Analyse Citizien Kane le prologue

MICHEL Clara                                                                             Esra 2b

Devoir de mise en scène n°1

Citizen Kane : Le Prologue.

Lors du prologue de Citizen Kane, Orson Welles installe une atmosphère qui relève de plusieurs thèmes (solitude,  l’immensité, la richesse, l’impuissance face à la mort) manipulant le spectateur comme si il était au centre de l’action.

Pour cela Welles débute son histoire par un fondu au noir sur un grillage dominé par un écriteau sur lequel est inscrit « No trespassing » ce qui signifie « défense d’entrer ». En effet, ce premier plan n’est pas respecté, la consigne est en train d’être enfreinte car la caméra essaye de dévier la règle en essayant de monter, de gravir le grillage avec son travelling vertical haut. Ce premier plan se poursuit sur un autre grillage différents, puis encore un autre en utilisant à chaque fois un raccord sur le mouvement car le travelling vertical haut ne s’arrête pas, comme si il est infini. À partir du 3ème plan de grillage, nous percevons un autre type de plan grâce au fondu enchainé et le spectateur commence à être en position de « voyeur » car il a brisé les règles et a réussi à franchir les barrières. Dès le fondu au noir annonçant le premier plan, une musique s’impose et devient presque un personnage à part entière tout au long du prologue. En effet, cette musique est angoissante et pesante pour le spectateur, elle le met très mal à l’aise car elle annonce quelque chose d’inquiétant.

Dès le cinquième plan, Orson Welles nous dévoile un « paysage » très sombre enfermé par un portail en premier plan. Ce portail est orné d’un immense K qui nous fait comprendre que nous sommes bien chez M. Kane. Dans ce décor, le spectateur perçoit comme unique source de lumière : une petite fenêtre du manoir présentée en arrière plan faisant contraste avec ce décor noirâtre. Nous retrouverons ce manoir et cette fenêtre allumée du plan 5 au plan 12 inclus. Par la suite, les plans suivants sont des plans fixes qui s’enchainent avec une accumulation de fondus enchainés lents comme un diaporama pour alourdir davantage cette ambiance. Ces fondus enchainés sont tellement lents entre les plans que le spectateur a le temps de percevoir une troisième image comme lors du passage du plan 5 au plan 6 ou on devine les singes avant même de les avoir réellement vus. Ces singes enfermés dans une cage ont l’air inquiets eux aussi, face à cette vallée sombre, ils cherchent eux aussi un moyen de franchir leur barrière. Ces singes sont d’ailleurs un symbole pour montrer à quel point ce Kane était immensément riche et puissant tout comme la grandeur des portails, grillages, un manoir gigantesque et un terrain de golf au pied de celui-ci. Ce manoir est presque lui aussi un personnage à part entière tout au long ces plans car il est omniprésent, il est toujours au centre de l’image, généralement dans le deuxième tiers de l’image et se superpose au plan précédent comme un raccord de forme. Ce manoir est présenté comme très sombre, effrayant et baroque, il rappelle l’idée qu’on se fait d’un château dans les royaumes des contes ou des légendes. Lors du plan 7, le manoir est disposé à l’envers à cause du reflet de l’eau, cela est synonyme d’un présage de mort.