DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Le Dormeur Du Val

Note de Recherches : Le Dormeur Du Val. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 7

« lit vert », « cresson bleu », « la nue » aussi bleue, les « glaïeuls » sont des fleurs de couleur vive, on y trouve de nombreux « parfums ». De plus cette nature est présentée comme douée de sentiments. Le « trou de verdure » présente le val (petite vallée, creux dans le relief) comme un endroit idéal pour « faire son nid ». Cette impression est confortée par le fait que le soldat est véritablement inclus dans le paysage: il est «le dormeur du val », il dort « sous la nue », « dans le frais cresson bleu », « dans l’herbe », « dans son lit vert », « dans les glaïeuls », « dans le soleil ». Mais le val peut aussi être comparé au ventre d’une mère grâce à la présence de l’eau, l’idée du bain (« la nuque baigne dans le frais cresson bleu »).Le vers 11 confirme l’image d’un berceau : « Nature, berce-le chaudement : il a froid ».

Dans ce poème, la nature est présentée comme chatoyante et accueillante. Elle s’oppose à L’Homme , qui symbolise véritablement la mort brutale et injuste qu’entraîne la guerre.

En effet, à la première lecture, le dormeur donne l’image d’un enfant parfaitement paisible. Dans un cadre idyllique, il se repose. Rien ne semble devoir perturber son sommeil : la « bouche ouverte » apparaît comme une image de béatitude, que vient accentuer le verbe « sourire ». Les nombreux verbes d’état : « dort »,trois fois, « est étendu »,« il fait un somme », conjugués au présent de l’indicatif, donnent l’impression que le repos du soldat est imperturbable. Cette inertie apparaît comme un signe de bien-être : le soldat est « tranquille » dans son « lit vert ». Mais le dernier vers rompt cette harmonie entre la nature et le dormeur : le lecteur comprend alors l’importance du mot « soldat », apparu au vers 5, et relit le poème, qui prend un tout autre sens. Le jeune soldat ne dort pas, il est mort. Sa tête est nue non pas parce qu’il a retiré son casque pour dormir mais bien parce qu’il a roulé quand il a été tué. Il est « étendu » car son corps est sans vie, le « lit » se transforme en lit de mort. Son sourire est celui d’un « enfant malade », sa tête est dans « le cresson » (plante aquatique) car il s’est écroulé dans l’eau. Les glaïeuls sont d’ailleurs des fleurs que l'on pose sur une tombe : il a les pieds dedans, dans la tombe. Cependant, il n’y a pas simplement une coupure avec la nature mais bien une contradiction. En effet, la nature est en mouvement: « accrochant follement » alors que le soldat est inerte, "la narine" et "la poitrine "ne réagissent plus, il ne respire plus. Il est devenu pâle, sauf les deux « trous rouges », alors que les couleurs dominantes du cadre sont le bleu et le vert. Ces deux trous font d’ailleurs écho au « trou de verdure » du premier vers. Le premier quatrain, essentiellement consacré à la nature, décrit la beauté de la vie, alors qu’après une évolution tout au long du poème, le dernier tercet montre la mort brutale du soldat. Le rythme brisé du poème (nombreux rejets ou enjambements) exprime aussi cette idée de la vie brisée, ainsi que l’opposition présente dans le vers 12 : il y a une allitération en « f » et « s » qui rappelle la respiration, brisée par le « pas » placé à la césure. La destruction est aussi mise en valeur par l’oxymore des « haillons d’argent » : bien que la couleur évoque

...

Télécharger au format  txt (6.2 Kb)   pdf (67.5 Kb)   docx (7 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com