorer. La chance de Périandre se détériore peu à peu.

L’importance que se donne Périandre ne fait qu’augmenter au fil du temps. Le rythme ternaire marque l'ascension, tandis que le rythme croissant (1 syllabe, puis 2 syllabes puis 4 syllabes) montre l’importance qu’il se donne.

L’adverbe de temps rappelle que la rapidité cache aussi la fragilité de sa fortune.

Périandre aime paraître comme le prouvent les  occurrences de la troisième personne du pluriel. Ce paraître est notamment concrétisé par le changement “un homme de ma sorte” à “un homme de ma qualité”. En effet cela rappelle les nobles, ce que Périandre n’est pas.

Ainsi, le lecteur se moque avec l’auteur de Périandre, dont les rires résonnent dans l’assonance en I “Il…dire…il…dire…qualité…il n’y…qui”

II- Une scène particulièrement animée

L’adjectif attribut “superbe” montre que la richesse et le luxe sont au centre de la société. La parataxe l.8 va critiquer l’excès qui est condamné au XVIIIe siècle.

La demeure de Périandre est donc dans l’ostentation comme en témoigne le verbe "régner". La gradation ascendante “porte” “portique” accentue le ridicule qui est aussi appuyé par la paronomase.

L’apparence domine et suscite la curiosité.

Les questions (L.10) correspondent au discours indirect libre et donc toutes les questions que cette maison suscite dans l’esprit des gens. Cette mise en scène est pour nous montrer à quel point nous sommes dupes des apparences.

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