DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Histoire Des Batailles

Rapports de Stage : Histoire Des Batailles. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 36

veraineté ottomane avant d’être annexée par l’empire russe en 1783. La péninsule fait actuellement partie de l’ Ukraine.

Les différentes puissances qui ont occupé la région ont donc entrepris de fortifier la ville et le port, que les Russes ne tarderont pas à transformer en une importante base navale.

Aussi, pendant la deuxième moitié du XIX ° siècle, alors que la question d'orient désignant l'ensemble des problèmes liés aux ambitions européennes en Méditerranée orientale est à l'ordre du jour, Sébastopol va être un objectif tout désigné pour mettre un terme aux prétentions russes dans la région. Sébastopol fera donc l'objet d'un siège qui va débuter en octobre 1854 et ne prendra fin qu'en septembre de l'année suivante.

Il serait donc intéressant de s'interroger sur le cadre, le déroulement et les enseignements du célèbre siège de Sébastopol.

IDEE MAITRESSE

La volonté de la Russie de s'imposer en Méditerranée orientale au détriment de l'empire ottoman décadent, soulève l'hostilité de l'Angleterre et de la France et aboutit à une longue et coûteuse confrontation autour du port russe de Sébastopol, dont le siège par les forces alliés pendant onze mois aura été riche en enseignements, sur le plan de l'emploi des forces navales et terrestres.

PREMIERE PARTIE:

La querelle des lieux saints, déclenchée dans un contexte de déclin de l’empire ottoman, a été pour les Russes, l’occasion de faire valoir leur suprématie dans la région ce qui a soulevé l’hostilité de la France et de l’Angleterre et débouché sur la confrontation en Crimée.

L’affaire des lieux saints, un prétexte pour les Russes afin de précipiter le démantèlement de l’empire ottoman en déclin .

Amorcé depuis plusieurs siècles, le déclin de la puissance ottomane a engendré au cours de la première moitié du XIX° siècle de nouveaux rapports de force qui vont menacer sérieusement la stabilité dans la région des Balkans et de la mer noire.

La Russie de Nicolas 1er se voyait comme la puissance la mieux placée pour tirer profit de la nouvelle situation . Comptant parmi les rares puissances européennes de l’époque qui ont échappé aux mouvements révolutionnaires qui avaient secoué l’Europe en 1848, et ayant même joué un rôle important dans la répression de ces mouvements dans les pays voisins, La Russie a cru pouvoir jouer le rôle de gendarme de la région. En effet le Tsar Nicolas 1er avait le sentiment que la puissance russe était prépondérante et que par conséquent, la Russie était l’héritier légitime de l’empire ottoman décadent dans les Balkans et la région de la mer noire. Aussi, en 1853 proposa-t-il à l’Angleterre un plan de partage des dépouilles de ce qu’il qualifiait de « l’homme malade » , avant disait-il que l’éclatement ne se fasse à leurs dépens . Selon ce plan, les provinces danubiennes qui comprenaient la Moldavie , la Valachie et la Bulgarie passeraient sous protectorat russe. L’Egypte et la Crête reviendraient à l’Angleterre . Aussi, dans l’esprit du Tsar , il ne s’agissait pas d’attendre la dissolution de l’empire ottoman mais de la provoquer. La question des lieux saints en sera le prétexte idéal.

Cette affaire, avait pour origine la rivalité entre moines catholiques et moines orthodoxes pour la surveillance des églises de Bethléem et de Jérusalem. La France réclamait aux ottomans que cette garde reste comme elle l’a été traditionnellement sous la responsabilité des catholiques. Le parti catholique de France qui avait appuyé le nouveau régime de Napoléon III, était bien placé pour pousser ce dernier à l’intransigeance dans l’affaire. De l’autre côté, le Tsar Nicolas 1er , qui se posait en protecteur historique et légitime des orthodoxes voyait mal l’influence française qu’il qualifiait de protectorat sur les lieux saints.

Soumis aux pressions des Français et aux menaces a peine voilées des Russes, le Sultan Abdoul Mejid , n’a pas été en mesure de trancher, et en faisant des promesses aux uns et aux autres , il n’a fait que compliquer la situation. Le Tsar adopta alors une attitude menaçante, et en février 1853 , il dépêcha un ambassadeur spécial a Constantinople, son ministre de la marine, escorté par plusieurs Généraux. Le prince Amiral Menchikoff est venu officiellement réclamer le protectorat des orthodoxes et proposer l’alliance russe, mais le but inavoué du Tsar était en fait la création d’une zone d’influence russe sur l’ensemble des Balkans. En effet, en même temps les troupes du Tsar sont massées au sud de l’empire.

Soutenu par la France et l’Angleterre , le Sultan refuse de s’engager par un traité qui « compromettrait son indépendance et sa souveraineté » . Le Tsar déclara alors : « je sens sur ma joue les cinq doigts du Sultan » et en Juillet 1853 faisait entrer son armée dans les principautés danubiennes . L’invasion de ses principautés accéléra la crise, et le 04 octobre 1853 sous la pression des rues de Constantinople , le Sultan Abdoul-Mejid déclara la guerre à la Russie.

La France et l’Angleterre qui avaient envoyé des escadres près des Dardanelles avant même cette déclaration de guerre sentaient l’heure venir pour adresser un signal fort au Tsar.

Formation d’une coalition européenne contre les ambitions russes et pour l’intégrité de l’empire ottoman.

Les puissances européennes de l’époque, en particulier l’Angleterre et la France, mais aussi dans une moindre mesure l’Autriche étaient hostiles à la politique russe vis-à-vis de l’empire ottoman. En effet, elles étaient bien conscientes que la protection des chrétiens orthodoxes de cet empire n’était qu’un prétexte. Les objectifs de Nicolas 1er étaient beaucoup plus ambitieux . C’était la domination de la région des Balkans et de la mer noire , et surtout , le contrôle de ses portes que sont les détroits du Bosphore et les Dardanelles, pour s’assurer « qu’aucune puissance 0 occidentale ne prendrait les clefs de Constantinople », déclaration faite par le représentant russe à la conférence de Vienne qui allait se tenir en janvier 1855 pour mettre fin à la guerre de Crimée .

Face aux ambitions russes , l’Angleterre, qui avait dans la région un commerce important et des voies de communication à défendre, se présentait comme le défenseur de l’intégrité ottomane . Son dynamique et habile ambassadeur à Constantinople, Sir Stratford De Redcliffe surnommé « le Sultan anglais » était très écouté par le Sultan Abdoul-Mejid à qui il prônait la fermeté vis-à-vis des Russes .

Quant à la France, elle n’avait apparemment pas d’ambitions territoriales immédiates à l’est de la Méditerranée , mais elle aspirait à demeurer la protectrice des catholiques de l’empire ottoman et avait une influence culturelle et économique dans la région. Les deux grandes puissances occidentales estimaient que la guerre russo-turque aboutirait à la dislocation de l’empire ottoman et à la création d’une zone d’influence russe dans les Balkans et en Méditerranée orientale, ce qui remettrait dangereusement en cause l’équilibre européen. Cependant on hésitait à en venir aux armes . L’armée ottomane n’était pas prête , l’Angleterre ne pouvait rien sans le concours de la France où Napoléon III faisait des efforts pour séparer le conflit franco-russe sur les lieux saints du conflit européano-russe crée par les ambitions du Tsar. Des tentatives sont entreprises pour aboutir à un armistice dans la confrontation entre Russes et Ottomans . Mais lorsqu’en novembre 1853, les Russes détruisirent entièrement la flotte turque concentrée à Sinope sur la côte sud de la mer noire l’événement eu un grand effet en France et en Angleterre qui envoyèrent leurs escadres à Constantinople pour protéger cette ville.

Estimant que « l’honneur de la Russie est compromis », le Tsar rompt ses relations avec les deux grandes puissances occidentales. Celles-ci signent en mars 1854 un traité d’alliance avec la Turquie et adressent un ultimatum à Nicolas 1er le sommant d’évacuer les principautés danubiennes. Faute de réponse, elles lui déclarent la guerre le 27 mars 1854 et dirigent leurs corps expéditionnaires vers la région.

Le débarquement à l’ouest de la mer noire puis en Crimée dans un contexte marqué par les tergiversations diplomatiques et l’improvisation dans les opérations militaires.

En effet, bien que le temps n’eut pas manqué, les dispositions nécessaires en vue d’opérations militaires lointaines n’avaient pas été prises et le départ des corps expéditionnaires anglais et français prit l’allure d’une improvisation désordonnée. La première difficulté à laquelle se heurtèrent les alliés était le choix d’un terrain d’attaque efficace. Où frapper le colosse avec lequel les deux grandes puissances n’avaient pas de frontières communes ? elles décidèrent de le chasser des principautés danubiennes.

Aussi, en mai 1854 20.000 Anglais sous le commandement de lord Raglan et 30.000 Français sous les ordres du Maréchal Saint

...

Télécharger au format  txt (51.5 Kb)   pdf (345.7 Kb)   docx (26.9 Kb)  
Voir 35 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com