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Faire Son Devoir Est Ce Là Toute La Morale ?

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devoir de sorte que celui qui agirait conformément à son devoir serait toujours juste ? Ou bien la morale excède-t-elle les limites de la simple obéissance au devoir pour se jouer dans le registre d’une volonté ? Car sans critères objectifs, cette volonté risque de n’être qu’une opinion, qu’un sentiment du juste subjectif et variable. Par conséquent la morale ne doit-elle pas malgré tout toujours s’appuyer sur l’objectivité du devoir ?

I. La moralité comme condition du devoir

1. La notion de devoir

Le verbe devoir désigne l’absence de choix ou encore la nécessité, par exemple :

• On doit manger pour vivre → manger est une nécessité vital, on n’a pas le choix, si on veut vivre il faut manger.

• 2 et 2 doivent faire 4 → il est impossible que 2 et 2 ne fassent pas 4, c’est un nécessité logique.

(→ repère : nécessaire / contingent / possible)

Le devoir suggère le pouvoir de choisir donc c’est une forme de liberté que les animaux n’ont pas, parler du devoir d’un animal n’a aucun sens, on ne dit pas qu’un animal a le devoir de chasser car celui-ci est soumis au déterminisme de ses instincts. Le devoir n’existe que quand il est possible d’agir autrement, d’agir contre ce que la règle prescrit.

On doit cependant distinguer le devoir de la contrainte, la contrainte suppose quelque chose qui impose d’agir d’une façon non voulue ou qui empêche d’agir de façon voulue, elle va contre la volonté. C’est la force, la violence qui rendent la contrainte effective ou en tout cas la peur de la violence et cette peur de la violence fait que l’on se soumet à autre chose que sa volonté.

De façon plus positive, on est contraint d’obéir aux lois, notamment par la crainte des peines en cas d’acte illégal, mais la contrainte n’est pas toujours mauvaise parce qu’elle vise à protéger le bien commun, l’intérêt général, contre les velléités de l’égoïsme, contre la faiblesse de la volonté appelée acratie (c’est voir ce qui bon et faire ce qui est mal).

Au contraire de la contrainte, il y a l’obligation, c’est la soumission volontaire à une règles, une norme ou une autre volonté que la sienne parce qu’on se représente par la raison cette règle, cette volonté comme quelque chose de bon. Autrement dit l’obligation représente ici un devoir (→ repère : obligation / contrainte).

2. La morale comme condition du devoir

Le devoir suppose trois éléments : la liberté, la volonté et la rationalité. La liberté car le devoir requière la possibilité de choisir. La volonté car le devoir suppose ce qu’on peut appeler la capacité de choir, c'est-à-dire la capacité de délibérer au sujet des fins et es moyens : on est dans une activité de l’intelligence qui détermine à la fois les critères qui permettent de juger les actions possibles et qui détermine aussi selon ces critères, l’action la meilleure. On remarque que la volonté se distingue de désir : le désir est immédiat, spontané, la volonté et déterminée par la raison. On est dans une activité d’ordre théorique mais à des fins pratiques, on est dans un usage pratique de l’intelligence (→ repère : en théorie / en pratique). La rationalité c’est ce qui confère à la délibération une portée universelle car tous les hommes possèdent la raison, elle est une faculté universelle et par conséquent les délibérations rationnelles sont un droit que tous les hommes peuvent partager. La rationalité permet d’établir des règles objectives dons des devoirs objectifs.

La morale consiste précisément en la capacité de l’homme à déterminer sa volonté par une réflexion rationnelle, à choisir une forme supérieur de bien. La moralité c’est bien la condition du devoir quand on considère le devoir comme l’obligation. C’est parce que l’homme est un être moral qu’il peut faire son devoir, c'est-à-dire agir selon les prescriptions de sa raison pratique quand elle lui ordonne d’agir selon ce qui est bien pout tous.

Si la morale était la condition tout devoir alors il suffirait de faire son devoir pour être moral, mais les devoirs ne sont pas tous des obligations d’ordre morale, par exemple le devoir relatif à une fonction qui ne vie pas le bien, il relève d’un règlement qui vise l’efficacité avant la moralité, tel le devoir du soldat qui fait la guerre pour protéger son pays. Or une telle action n’est pas morale, elle n’est pas faite pour le bien universel, ainsi il ne suffit pas toujours de faire son devoir pour être moral.

Alors qu’est que la morale si elle n’est pas l’obéissance au devoir ?

II . Agir moralement n’est pas seulement faire sont devoir

1. La nature de l’action morale est supérieure à celle du devoir même moral

Le devoir est à la fois plus accessible et plus pragmatique que la morale. Le devoir désigne de façon générale une manière d’agir qui convient avec des règles et des circonstances réelles. Ces circonstances réelles peuvent être par exemple es fonctions sociales, les mœurs, les lois positives… On parle pour la fonction sociale du devoir des soldats, des médecins, pour les mœurs des devoirs de politesse, pour les lois des devoir du citoyen.

L’existence des devoirs permet le bon fonctionnement de la société en général ou d’un groupe en particulier par la résultante des régulations interindividuels grâce aux règles objectives du devoir.

Le devoir vise l’ordre et non la justice, il peut exiger une action non morale voir une action immorale.

Dans le devoir il y a une simple obéissance aux règles, le devoir est plus pragmatique puisqu’il vie plus l’ordre que la justice.

L’action morale a pour seule fin le bien et ce indépendamment des circonstances particulière. Etre moral c’est viser quelque chose de plus élevé, de plus absolu que la réalité politique, que l’ordre social (on vise le bien commun à tous, le bien universel, absolu), c’est viser une action parfaitement altruiste et bonne, à la hauteur de la dignité humaine. Etre moral par conséquent c’est s’efforcer d’agir selon le bien universel, et non pas seulement d’agir de façon efficace, convenable ou correcte.

Par conséquent faire son devoir suppose l’obéissance à des règles éventuellement morales, tandis que l’action morale suggère un sentiment de la valeur des autres et de soi-même : c’est le sentiment de respect.

2. Le rapport entre le respect et la morale

Kant, Fondement de la métaphysique des mœurs

Les mœurs renvoient à l’action morale effectuée, méta signifie : ce qui est au dessus.

• Kant fait la distinction entre d’un côté l’action faite par devoir qui seule est morale et l’action conforme au devoir. Cette action conforme aux devoir n’est pas morale. Prenons l’exemple d’un débitant face à un jeune garçon inexpérimenté (qui n’a aucune connaissance de la valeur marchande), le débitant pourrait le voler sans qu’il s’en aperçoive mais il ne le fait pas : il agit de façon honnête, c’est une action conforme au devoir moral mais on dit qu’elle n’est pas faite par devoir parce qu’elle est faite par intérêt. On ne peut pas dire que c’est par sens moral que le débitant agit, si son intérêt venait à changer, son action pourrait devenir plus malhonnête. De façon plus générale pour Kant une action même conforme au devoir moral n’est pas morale si elle est déterminée par un intérêt, un désir ou un sentiment.

• L’action faite par devoir est la seule action

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