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La Demande De Monnaie Dans Les Pays De La Zone Franc Africaine Albert Ondo Ossa*

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runningof the monetary policy.

Mots clés : zone franc africaine, demande de monnaie, politique monétaire, agrégat cible, objectif intermédiaire, objectif final, masse monétaire, taux d’intérêt, revenu, inflation, anticipation, banque centrale.

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Albert ONDO OSSA est Agrégé des Facultés de Sciences Economiques et de Gestion, il est Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Libreville et Directeur du Laboratoire d’Economie Appliquée

4 INTRODUCTION

Albert ONDO OSSA

’existence d’une fonction agrégée de demande de monnaie liant les encaisses (nominales ou réelles), d’un côté, un indicateur d’activité (le revenu) et le taux d’intérêt, de l’autre, a donné lieu à de nombreux développements (LAIDLER, 1993 ; GOUX, 2000) (1). Elle constitue le principal fondement théorique des politiques monétaires qui utilisent un agrégat de monnaie comme objectif intermédiaire. Elle apparaît également comme la proposition centrale des modèles monétaristes fondés sur l’existence d’une fonction stable, à long terme, de demande d’encaisses réelles (FRIEDMAN, 1956). Elle représente enfin un élément d’analyse important pour la Nouvelle Ecole Classique (SARGENT et WALLACE, 1975 ; BARRO, 1993), ainsi que pour certaines variantes de la Nouvelle Ecole Keynésienne (MANKIW, 1992 ; SNOWDON, VANE et WYNARCZYK, 1997). Concernant le premier point, la référence à un agrégat de masse monétaire en vue de la conduite de la politique monétaire présente un double avantage : - renseigner sur la nature (monétaire ou réelle) des chocs qui affectent une économie ; - apprécier l’ampleur de ces chocs, de manière à aider la banque centrale dans la conduite de la politique monétaire (2). S’agissant de l’existence d’une fonction agrégée de demande de monnaie et celle connexe de sa stabilité (3), elles ont fait l’objet de nombreuses publications au cours des années 80 et sont toujours d’actualité (LÜTKEPOHL et WOLTERS, 1999). L’utilisation d’un agrégat de monnaie comme objectif intermédiaire dépend, en partie, de la stabilité de la relation qui le lie au revenu et au taux d’intérêt. Quant au dernier aspect, relatif à l’importance des anticipations, il prend en compte les multiples raisons qui peuvent amener les banques centrales à annoncer leurs objectifs quantitatifs de croissance (CHIRAQUI, 1990), entre autres : - le constat que les taux d’intérêt nominaux constituent un guide imparfait de la politique monétaire en période d’inflation rapide ; - la nécessité d’introduire une plus grande flexibilité dans la modification des taux d’intérêt ; - la nécessité de formuler des objectifs monétaires, qui dépend naturellement de la stabilité de la fonction de demande de monnaie. Deux préoccupations apparaissent alors essentielles : la détermination des objectifs prioritaires de la politique

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monétaire, d’une part, la façon dont les banques centrales peuvent les atteindre, d’autre part. Si de nombreux auteurs s’accordent à reconnaître la stabilité des prix comme le principal objectif de la politique monétaire, les opinions divergent quant à la manière d’y parvenir et, plus encore, sur la façon de traduire quantitativement un tel objectif, à propos duquel deux thèses s’affrontent (4) : 1°) la première soutient que les banques centrales doivent ramener le taux d’inflation à zéro ; 2°) la seconde prône la stabilisation de l’inflation à un niveau relativement bas. L’annonce par les banques centrales de leurs objectifs répond donc principalement à un souci de crédibilité, afin de peser sur les anticipations inflationnistes. Malheureusement, à cause de la difficulté qu’elles éprouvent à identifier un agrégat monétaire représentatif (ou toute autre variable nominale) susceptible de guider la conduite de la politique monétaire, les banques centrales se trouvent face à un dilemme : - afficher des objectifs monétaires et courir le risque de perdre de leur crédibilité ; - ne pas révéler leurs intentions et provoquer dans le public une mauvaise perception ou une interprétation erronée de la politique suivie. Le choix final dépend de la capacité des autorités monétaires à identifier une relation stable entre l’agrégat de monnaie choisi comme objectif et le produit nominal ou les prix. Il dépend également de leur aptitude à corriger, ou à défaut, à justifier tout dépassement d’objectif, afin d’éviter que cela n’engendre des comportements inflationnistes. Et c’est là tout l’intérêt que revêt, pour une économie, l’étude de la demande de monnaie. Etant donné que la mise en place de l’euro fiduciaire va influencer la conduite de la politique monétaire dans les pays de la zone franc africaine (ZFA) (5), la présente réflexion vise à mettre en évidence l’existence ou non en ZFA d’une relation simple entre demande de monnaie et revenu, d’une part, entre demande de monnaie et taux d’intérêt, d’autre part (STIGLITZ, 2000) (6). De manière plus systématique, il s’agit de rechercher si les deux banques centrales, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), ont ou non intérêt à préserver en permanence la stabilité des prix à moyen terme, plutôt que de corriger systématiquement l’instabilité conjoncturelle de la production et de l’emploi. Ce qui revient à utiliser la politique monétaire comme instrument de réglage de l’activité économique à court

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terme, au risque de perturber les anticipations du secteur privé. Une telle approche nécessite une bonne connaissance des comportements de demande de monnaie nationaux, qui constituent un rouage essentiel des mécanismes de transmission de la politique monétaire à l’intérieur de la zone et qui peuvent être à l’origine de certaines asymétries, d’une part, de l’évolution de l’ensemble de la ZFA largement influencée par l’action des deux banques centrales, d’autre part. Or, étudier les comportements de demande de monnaie dans la ZFA conduit nécessairement à préciser le rôle de la monnaie dans la réalisation de l’équilibre macroéconomique en prenant appui sur la distinction entre « monnaie endogène » (ou monnaie active) et « monnaie passive ». En effet, si on accepte l’idée d’une monnaie active, l’analyse des comportements nationaux de demande de monnaie devient intéressante, car la mise en évidence de différences importantes dans ces comportements signifie que la politique monétaire commune a des effets différents dans les pays membres, en raison notamment de la diversité des mécanismes de transmission et des différences observées dans les structures financières nationales (BORDES, CHEVROUSEVERAC, MARIMATOU, 2001). Nous sommes ainsi donc porté à rechercher si l’affirmation selon laquelle, en changes fixes, la politique monétaire perd toute son efficacité est remise en cause en ZFA. Il s’agit également de voir comment les deux banques centrales peuvent à l’avenir formuler leur politique, autrement dit déterminer les variables susceptibles de leur servir de guide pour la conduite de la politique monétaire (7). A cet effet, nous présenterons, dans un premier temps, le modèle de détermination de la demande de monnaie en ZFA avant de procéder, dans un second temps, à son estimation. I- LE

MODELE DE DETERMINATION DE LA DEMANDE DE MONNAIE EN ZONE FRANC AFRICAINE

Est-il possible de mettre en évidence, en ZFA, des comportements de demande de monnaie stables à long terme ? Ces comportements préjugent-ils ou non de l’efficacité de la politique monétaire commune ? Présentent-ils des similitudes ou observe-t-on, d’un pays à l’autre, des différences significatives ? C’est à ces questions que se propose de répondre le modèle de détermination de la demande de monnaie en ZFA, dont la spécification nécessite au préalable de justifier les différentes variables utilisées.

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I.1- Les différentes variables du modèle La politique monétaire doit privilégier l’observation d’une ou de plusieurs variables quantitatives susceptibles de renseigner, de manière préventive, sur l’existence de tensions inflationnistes. Ce qui conduit au choix de l’agrégat monétaire cible, d’une part, des variables explicatives appropriées, d’autre part. a- le choix d’un agrégat monétaire Les principales composantes de la masse monétaire en ZFA sont : la monnaie fiduciaire, la monnaie scripturale et la quasimonnaie. On peut alors distinguer M1, la masse monétaire au sens strict (monnaie fiduciaire et monnaie scripturale) et M2, la masse monétaire au sens large (monnaie fiduciaire, monnaie scripturale et quasi-monnaie). M1 correspond à l’offre de monnaie que la banque

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