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Sujet Economie-Préparation de colle-Entraînement à la synthèse

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Par   •  5 Juillet 2021  •  Cours  •  3 263 Mots (14 Pages)  •  424 Vues

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Sujet Economie-Préparation de colle-Entraînement à la synthèse

Effectuez le travail suivant (maison) :

  • Relire la méthodologie de la synthèse sur mon Drive
  • Appliquez à ce sujet l’étape 1 (lecture transversale en une dizaine de minutes, appréhension des grandes idées, circonscription des thématiques, constitution d’un filtre à idées) puis l’étape 2 (lecture détaillée, relevé et reformulation au brouillon des idées-clés… en gardant à l’esprit le résultat de l’étape 1)
  • Début de l’étape 3 pour une présentation en colle : rédaction de l’introduction, du plan et de la conclusion.

Thème : les jeunes face à la crise et le rôle de la formation

Document 1

Une jeunesse en panne d’avenir ?

Christian Baudelot (ENS, CNRS, EHESS) et Roger Establet.

Les vigoureuses protestations qui se sont élevées au printemps 2006 contre le projet gouvernemental du CPE (contrat première embauche) ont eu le grand mérite d’étaler sur la place publique un certain nombre de constats que beaucoup de sociologues avaient établis depuis une quinzaine d’années. Frappée de plein fouet par le ralentissement de la croissance consécutif aux chocs pétroliers des années soixante-dix, la jeunesse a fait les frais de la nouvelle donne économique. Elle a payé le plus lourd tribut aux mutations profondes du marché du travail : chômage, précarité, petits boulots, intensification du travail, flexibilité, le tout sur un fond d’insécurité sociale et professionnelle. Au point que certains ont pu affirmer sans être vraiment démentis par les fait qu’en expérimentant les nouvelles formes d’emploi, la jeunesse avait servi de variable d’ajustement au nouveau contexte économique et social. Repris et scandés dans les rues par les intéressés eux-mêmes, leurs parents et les enseignants, ces constats sociologiques étaient devenus, au printemps 2006, des évidences pour tous. Ils n’en mourraient pas, mais tous étaient atteints ! Longtemps protégés du chômage et de l’insécurité grâce à leurs diplômes, les étudiants avancés n’échappaient plus à la spirale du déclassement. La période s’étendant entre la fin des études et l’installation dans un emploi stable s’allonge inexorablement, au prix d’incertitudes et de frustrations. Les salaires d’embauche sont bas et l’écart se creuse avec les générations précédentes. Le contexte économique et social dans lequel s’inscrivent les jeunes aujourd’hui engendre alors une immense incertitude. Contrairement aux générations précédentes qui, portées par la croissance, pouvaient rationnellement former des projets de carrière, de famille, de résidence, et surtout d’ascension, la jeunesse d’aujourd’hui est en panne d’avenir. Ce message était clairement formulé dans les nombreux cortèges qui ont sillonné la France. Et les parents étaient aussi mobilisés que leurs enfants car il en allait de la transmission entre les générations. (…)

La détérioration de la situation a eu beau se généraliser progressivement à tous les jeunes, le degré d’incertitude face à l’avenir varie fortement selon les différentes fractions de la jeunesse. Si le chômage des jeunes ébranle les bases de l’équilibre social et n’épargne aucun niveau de formation et aucune classe sociale, il serait cependant erroné de lui prêter des vertus égalisatrices. Le ralentissement de la croissance a, au contraire, accru les inégalités dans tous les domaines. Il n’y a donc pas une jeunesse mais différentes fractions de la jeunesse, qui se distinguent non seulement par leurs positions sociales, mais aussi par leurs trajectoires, leurs aspirations et la valeur marchande des capitaux respectifs dont les jeunes ont pu hériter ou qu’ils ont acquis eux-mêmes, dans les domaines scolaire, familial et relationnel. (…)

Ecole : espoirs et désillusions

C’est à l’aune de la formation et du titre scolaire que se mesure aujourd’hui l’essentiel de la valeur d’un homme au moment décisif où il cherche à trouver sa place dans la société. La part croissante occupée par l’institution scolaire dans le placement des individus sur le marché du travail, et, plus largement encore, dans la vie des famille et des individus par l’attribution à chacun d’une valeur scolaire propre, constitue l’une des transformations majeures de la vie sociale depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Diverses raisons expliquent ce fait social de vaste ampleur dont les origines précèdent largement le défi –« 80% de bacheliers à l’an 2000 »- que lancent à l’école les autorités publiques au début des années quatre-vingt. Vivement accéléré par la montée du chômage, ce mouvement plonge ses racines dans les premières années de la croissance. Il s’agissait alors, pour les responsables de la politique économique, de doter le pays d’une force de travail hautement qualifiée, capable de moderniser l’économie française et de rivaliser avec les puissances les plus compétitives. Les modèles japonais et allemands ont persuadé tous les acteurs économiques de la pertinence pratique de la théorie américaine du capital humain. La formation des hommes est à la fois un facteur économique global de croissance et un placement rentable au niveau individuel. Il s’agit dans les deux cas d’un investissement.

Avec les chocs pétroliers s’ajoute la volonté de lutte contre le chômage. C’est à coup sûr la mesure « anticrise » qui a la plus vite convaincu et mobilisé les familles, y compris les plus défavorisées. L’idée juste selon laquelle le niveau du chômage est inversement proportionnel au diplôme s’est rapidement popularisée. Face à la dégradation des conditions d’insertion des jeunes, chacun a compris, dans tous les milieux sociaux, que l’école représentait une planche de salut (…).

La réalité des scolarités et des débouchés professionnels a-t-elle été à la hauteur de ces grandes espérances placées dans l’institution scolaire ? Oui et non.

Oui, parce que la généralisation de la scolarisation à des catégories sociales hier reléguées dans les filières courtes et l’allongement des scolarités n’ont en rien démenti, en moyenne, la rentabilité de ce placement à l’échelle des individus. L’investissement dans les études continuent à rapporter du salaire et de l’emploi.

Non, parce que les aspirations scolaires se sont élevées plus nettement que ne se sont améliorées les scolarités. Et les scolarités se sont développées beaucoup plus fortement que les emplois de cadres supérieurs ou moyens. (…) Les mécanismes qui régissent à la base la réussite scolaire ont pu se desserrer sans changer de nature. Au sommet des pyramides scolaire et sociale, la crise a été sinon conjurée du moins considérablement amortie. Ce sont les jeunes qui se sont engagés dans la compétition scolaire sans disposer des atouts pour s’y tailler une place conforme à leurs aspirations qui se trouvent frappés de plein fouet par la dégradation de l’emploi (…).

Document 2

Capital humain, une révolution ?

Brian Keeley

Direction des Relations extérieures et de la communication de l’OCDE

www.observateurocde.org

Si nous voulons construire des économies compétitives, nous avons besoin d’une révolution du capital humain. (…) L’économiste américain Theodore Schultz en 1961, économiste américain, dans son analyse pionnière du rôle du capital humain dans la croissance économique rejetait l’idée qu’il y ait quoi que ce soit d’humiliant dans la volonté d’investir délibérément sur soi-même – à travers l’éducation et la formation, par exemple – afin de se constituer un « capital » rapportant des rendements à long terme. « En investissant sur eux-mêmes, les individus élargissent l’éventail de leurs possibilités », écrit-il. « C’est un des moyens par lesquels les hommes libres peuvent améliorer leur bien-être. »

Schultz, et de nombreux économistes après lui (tels que Gary Becker), ont contribué à remodeler nos comportements sociaux et politiques. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer un dirigeant s’opposer à l’investissement dans le capital humain. D’après l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair, « Dans l’économie du XXIème siècle, le savoir et le capital humain représentent l’avenir ». À l’autre bout du monde, M. Kevin Rudd, chef de l’opposition en Australie, estime qu’« il est temps d’entreprendre une troisième vague de réforme économique : une révolution du capital humain, une révolution de l’enseignement, une révolution des compétences ». (…)

Pourquoi les révolutions du capital humain et de l’éducation sont-elles ainsi confondues ? En premier lieu, l’enseignement représente un facteur important de la construction du capital humain, même si ce n’est pas le seul. Le contexte social compte également : être né dans une famille aisée accroît généralement le niveau du capital humain, grâce à des résultats scolaires meilleurs et à une meilleure santé. Mais le type de transformation sociale qui pourrait aplanir ces différences serait inacceptable dans la plupart des pays. (…) Ainsi, lorsque les pouvoirs publics tentent de développer le capital humain de leur pays, ils considèrent que le système éducatif – de la scolarité obligatoire jusqu’à l’enseignement supérieur – offre les moyens d’action les plus larges et les plus visibles. (…)

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