DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Dom Juan Acte 5 Scene 5 6

Dissertation : Dom Juan Acte 5 Scene 5 6. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 8

s de Dom Juan suivent les passages dans lesquels Don Juan revendique son hypocrisie devant Sganarelle et la met en œuvre face à Don Louis (son père). Par là il s’attaque directement à Dieu.

Dans ce dénouement le divin se manifeste par l’apparition d’un spectre et par la statue du Commandeur tué par Don Juan. Le tragique semble donc dominer mais plusieurs éléments renvoient pas à ce registre, prévisible dès l’acte III, le dénouement se fait longuement attendre et se précipite en deux très courtes scènes : voilà qui est contraire aux règles du dénouement classique où tous les personnages se retrouvent en scène et où le sort de chacun est fixé.

I) Un dénouement attendu mais peu conforme aux règles.

La morale est sauve : Don Juan a été foudroyé.

Il s’agit d’une forme peu classique : tous les personnages ne sont pas réunis sur scène, le sort de chacun est indifférent. Les gens que Don Juan a fréquenté ne vivent que par lui et s’effacent quand il ne pense plus à eux. Seul Sganarelle demeure mais son dernier mot réduit les liens qui l’unissait à Don Juan à une pure relation mercantile (de commerce).

De plus l’intervention du surnaturel et d’utilisation de machines spectaculaires (deus ex machina) ne correspond pas à l’esthétique classique (souci de vraisemblance).

II) Un dénouement ambigu.

La statue du Commandeur est le lien entre Don Juan et Dieu. Dans la version de Tierso di Molina son rôle est plus important. Le diner chez Don Juan a lieu et n’est pas écourté comme il l’est chez Molière, qui, par souci de vraisemblance ne l’a pas traité ce qui accélère encore le dénouement.

Sganarelle qui incarne la conscience de Don Juan essaie encore une fois de raisonner son maître « Ah monsieur jetez vous vite […] ». Scène 5 en vain.

Il est encore une fois dans le contre point comique de cette scène tragique.

Comique de mot à propos du spectre : « Ah monsieur c’est un spectre » et dans la scène finale « Ah mes gages … » rappelant son statut de valet.

Sganarelle conclue sans aucune émotion sur le registre de la comédie, comme pour mieux brouiller les pistes et de rire du dispositif scénique baroque mis en place.

Sganarelle parle au nom de la morale mais au moment du danger il désavoue son maître dont il a été le complice et le double : Don Juan n’est pas plus qu’un employeur indélicat qui part sans payer ses employés. Le comique grinçant survient au milieu du tragique. Le tenant de la morale se disqualifie définitivement notamment aux yeux d’un public noble pour qui parler d’argent est très vulgaire.

Don Juan subit-il une double défaite ? L’exclamation « oh ciel » est arrachée par la douleur physique et dernière parole est « non ».

Toute la puissance du Ciel peut écraser physiquement un homme mais ne peut rien contre la liberté de la conscience.

III) Un dénouement baroque.

Les deux dernières scènes sont très courtes : le dénouement est précipité et baroque (présence du spectre, statue qui entraîne Don Juan dans les enfers, machines lourdes …).

La longue didascalie qui indique les détails de la mort (baroque) de Don Juan l’emmène dans un gouffre infernal. La mise en scène doit montrer cette descente aux enfers (soucis de bienséance, pas de morts sur scène, non respectée). Don Juan est un personnage de tragédie entre terreur et pitié, il refuse de se repentir, ce n’est plus le personnage qui doute et qui aime la vie mais un audacieux suicidaire qui sort de sa condition de mortel. Les « non » du début du dénouement sont relayés par le « oui » qu’il donne calmement en même temps que sa main à la statue du Commandeur en signe d’acceptation de la mort.

I) Un passage tragique

La composition du passage ainsi que son écriture mettent l’accent sur un personnage obstiné dans sa faute. La représentation du spectre en femme rappelle les fautes du libertin. L’absence de tout remord chez Don Juan domine le passage. Dans la scène 5, la possibilité de se repentir est omniprésente, elle apparaît dès le début de la scène : « s’il ne se repent pas ici ». Dans la scène 6 en revanche, « endurcissent au péché », « grâce … que l’on renvoie », insiste sur l’impossibilité du Salut. Don Juan refuse ce qui peut le sauver.

La scène 5 est marquée par deux répliques commençant par le redoublement « non », et par le pronom indéfini « rien ». On observe une opposition entre les termes employés par les apparitions et ceux qu’utilise Don Juan. Le lexique a une connotation religieuse, elle y est dominante : ( répétition de « ciel », « miséricordes », « grâces », « péchés », « se repentir ». Chez Don Juan le vocabulaire renvoie à l’impiété, à la matérialité, on trouve des termes évoquant les sens : l’ouïe « je crois connaître cette voix », la vue « je veux voir », le toucher « je veux éprouver avec mon épée ».

« Je veux » exprime un défi du personnage qui oppose sa volonté humaine à celle du Ciel.

L’ensemble de la scène est marquée par les allusions à la mort puis par la descente de Don Juan en enfer. Le fait que la Statue s’adresse directement à don Juan alors que le spectre parle à la 3ème personne exprime l’immense châtiment. Ce thème de la mort est exprimé à travers le lexique : « perte », « mort funeste ». On observe une gradation, l’expression « mort funeste » est beaucoup plus directe et l’adjectif (funeste) signifie que la mort est une damnation, exprimée par l’embrasement et la chute. L’image du feu est soulignée par la fréquence du lexique dans la didascalie : « feu invisible », « brasier ardent », « tonnerre », « grands éclairs », « grands feux ». La damnation est aussi perceptible par le lexique relatif à la chute « tombé », la terre s’ouvre, « abîme ». Cette mort constitue pour Don Juan un double châtiment (il meurt mais va aussi en enfer) d’une part il est obligé de subir l’éternité alors qu’il vit dans l’instant par son libertinage ensuite cette éternité est douleur, en cela le héros est doublement un héros tragique.

II) Un tragique tempéré :

Selon les règles du XVIIe siècle, la tragédie est nécessairement en vers, les personnages importants sont toujours des nobles et elle utilise constamment une langue soutenue. Bien des éléments ici ne répondent pas à ces impératifs :

La pièce n’est pas en vers, le personnage de Sganarelle appartient par son nom comme par ses fonctions de valet à la comédie. Enfin, le registre de langue n’est pas toujours soutenu : l’emploi de « monsieur » terme de comédie souligne la familiarité de l’expression. Dans l’énumération de la fin de la pièce, on relève de nombreux termes n’appartenant pas au niveau de langue noble de la tragédie « filles séduites », « familles déshonorées », « parents outragés », « femme mise à mal », « mais poussées à bout » ( expressions qui renvoient à

...

Télécharger au format  txt (11.2 Kb)   pdf (102.7 Kb)   docx (9.9 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com