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Le baiser de Doisneau

Commentaire d'oeuvre : Le baiser de Doisneau. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  18 Mai 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 086 Mots (9 Pages)  •  1 085 Vues

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Biographie

Robert Doisneau est né en 1912 à Gentilly, en banlieue parisienne.

Il apprend à 15 ans le métier de graveur lithographe à l'école Estienne et entre dans la vie active en dessinant des étiquettes pharmaceutiques. 
C'est chez André Vigneau, dont il devient le jeune opérateur en 1931, qu'il découvre le monde de la création artistique qui l'animera désormais.
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En 1932, il vend son premier reportage photographique, qui est diffusé dans l’Excelsior.

Photographe industriel, il devient photographe illustrateur indépendant en 1939.

La guerre éclate…

L’après-guerre sera pour lui une période où il accumulera des images qui feront son succès. Il se dit « passant patient » circulant « là où il n'y a rien à voir », privilégiant les moments furtifs, les bonheurs minuscules éclairés par les rayons du soleil sur le bitume des villes. Il réalise de nombreux reportages photographiques sur des sujets très divers : l’actualité parisienne, le Paris populaire, des sujets sur la province ou l’étranger (URSS, États-Unis, Yougoslavie, entre autres). Certains de ses reportages paraitront dans des magazines comme Life, Paris Match, Réalités, Point de Vue, Regards…

Sur Paris, ses faubourgs et ses habitants, Doisneau photographie toute l’actualité : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, amoureux, bateleurs, etc. Il enregistra pendant près d'un demi-siècle des milliers de portraits du petit peuple de Paris. Certaines de ses photos ont fait le tour de monde. Doisneau conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l'anecdote, la petite histoire. Ses photos sont souvent empreintes d'humour mais également de nostalgie, d'ironie et de tendresse.[pic 5]

Il a fait environ 450 000 négatifs qui racontent son époque avec un amusement tendre et bienveillant qui ne doit toutefois pas masquer la profondeur de la réflexion, la réelle insolence face au pouvoir et à l'autorité et l'irréductible esprit d'indépendance.

L'œuvre de Doisneau a été couronnée par de nombreux prix : Prix Kodak en 1947, Prix Niepce en 1956, le prix du livre des Rencontre d’Arles pour L'Enfant et la Colombe (1979) et pour Trois secondes d'éternité en 1980, Grand Prix National de la Photographie en 1983, Prix Balzac en 1986.

Robert Doisneau meurt le 1er avril 1994.


Le contexte historique

Le baiser de l’hôtel de ville est une photographie, prise par Robert Doisneau en 1950.

Cette photographie a été prise à Paris en 1950 au début des Trente Glorieuses. Progrès, records et puissance économique, la France change considérablement passant de la pénurie dramatique de l’immédiat après-guerre à la croissance des Trente Glorieuses et à « la puissance reconquise » .

1950 est encore marquée par le souvenir de la domination allemande. La France est libérée de la domination nazie et retrouve peu à peu le sourire mais les difficultés économiques sont importantes.

Le courant artistique

  1. La photographie humaniste

 La photographie humaniste, née à Paris dans les années 30 et qui prend son essor après la guerre, place l'homme au cœur de son œuvre. Les artistes tentent alors de retranscrire les émotions des personnes qu’ils photographient.

Le développement de la photographie humaniste est lié aux difficultés économiques de l'immédiate après-guerre, notamment en France où la reconstruction a lieu. Durant cette période, la photographie humaniste témoigne à la fois des bonheurs simples de la vie mais aussi des difficultés et des injustices.

  1. Un mouvement français

L'américain Peter Hamilton a désigné Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau et Willy Ronis comme les trois fondateurs du mouvement.

Ils ont nourri de leurs images le paysage visuel des Français. Leurs clichés participent à la reconstruction symbolique et morale de la France.

Les photographes "humanistes" contribuent à construire une imagerie nationale avec ses lieux pittoresques et ses archétypes sociaux, mais également à élargir les points de vue sur les réalités de l’époque : misère des banlieues, crise du logement, loisirs, ouverture au monde à travers de grandes revues internationales...

Paris est le cadre privilégié de la photographie humaniste. Les photographes y captent le quotidien des Parisiens dans leur travail aussi bien que leurs loisirs.

Dans les clichés les plus connus, on retrouve ceux de Robert Doisneau : « Le baiser de l’hôtel de ville » mais également « Les pains de Picasso » et « La marchande de fleurs ».

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1950

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1952

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1968

  1. Les débuts difficiles de la photo humaniste

Au lendemain de la guerre, la photographie sert à illustrer la presse et des livres. Que l'on puisse la regarder de près, la discuter comme un art, l'accrocher au musée ou la vendre était loufoque. Au point que Doisneau traversera avec difficulté les années 1950-1970. Et toute la photo humaniste à la française a vécu une période difficile durant vingt ans.

Le triomphe du Baiser de l'Hôtel de Ville n'intervient qu'au milieu des années 1980. Avec sa commercialisation en posters et en cartes postales, par centaines de milliers. La photo s'affiche aussi dans une publicité, sur des puzzles, des rideaux de douche, des housses de couette, des calendriers, des fournitures scolaires... Trente ans devaient passer pour que les Français s'identifient à une imagerie dont la nostalgie et le bonheur sont les ingrédients principaux. Le talent des photographes humanistes était reconnu.

Robert Doisneau

"Le photographe mangeait à la cuisine ; il est désormais invité à la table du maitre."

Analyse de la photographie

  1. L’œuvre et son sujet : une commande

Le baiser de l’hôtel de ville est l’œuvre du célèbre photographe français Robert Doisneau. L'image, prise au printemps 1950, est le résultat d'une commande du magazine américain Life sur les amoureux de Paris. Le reportage est vite oublié.

  1. La photographie

Les dimensions de cette photographie en noir et blanc sont 25x19 cm et celle-ci a été réalisée sur du papier en tirage argentique. On croit souvent que Robert Doisneau privilégiait le noir et blanc pour sa dimension esthétique. Mais ce génie « à l’ancienne » est né d’une contrainte technique et financière.

A l’époque où Robert Doisneau parcourait les ruelles parisiennes avec son petit Rolleiflex 6x6 – entre 1946 et 1987 environ –, les clichés couleur étaient plus chers et plus compliqués à développer.  

Cette photographie est prise près de l’hôtel de ville de Paris. [pic 9]

Elle représente un homme et une femme qui s’embrassent tout en marchant sur un trottoir encombré de passants devant une terrasse de café. 

Doisneau met en scène un couple d’étudiants en théâtre rencontrés dans un café. Les deux amants photographiés, qui se nomment Françoise Delbart et Jacques Carteaud, ont été rétribués 500 francs pour prendre la pose.

Les badauds gravitant autour des deux personnages centraux sont, eux, de véritables anonymes qui ne savaient rien de la séance photo en cours.

 C'est ainsi que cette photographie s'organise sur un double registre :

1) le registre du reportage où un photographe-journaliste saisit des personnes et des voitures en mouvements dans un paysage statique et flou au fond.

2) le registre de la mise en scène où un photographe – artiste dirige deux acteurs au milieu d'une foule. Le couple est au cœur de l’œuvre comme le veut la photographie humaniste.

  1. Les différentes parties de limage

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En rouge : le couple est très net et c’est ce qui les fait ressortir de la photo. On pourrait croire, qu’au milieu de cette foule de passants pressés, le temps s’arrête un instant, le temps d’un baisser alors que le reste du monde continue et que le temps file.  Le couple est coupé du monde et cet isolement accentué par les yeux fermés des amoureux.

La force de leur baiser stoppe le temps autour d’eux, deux personnages juste derrière eux, se voient ralentis par la scène comme aspirer par l’émotion qui se dégage : à l’époque s’embrasser en public n’était pas bien vu. Le couple est tourné vers nous, ce qui nous permet en quelque sorte d’entrer dans leur relation sans en perturber l’intensité, de vivre et ressentir leur émotion.

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