Audit Social En Afrique

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La Confédération des Institutions Financières (CIF) de l’Afrique de l’Ouest est une société coopérative regroupant six très grandes IMF mutualistes dans cinq pays : FCPBBurkina Faso, FECECAM-Bénin, FUCEC-Togo, KAFO JIGINEW-Mali, NYESIGISO-Mali et PAMECASSénégal. Ce mouvement coopératif dessert plus de 2,2 millions de personnes, équivalent à un foyer sur six dans les pays concernés. Depuis fin 2008, la CIF a engagé un processus d’évaluation des performances sociales au niveau des réseaux membres et, à cette fin, a constitué un Groupe de référence composé d’une douzaine de cadres. Ce processus, facilité par CERISE, s’est déroulé sous forme d’une « évaluation par les pairs » à partir de l’outil SPI et a duré une année complète, impliquant la participation de tous les acteurs, des élus des caisses de base à la direction. Les résultats ont été synthétisés dans un rapport social et présentés au Collège des Directeurs de la CIF en octobre 2009. A partir de cette expérience et des résultats accumulés, le Collège des Directeurs a fixé des orientations stratégiques et défini un plan d’actions sur trois années destiné à accompagner l’amélioration des performances sociales au niveau des réseaux-membres. Celui-ci s’articule notamment sur une plus grande ouverture vers les agricultures familiales, les femmes et les publics vulnérables urbains, l’amélioration des services d’épargne, une utilisation plus constructive des excédents et la mise en place de mécanisme de suivi-évaluation des

performances sociales ainsi que d’analyse de l’impact des activités. En Afrique de l’ouest, Entrepreneurs du Monde a facilité des appuis partagés entre plusieurs IMF pour le contrôle de leurs audits sociaux et l’amélioration de la gestion de leurs performances sociales. Ceci a notamment permis à ALIDé au Bénin, AsIEna, LSK et Micro Start au Burkina Faso, ainsi qu’ID-Ghana et VEG au Ghana, de conduire des évaluations SPI en 2010 de façon plus homogène sur la base d’auto-évaluation avec audit externe, suivis d’exercices de planification stratégique. Un atelier de capitalisation de ces expériences est aussi prévu lors de la Rencontre Régionale d’Entrepreneurs du Monde qui aura lieu en septembre 2010 à Cotonou. Au Burkina Faso Aquadev a organisé un atelier de sensibilisation à la Performance Sociale, en collaboration avec l’Unité Technique d’Exécution du Plan d’Action de la

Stratégie Nationale de Microfinance, le FENU et l’Association Professionnelle APIM. Cette rencontre, ouverte à l’ensemble des acteurs du secteur, a rassemblé près de 80 participants, représentant approximativement 50 IMF. L’ONG Aquadev a par ailleurs été active dans l’accompagnement de plusieurs évaluations SPI, telles que Wages au Togo ou ACS au Rwanda. Elle a également contribué avec le Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion à la création à Dakar d’un Mastère Professionnel en Microfinance de haut niveau à destination des cadres et experts africains et qui intègre dans son cursus les notions de gestion des performances sociales. L’AFMIN rassemble les associations professionnelles de tout le continent africain. Elle travaille au renforcement de la transparence des IMF africaines en intégrant dans ses cadres de reporting, en parallèle à des indicateurs actualisés sur les performances financières, un nombre restreint d’indicateurs de performances sociales afin de démontrer l’atteinte, pour le secteur, du double objectif de résultat financier et social. Les formats ont été élaborés et devraient prochainement être testés, avant un éventuel élargissement. En République Démocratique du Congo, le Programme d’Appui aux Initiatives de Développement Economique du Kivu (PAIDEK) rassemble sur un territoire immense, longtemps secoué par la guerre, des agences qui ont connu chacune des trajectoires diverses. Cherchant à harmoniser ses pratiques et sa gouvernance, le PAIDEK a grâce à l’appui du MAIN et de SOS Faim, utilisé SPI pour alimenter sa réflexion pour élaborer une stratégie sociale partagée et des pratiques communes de gestion des performances sociales. Au Bénin, le Consorsium Alafia, association professionnelle des IMF du pays, a réalisé une nouvelle étude des performances sociales et financières de 23 de ses IMF affiliées. Au Mali, l’association professionnelle APIM élabore des formats de reporting simples et facilement interprétables pour donner une vision cohérente des performances sociales du secteur et refléter les priorités des IMF maliennes. Partant de travaux amorcés en 2008 avec la Banque Malienne de Solidarité et la SIDI, l’APIM s’est appuyé en 2010 sur la participation de ses membres et le soutien de Terrafina afin de sélectionner à partir de SPI les indicateurs qui semblaient les plus pertinents dans le contexte malien et de les décliner en tableaux de bords à renseigner de manière régulière par les IMF locales.

à COPEME et soutenue par la SIDI), a réalisé en alliance avec PROMUC (réseau des principales ONG de banques villageoises rurales), des formations sur les performances sociales en vue d’établir un dispositif de contrôle et d’appui à la gestion des performances sociales pour ses affiliées. Enfin, dans ce même pays, la coopérative CIAP a effectué un premier diagnostic de ses performances sociales avec l’appui et la supervision de l’ONG Acting For Life. En Bolivie, l’association professionnelle FINRURAL a coordonné une nouvelle vague d’audits sociaux auprès des 13 principales ONG de microfinance du pays. Par ailleurs, FINRURAL développe un dispositif de formation en ligne présentant les concepts et outils de gestion des performances sociales qui devrait être opérationnel à l’automne. PROFIN poursuit également en Bolivie l’appui aux IMF avec une approche d’accompagnement individualisé des institutions. Cette fondation a développé une gamme de services qui combine l’évaluation externe des performances sociales avec de l’assistance technique en matière de responsabilité sociale et de gestion des performances sociales. Dans ce cadre, SPI fait partie du diagnostic externe qui se réalise au niveau de l’institution et des clients. Cet outil s’intègre également dans le processus d’appui à l’amélioration des pratiques de l’IMF accompagnée. Cette méthodologie a été mise en oeuvre avec des institutions telles que CRECER, PRO MUJER ou Diaconia-FRIF. En Equateur, les discussions entre les IMF et le gouvernement ont été vives, notamment par rapport aux nouveaux cadres de régulation. Mais l’effort de transparence sur les performances sociales mené depuis 2007 par l’association professionnelle RFR (plus de 30 IMF auditées) lui a permis de montrer, données à l’appui, que la contribution de la microfinance au développement ne se résumait pas au taux d’intérêt ou au statut juridique des coopératives. Ces arguments ont aidé RFR à peser pour l’amélioration des normes en préparation. Le gouvernement a par ailleurs repris et adapté l’outil SPI pour soutenir par une politique publique de refinancements bonifiés pour les institutions présentant de bonnes performances sociales. En Amérique Centrale cette thématique est largement reconnue, comme en témoigne le succès du sommet sur la gestion des performances sociales organisé à Managua par ASOMIF, REDCAMIF, ForoLac et MISION. Dans cette région, près de 60 institutions ont réalisé des

Amérique Latine et Caraïbes

Au Pérou, le réseau CIDERURAL rassemble principalement des coopératives d’épargnes et de crédit fortement impliquées en zones rurales avec les organisations de producteurs agricoles. Accompagné par SOS Faim, ce réseau a entrepris un premier diagnostic social de ses membres sur la base de SPI. Celui-ci servira de fondement pour l’élaboration de mécanisme de suivi-évaluation des performances sociales, articulé à un système de refinancement adapté, des mécanismes d’assistance technique et des innovations mutualisées (micro assurance, systèmes de transferts de fonds). Au Pérou également, la coopérative de refinancement FORTALECER (adossée

audits sociaux SPI, le plus souvent accompagnées par Oikocredit, Redcamif ou ForoLac. A la différence des autres pays du continent, la thématique des performances sociales a été reconnue tout récemment en Argentine, au Brésil et en Uruguay. Le fonds d’investissement Oikocredit a joué un rôle important dans cette mise en avant, en accompagnant une dizaine d’institutions partenaires dans le diagnostic et l’analyse de leurs performances sociales. Au Chili, BancoEstado Microempresa a réalisé une analyse de sa stratégie sociale en s’appuyant sur SPI et a par ailleurs actualisé la traduction en espagnol de cet outil. En Colombie, el Banco de Bogotá s’est également servi d’un outil d’audit social pour contribuer à définir son positionnement dans le cadre d’une stratégie de downscaling. On voit ainsi que des banques prennent en compte l’analyse de leurs résultats sociaux. Au Mexique, plusieurs innovations sont à relever, notamment le développement par l’AMUCSS de méthode de suivi d’impact combinant des outils de mesure de la pauvreté, des enquêtes de perception des clients et de données du SIG. Par ailleurs, FEDRURAL s’est vue déléguer par la commission bancaire nationale les fonctions de supervision des IMF rurales. Pour améliorer sa capacité de régulation FEDRURAL a mis au point un dispositif de contrôle financier, institutionnel et social, s’appuyant sur un nombre réduit d’indicateurs clés dérivés de SPI.

d’une assistante