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Art et Moralité

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Par   •  19 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 322 Mots (6 Pages)  •  307 Vues

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Thèse/Antithèse/Synthèse

Intro 232 mots

séparer l’œuvre de l’artiste et séparer l’artiste du citoyen

L’art est omniprésent dans notre monde, il reflète le beau, le moins beau mais tend à rassembler les gens autour de lui. A l’heure actuelle l’art se décompose sous plusieurs formes, la littérature, le cinéma, les peintures, les sculptures et encore tant d’autres. Certaines seront vouées à être oubliées au fur et à mesure du temps tandis que d’autres perdureront et laisseront leur empreinte.
De ce fait il n’est pas forcément envisageable de distinguer l’œuvre de l’artiste tant elle représente sa façon à lui de voir l’art, que ce soit par sa touche personnelle permettant de reconnaître un film à son réalisateur par exemple (Cristopher Nolan) ou par le génie qu’elle représente (La Joconde, de De Vinci).
Le jugement artistique doit être absolument autonome du jugement judiciaire ou moral, ce que Gisèle Sapiro nomme la « position esthète ».
Dans l’optique de rejoindre l’actualité, Roman Polanski, le cinéaste oscarisé et Roman Polanski, le citoyen accusé doivent rester deux personnes différentes. Son art, ses films comme Le Pianiste par exemple, référence dans le monde du cinéma doit être reconnu en tant qu’œuvre d’art et son artiste, le cinéaste et non le citoyen, doit être récompensé pour son don à l’Art.
De même que Polanski nous pouvons prendre l’exemple de Peter Hankle, prix Nobel de littérature qui voit des polémiques ressurgir concernant ses prises de positions politiques locales.
L’art n’existe pas sans son artiste et de ce fait il en est indissociable, Picasso ou encore Dali, l’œuvre perdure sous le nom de son auteur et non sous sa propre forme, une peinture reste une peinture, ce qui la rend unique c’est la touche que lui apporte son créateur.

L’œuvre d’art est l’éthique dans cette partie sont indépendants l’un de l’autre et ne se rencontre pas, l’œuvre ne doit pas être jugée par rapport à son artiste mais par rapport à ce qu’elle est selon Croce.
Dans cette optique l’artiste doit rester artiste, reconnu en tant que tel et répondant de son travail, néanmoins il faut dissocier l’artiste du citoyen, un artiste de grande classe peut s’avérer être un citoyen criminel devant, à ce moment-là, répondre de ses actes.

  1. Non-Séparation de l’œuvre et de l’artiste

De ce fait, la question pouvant être posée concerne la limite entre les deux, entre l’artiste et l’homme, puis entre l’artiste et l’art.
L’homonyme étant le même il est d’usage lorsque l’on entend la sortie d’un film de Polanski de lier le film à l’individu.
Néanmoins, un artiste, un sportif ou encore un grand chirurgien sont des figures d’admiration, des modèles à imiter, des sources d’inspiration. Alors quand Polanski se voit oscarisé pour son dernier long-métrage au su de tous de ses actes immoraux il est d’usage de se demander si le fait de récompenser un individu de la sorte ne reflète pas l’idée d’une tolérance de ses actes.
L’artiste ne doit pas être au-dessus de la loi, il est un citoyen comme un autre, avec une profession comme une autre et doit donc être jugé pénalement de la même façon que tous.

Séparer l’œuvre de l’artiste revient, dans l’esprit commun, à tolérer, voir plus, à récompenser un artiste immoral pour son œuvre. Comme dit précédemment, les individus issus de ce monde professionnel, surmédiatisé et retranscrit sur chacun de nos appareils électroniques, font figure d’idoles.

Selon certaines prises de positions, accepter l’art d’un individu immoral c’est l’absoudre. C’est le cas du mouvement féministe en France qui proclame que récompenser l’œuvre c’est minimiser les actes de son auteur. L’œuvre ne doit, par ailleurs, pas être censurée mais ne doit pas être récompensée. Être un artiste est un métier comme un autre, afin d’user de métaphore nous pouvons imager le fait que l’opinion publique ne dira jamais d’un boulanger accusé de viol « Il a violé une jeune femme mais il fait du très bon pain », il s’agit ici de dire que récompenser l’œuvre de l’artiste revient à le placer au-dessus de l’opinion publique, d’admettre qu’il est supérieur et donc moins sensible à la justice.

L’œuvre et la morale peuvent être liées de deux façons différentes, l’art peut être au-dessus de la morale et donc ne peut être jugée qu’en ce qu’elle est (Wilde), la deuxième hypothèse propose que la morale soit au-dessus de l’œuvre (Tolstoï), cette optique rejoint le combat mené contre Polanski par le mouvement féministe qui voit en l’œuvre et son artiste récompensé une façon de tolérer les agissements immoraux de ce dernier.
L’œuvre ne doit donc pas être séparée de l’artiste tant elle le représente, de plus les récompenses sont administrées à l’œuvre mais par le biais de l’artiste, c’est lui qui reçoit les honneurs et qui, par ce fait, continuent à faire perdurer l’image de modèle de réussite qu’il a.

  1. Mélanger les deux

Afin de ne pas tomber dans le lynchage et/ou dans l’aveuglement il est d’usage de modérer les deux points cités précédemment.
Selon Gisèle Sapiro, sociologue française, une œuvre doit être jugée en ce qu’elle est et récompensée si elle se voit dotée d’une valeur esthétique par les intermédiaires culturels et la critique, par ailleurs, l’artiste et son œuvre peuvent être boycottés par le public, souverain dans ses choix et tant on sait que si l’art ne peut exister sans son artiste ce dernier ne peut exister sans son art.

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