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Citoyennete Et Empire a Rome

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prétends pas me soustraire à la mort. Mais si les accusations dont ces gens me chargent se réduisent à rien, personne n'a le droit de me livrer à leur merci. J'en appelle à l'empereur ! ». Le gouverneur Festus prit alors l'avis de son conseil et répondit : « Tu en appelles à l'empereur : tu iras devant l'empereur. »

Actes des Apôtres, 25, 11-12, fin du r siècle.

Bible de Jérusalem, trad. École biblique et archéologique française de Jérusalem, Les éditions du Cerf, 1998.

1. Quels sont les privilèges juridiques des citoyens ?

2. Quel est le rôle de l'empereur en matière de justice ?

Comme dans l’Athènes antique, être citoyen implique des droits et des devoirs.

La citoyenneté romaine procure un certain nombre de droits :

- Des droits économiques comme le droit de disposer librement de ses biens (vendre, acheter, léguer)

- Des droits juridiques. Dans le domaine judiciaire, le citoyen romain est justiciable devant les seuls magistrats romains et peut, en appel, recourir au jugement de l'empereur.

- Des droits politiques. Seuls les citoyens ont le droit d’être élu et d’avoir accès au cursus honorum (« voie des honneurs »). Les carrières administratives, politiques, juridiques et militaires se déroulent par étapes et mènent aux plus hautes fonctions.

Être citoyen romain, c'est également avoir des obligations :

- devoir fiscal Le citoyen romain ne paye pas le tributum (l'impôt proportionnel à la fortune sur les terres et sur les biens), mais il doit s'acquitter d'autres impôts, notamment les 5 % sur les successions.

- obligation de participer à la vie civique. Il doit en outre participer aux cultes publics parmi lesquels le culte impérial instauré à partir d'Auguste, au début du Ier siècle.

- obligations militaires Enfin, le citoyen romain doit contribuer à la défense de l'Empire en combattant, ou en finançant l'armée.

2) Une citoyenneté romaine peu à peu vidée de son contenu politique

La grande différence avec la citoyenneté athénienne concerne les droits politiques. Sous l'Empire, la citoyenneté romaine est à peu près vidée de son contenu politique.

Les assemblées du peuple, les comices, perdent le rôle législatif, judiciaire et électoral qu'elles possédaient à l'époque de la République. Sous l'Empire, le pouvoir est désormais concentré dans les mains de l'empereur qui nomme aux postes de responsabilité et gouverne avec des collaborateurs choisis par lui. En échange, la paix civile, le pain et les jeux sont censés compenser la perte de pouvoir du citoyen romain.

Les citoyens romains manifestent toutefois leurs opinions. Les nombreux spectacles offerts par l'empereur ou par les notables fortunés, les cérémonies religieuses, sont autant d'occasions pour le peuple d'exprimer son mécontentement ou sa satisfaction.

C'est à l'échelon local que le citoyen romain conserve son rôle politique. En effet, il participe à la vie de sa cité en élisant les magistrats, et en exerçant la charge de conseiller municipal.

3) Une citoyenneté qui ne conduit pas à l’égalité de tous

Exercice 2 : Comment se manifestent les inégalités entre les citoyens ?

Questions :

1) Comment fonctionne le système de la clientèle ? Quels avantages le patron et le client y trouvent-ils ? (document 3)

2) Montrez que la société romaine est une société hiérarchisée (document 2)

3) Relevez au moins deux exemples de différences de peines entre les citoyens (document 4)

Réponse organisée :

A partir de ces 3 documents et de vos connaissances, répondez au sujet.

Tous les citoyens romains partagent des attributs communs. Ils s'identifient par trois noms : le prénom, le nom et le surnom. En outre, ils portent la toge, vêtement inconnu des barbares, symbolisant la citoyenneté et la paix.

Comme à Athènes, de fortes inégalités sociales existent entre les citoyens mais contrairement à Athènes, les citoyens romains ne sont pas tous égaux devant la loi.

Les citoyens se partagent en deux catégories :

- les honestiores (magistrats municipaux, chevaliers et sénateurs, parmi lesquels l'empereur choisit ses conseillers). Les honestiores profitent d'importants privilèges juridiques et participent financièrement à l'embellissement de leur cité. Ils distribuent des bienfaits à leurs concitoyens (doc. 3).

- les humiliores constituent leur clientèle, recherchant leur aide en échange de leur fidélité, notamment lors des élections (doc. 1).

II) … et qui se diffuse de plus en plus largement dans l’Empire.

1) Au début du Ier siècle : une diffusion individuelle et parcimonieuse

A. Le privilège d’être citoyen

« Comme Auguste jugeait important de maintenir le peuple romain sans mélange et intact de toute intrusion de sang étranger […], il ne distribua que chichement le droit de cité romaine […]. A Tibère qui demandait la citoyenneté en faveur d’un Grec de ses clients, il écrivit : “Je ne la lui attribuerai que si vous me démontrez de vive voix à quel point votre demande est justifiée” ; de même, il le refusa à Livie qui sollicitait le droit de cité pour un Gaulois qui payait un impôt, mais il offrit l’immunité fiscale en déclarant : “Il m’est plus facile de soustraire quelque chose au fisc que de brader le privilège de la citoyenneté romaine.” »

Suétone, Auguste, XL, 5-6

« (Claude) raya de la liste des juges et renvoya à sa condition de pérégrin un personnage de rang équestre qui comptait parmi les notables de la province de Grèce mais qui ignorait la langue latine. »

Suétone, Claude, XVI, 4

Questions :

a. Pourquoi d’après ces documents peut-on affirmer qu’un citoyen romain représentait un privilège ?

b. Quel est un des critères indispensables selon Suétone pour obtenir la citoyenneté romaine ?

Aux yeux des autorités romaines, être citoyen romain représentait un privilège auquel tous les pérégrins auraient dû aspirer. On appelait "pérégrins" des individus qui étaient nés libres, qui habitaient l’une des provinces de l’Empire romain, mais qui n’étaient pas citoyens romains.

Ce privilège ne devait pas être bradé, comme l’affirme l’empereur Auguste (27 av. J.-C.-14 apr. J.-C.) dans le premier passage de Suétone rapporté ci-dessus. L’octroi de la citoyenneté devait se justifier par des mérites personnels et par un degré de romanisation suffisant. La maîtrise du latin constituait un critère fondamental pour juger du degré de romanisation d’un individu, ainsi que le montre l’anecdote de Suétone dans laquelle l’empereur Claude (45–54 apr. J.-C.) retire la citoyenneté romaine à un notable grec incompétent en latin.

Cependant, malgré ces réticences à étendre la citoyenneté romaine, dès la fin de la République, des procédures furent mises en place pour permettre à des pérégrins de devenir citoyens romains.

B. Les procédures pour devenir citoyens

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